MotoGP 2024 Indonésie : La pole et le record de Martin

Comme je l'avais prédit et je n'en tire aucune gloire tellement c'était évident, les quatre Ducati d'usine ont réalisé les quatre meilleurs temps du vendredi à Mandalika. L'avancée technique de ces motos par rapport aux meules d'occase est maintenant telle que le seul jeu possible consisté à imaginer dans quel ordre elles vont arriver, Bastianini ayant d'ailleurs offert un vrai festival... Merci à lui. Mais je reste un peu sur ma faim, du coup dans la soirée je me suis regardé la traversée de Paris de Lelouch, qui s'appelle en fait « C'était un rendez-vous » film culte mondial et jamais égalé sur la folie des années seventies. Le bruit (surajouté) de la Ferrari 275 GTB sur les images prises à bord d'une Mercedes 450 SEL (suspensions assez souples pour faire une image propre, photo ci-dessus) traversant Paris aux petites heures du mois d'août 1976 à plus de 200 km/h me met toujours en transes. En fait, je sais depuis longtemps que ma dope sur les courses, c'est d'abord le bruit. Un moteur qui remplit bien est un bonheur ! Quand j'ai commencé dans la F1, Ferrari roulait encore avec son V12, on l'entendait depuis la voiture plusieurs km avant d'arriver sur les circuits... Petit coup d'adrénaline ? C'est ici. Frissons. Retour à Mandalika, pardon de ce voyage au bout de la nuit des temps…  

Une petite demie heure pour se mettre en mode pole. La piste est à 55 degrés, à 10 h du mat ! Bagnaia, qui a eu de gros problèmes la veille jusqu'à ce qu'il passe le Soft AR, met un temps fou avant de rouler correctement et de décrocher un quatrième temps devant Martin. Aleix Espargaro et Marc Marquez sont deux et trois, ce qui est formidable dans cet océan de Ducati factory, malheureusement les deux seront brutalement punis ! On note un neuvième temps d'Acosta, la situation est dramatique chez KTM, qui aura quatre pilotes de folie en 2025 mais une moto pas du tout à niveau, KTM réagit, tout le personnel italien piqué à Ducati est mis dehors, y compris Guidotti, le team manager, qui sera remplacé par Aki ZAjo, Pedrosa a décliné l'offre... dans cette session, Quartataro est neuf et Zarco onze, pas à dire, lentement, les Japonais reviennent et nos deux pilotes frenchies passent plus souvent à la TV... Bon signe...

D'abord Q1, où l'on espère voir Zarco décrocher le pompon, mais dans cette session, il y a du gros calibre, Espargaro, Alex Marquez, Rins, Miller, Binder... mais il y a des chutes et donc des drapeaux jaunes, il faut savoir, sur quinze malheureuses minutes, trouver la voie libre... Binder sera victime d'un problème de frein arrière, impensable en MotoGP mais on l'a dit, chez KTM en ce moment c'est opération souci... Super belle surprise, Zarco prend le meilleur temps devant Raul Fernandez, ils vont donc en Q2, c'est génial et totalement mérité pour tous les deux... On démarre la pole qui sera un véritable cauchemar pour Marquez. Deux chutes et pas de classement, il terminera douzième ! En fait, il a tenté par deux fois de suivre des Ducati factory, celle de Martin puis celle de Bagnaia et je l'écris depuis le début du GP, ces motos ont pris une avance technologique considérable sur les meules d'occase, Marquez a tenté de les suivre, raté, chutes et pas de chrono, ceci le faisant disparaître du week end. A l'inverse, l'homme de cette pole sera Martin, qui d'entrée va claquer le record de la piste... Une demie seconde devant Bezzecchi et Acosta ! Bagnaia a tardé à venir se mettre en rythme, il partira en deuxième ligne avec Bastianini et Quartararo, Fabio et Yamaha réapparaissent à une sixième position plus qu'honorable. Plaisir doublé par le septième temps de Zarco, là encore c'est un signe, Honda revient de loin, Honda revient lentement mais Honda revient. Comme prévu d'ailleurs, c'est Zarco l'homme de la situation, le team factory est inexistant. Belle grille de départ, avec une température de piste très chaude, il ne faudra pas se gourrer de pneus, en pole on a vu pas mal de pilotes rouler avec l'avant Hard...

×