MotoGP Assen : Bagnaia survole les débats

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En tête de toutes les séances du week-end à l'exception du warm-up, Francesco Bagnaia était totalement hors de portée de ses adversaires dans la cathédrale d'Assen. Le double tenant du titre s'impose et revient à 10 points de Jorge Martin.

Francesco Bagnaia possède une histoire spéciale avec la piste d'Assen. C'est en effet sur le plus vieux circuit présent au calendrier des Grands Prix que l'Italien a remporté sa première victoire en championnat du monde Moto3 en 2016. Un moment mémorable que Pecco a même fait tatouer sur son bras. Autant dire qu'en arrivant aux Pays-Bas gonflé à bloc par sa démonstration du Mugello, le pilote Ducati était prêt à frapper fort. Et loin de se laisser déconcentrer par l'agitation du marché des transferts qui a véritablement explosé en amont de l'épreuve hollandaise, c'est un Bagnaia conquérant, sûr de lui et finalement totalement intouchable qui aura dominé les essais avec un nouveau record de la piste et écrasé les deux courses du week-end en solitaire. De quoi devenir le premier pilote à s'imposer trois fois de suite aux Pays-Bas depuis Mick Dohann dans les années 1990 et surtout remporter une 23e victoire pour le compte de Ducati, comme un certain Casey Stoner. « C'est génial mais c'est quelque chose qu'on regarde plus quand on arrête sa carrière. Je trouve que ça n'est pas très juste de me comparer à Stoner, car lui il l'a fait en très peu de temps, son pourcentage de victoires a donc été plus élevé. »

Il n'empêche que sa domination n'était pas sans rappeler celle de l'Australien. « En termes de résultat, je pense que c'est mon meilleur week-end en MotoGP. Ça n'arrive pas tout le temps de mener tous les tours. J'avais fait exactement la même chose en Moto2 en 2018, j'avais mené les mêmes séances et fait aussi quatrième au warm-up ! » Mais c'est sans doute en course que l'Italien était le plus impressionnant. « J'ai commencé en 1'32"6 au premier tour et je trouvais que c'était un peu lent, alors j'ai essayé de progresser à chaque tour. Et quand j'ai vu 1'31"8, j'ai essayé d'en rester très proche pendant quelques tours. C'est incroyable, parce qu'il y a un an ce chrono de 1'31"8 suffisait à se positionner sur les deux premières lignes. C'est dingue de le faire en course ! »

Une cadence bien impossible à suivre pour le leader du championnat Jorge Martin, qui sauve tout de même de précieux points et un week-end mal embarqué le vendredi. « Je n'ai aucune excuse aujourd'hui. Je ne peux que féliciter Pecco pour ce qu'il a fait, c'était incroyable ! Je suis très content parce que j'étais en confiance, j'étais rapide, je freinais tard et je relançais tôt, et j'emmenais une très bonne vitesse dans les virages, alors j'ai fait mon maximum. J'ai le sentiment d'être un meilleur pilote que vendredi, et c'est mon objectif chaque week-end, d'essayer de m'améliorer moi-même ainsi que la moto. On a atteint cet objectif et le maximum que je pouvais obtenir aujourd'hui c'était la deuxième place. J'ai vu les chronos, et c'était incroyable de voir à quelle vitesse on allait, et pourtant il se détachait malgré tout de quelques dixièmes par tour. »

Un rythme aussi hors d'atteinte pour Enea Bastianini, qui aura tout de même de nouveau offert un joli spectacle en remontant de la 11e place sur la grille pour arracher sa place sur le podium dans les derniers tours. Une troisième place obtenue au détriment d'un Marc Marquez en proie à des soucis de pression de pneu durant tout le Grand Prix et qui coupe la ligne en quatrième position avant d'être pénalisé de 16 secondes pour avoir terminé la course juste en dessous de la pression minimale. « La pénalité est donnée pour 0,01 bar sur un tour de plus. C'est dommage mais les règles sont les règles. » Rageant.

Sprint

Poleman record le matin, Francesco Bagnaia n'avait qu'à concrétiser son excellent début de week-end le samedi après-midi à l'occasion de la course Sprint. Et en réalisant le holeshot, le pilote Ducati n°1 s'est assuré d'une échappée belle en solitaire aussi naturelle qu'implacable. Malgré tous les efforts de Jorge Martin pour tenter de suivre le rythme de son rival, Bagnaia était tout simplement au-dessus de la mêlée. « Nous avons très bien travaillé, et ce depuis hier matin, explique Bagnaia. Dans une certaine mesure, ce travail a commencé dès le début du championnat, où je n'étais pas pleinement à l'aise avec la machine. Mais sur ces derniers Sprints, j'ai dit que nous étions dans le coup, mais qu'il y avait des circonstances atténuantes pour expliquer les contre-performances. Au Mugello et ici, nous n'avons connu aucun de ces problèmes, et nous avons remporté les deux courses. » Le leader du championnat Jorge Martin parvient tout de même de son côté à sauver de précieux points devant un Maverick Viñales qui profite des belles capacités de l'Aprilia à Assen pour renouer avec le Top 3. L'Espagnol profite aussi il faut dire de la chute de Marc Marquez en début de course alors qu'Enea Bastianini remonte de la quatrième ligne pour échouer aux portes du Top 3. Une course dont Aleix Espargaro ne verra pas le drapeau à damier en allant à la faute à haute vitesse à quelques centaines de mètres de l'arrivée et qui le laissera avec une fracture du cinquième métacarpien de la main droite.

