La Yamaha R1 en 6 générations : 2002, injection de calmants (2/6)

La Yamaha R1 est née il y a 25 ans. C'est elle qui, en 1998, a bouleversé l'ordre établi en ouvrant l'ère des sportives toujours plus radicales. À travers 6 générations de R1, on retrace l'évolution de cette sportive qui, au-delà de ses seules performances, a su marquer les esprits par des choix esthétiques et technologiques toujours très affirmés.

En 2002, la situation a changé pour la R1. C'est Suzuki qui domine le monde des hypersportives avec sa GSX-R 1000. Yamaha réagit avec des évolutions subtiles, mais nombreuses. En 2000, la R1 se dotait d'un système d'injection d'air à l'échappement (AIS) pour satisfaire à la norme antipollution Euro1 alors en vigueur. En 2002, la norme Euro2 resserre l'étau et Yamaha passe à la vitesse supérieure en équipant la R1 d'une injection électronique. La puissance en profite pour grimper de 2 ch et les craintes légitimes à l'époque devant chaque système d'injection s'évanouissent dès les premiers essais. L'injection est bien calibrée et permet même à la R1 de gagner en douceur à tous les régimes. Trop même, pour ceux qui aimaient le tempérament plus marqué de l'ancienne, d'autant que la sonorité du nouvel échappement en titane 4-2-1 se fait plus discrète.

Côté partie-cycle aussi, la moto est un peu plus calme à la mise sur l'angle avec une chasse au sol qui passe de 92 à 103 mm. Paradoxalement, la moto évolue aussi pour davantage d'efficacité sur piste. La selle est rehaussée de 5 mm et désormais inclinée vers l'avant. Les débattements de suspensions sont rognés pour se contenter de 120 mm aux deux roues. Le moteur est rehaussé de 20 mm dans le cadre. La Yam est davantage basculée sur l'avant et donc plus encline à l'attaque. Mais sur route, la douceur du moteur et la stabilité de la partie-cycle sont ternies par une position de conduite moins confortable et une bulle encore moins protectrice. Cette évolution est finalement un bon compromis trouvé par Yamaha, bien qu'insuffisant pour détrôner la rivale Suzuki.

Son truc technique : la double valve Exup à l'échappement

Introduite dès 1987 sur la Yamaha FZR 400, la valve Exup (pour "Exhaust Ultimate Power Valve") est une valve commandée électriquement et située en aval du collecteur d'échappement. Son but est d'ouvrir plus ou moins la section de passage des gaz d'échappement pour accélérer au besoin les !ux et mieux vidanger les cylindres aux bas et moyens régimes. Le système sera repris sur la R1 jusqu'à la première génération de moteur Crossplane en 2009. La version 2002 se démarque par une double valve associée à une ligne d'échappement 4-2-1 au lieu du 4-en-1 ou 4-1-2 des autres générations.

Ses ventes en France

La R1 reste très solide en France avec 1747 exemplaires vendus en 2002 et une 20e place au classement. Elle se fait devancer cependant par la Honda CBR 900 RR de l'époque qui est en 17e place avec 2015 modèles vendus. Mais si elle ne la bat pas en confrontation, la R1 fait la nique à la Suzuki GSX-R 1000 en concession, cette dernière s'étant écoulée à 1382 exemplaires.

Tout sur la première génération 1998

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