Top&Flop

Top : Fabio Di Giannantonio
 
Extrêmement constant depuis le début de saison puisqu'il a terminé toutes les courses dans le Top 10, Fabio di Giannantonio associe également à sa régularité la performance. Dans un championnat ultra-relevé et au guidon d'une Ducati de l'année passée, la recrue du team VR46 a amélioré son meilleur résultat de la saison obtenu jusque-là avec la cinquième place en Catalogne pour une quatrième position aux Pays-Bas. Un beau motif de satisfaction pour celui qui pointe au huitième rang du championnat et ne devrait pas avoir de mal à conserver un guidon en 2025. « Nous donnons tout ce que nous pouvons avec cette moto et je sens que je progresse en tant que pilote. Cette année je me sens compétitif sur tous les circuits. J'ai réalisé que pour être cohérent, ce n'est pas seulement le pilote qui compte mais le travail que l'on fait avec l'équipe, et maintenant nous travaillons très bien. »
 
Flop : Alex Rins
 
Dominé par son coéquipier Fabio Quartararo depuis son arrivée sur la Yamaha, Alex Rins aura vécu un nouveau week-end compliqué à Assen, qu'il aura terminé à l'hôpital. Qualifié en 16e position, l'Espagnol a d'abord chuté en course Sprint alors qu'il évoluait à la même position, avant de s'envoler dès le premier virage du Grand Prix dimanche. Un highside spectaculaire qui laisse le n°42 avec une blessure au poignet et au pied droit. « Il est probable qu'il doive subir une intervention chirurgicale » confiait son team manager Massimo Meregalli. Une blessure qui arrive à la mauvaise période, celle de la renégociation des contrats…

Le chiffre

30. En s'imposant en 40 minutes et 7 secondes, Francesco Bagnaia s'est montré 30 secondes plus rapide que lors de sa victoire en 2023 pour couvrir la même distance. Un gain impressionnant de plus d'une seconde au tour…

La décla

« Il y a encore une bonne place pour moi en MotoGP, je sens que j'ai encore des choses à donner ici. Et heureusement pour moi, je n'ai pas de casseroles dans le paddock donc je peux aller discuter avec la majorité des équipes. » Jack Miller

Le coin des Français

Arrivé aux Pays-Bas après plusieurs Grands Prix marqués par des progrès significatifs, Fabio Quartararo a en plus débuté le week-end avec un nouveau moteur plus performant dans les entrailles de sa M1. De quoi faire le plein de confiance et signer un sprint prometteur avec la 7e place. Mais la dure réalité de la situation actuelle de Yamaha est revenue comme un boomerang le dimanche avec une modeste 12e place à 24 secondes du vainqueur. « Malheureusement, on n'a pas réussi à avoir un bon rythme dès le début. On est restés un peu bloqués derrière le groupe de devant. Il va vite falloir trouver une solution parce qu'on est clairement un peu en difficulté. Même si on fait des pas en avant, on a vu qu'on avait vraiment du mal sur ce circuit. » Et la situation est toujours aussi désastreuse du côté de l'autre pilote tricolore du plateau avec un Johann Zarco qui termine derrière son compatriote, mais à 42 secondes du vainqueur cette fois. Seul motif de satisfaction, il est de nouveau le premier pilote Honda. « C'est important parce que c'est un objectif dans l'objectif. L'objectif est la performance. Je souhaitais être dans le top-10 mais on voit que ce n'est pas possible maintenant. Donc au moins battre l'adversaire avec qui on peut se comparer m'aide énormément. »

Pramac file chez Yamaha

Après 20 ans de bons, loyaux et fructueux services en MotoGP, le team Pramac ne sera plus associé à Ducati la saison prochaine. La structure de Paolo Campinoti, qui a remporté le championnat par équipe en 2023 et n'est pas passé loin d'être champion du monde avec Jorge Martin, fera désormais confiance à Yamaha pour son avenir. Le constructeur japonais, sans équipe satellite depuis 2 ans, a en effet fait le forcing pour parvenir à récupérer une autre équipe et ainsi aligner quatre M1 sur la grille en 2025 pour en accélérer le développement ainsi que le retour de la marque aux avant-postes. Une excellente nouvelle pour Fabio Quartararo. « Ce nouveau partenariat avec Prima Pramac Racing prendra une forme différente de celle que nous avons eue par le passé, explique Lin Jarvis. Plutôt qu'une équipe satellite, Yamaha fait confiance à Pramac Racing et nous leur fournirons des motos d'usine répondant aux mêmes spécifications que celles utilisées par l'équipe Monster Energy Yamaha MotoGP ».

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