L'astuce de McLaren pour être rapide en ligne droite
09/16/2024 10:30 AM
Durant tout le week-end du Grand Prix d’Azerbaïdjan, Charles Leclerc a été surpris par la vitesse d’Oscar Piastri en ligne droite. La McLaren et la Ferrari étaient équipées des ailerons montés en Belgique, qui étaient nettement plus fins que celui de la Red Bull.
La SF-24 et la MCL38 avaient peu ou prou le même niveau d’appui. Mais là où la monoplace orange avait l’avantage, c’était dans les portions de lignes droites où le DRS n’était pas activé. En effet, son aileron se comporte assez bizarrement.
Plus d'appui, moins de traînée
Comme on le voit sur l’image ci-dessous, à haute vitesse, un espace s’ouvre entre le volet supérieur et le plan principal de l’aileron. Le bord inférieur du volet se déforme, ce qui augmente l’espace entre les deux éléments de l’aile. Cet espace fait volontairement se détacher le flux d’air, si bien que l’aileron ne produit plus d’appui et moins de traînée, ce qui augmente la vitesse en ligne droite.
Quand on observe le carénage qui abrite le mécanisme du DRS, on se rend compte qu’il s’affaisse (quand le DRS est fermé). L’aileron s’aplatit et génère moins d’appui, ce qui est particulièrement bénéfique dans les portions rectilignes où le DRS n’est pas activé. Une comparaison avec les ailerons de la Ferrari et de la Red Bull est disponible ici.
On le voit, même s’il ne s’agit pas d’un avantage décisif, la trouvaille de Woking est une nouvelle astuce pour réduire l’efficacité de l’aileron arrière dans les lignes droites, qui est l’une des préoccupations constantes des aérodynamiciens en Formule 1.
Déformation validée par la FIA
McLaren semble parfaitement maîtriser cette déformation, comme elle excelle dans celle de l’aileron avant, que la FIA a récemment validé malgré les protestations de Red Bull.
Grâce à cet avantage en ligne droite et à l’audace de Piastri (qui a désobéi à son écurie en réessayant un dépassement sur la Ferrari de Leclerc), la McLaren n° 81 est parvenue à rester devant la Ferrari et la Red Bull (grâce au coup de main de Norris – le monde à l’envers). Mais les marges étaient faibles : Leclerc et Piastri se sont affrontés pendant une trentaine de tours pour le plus grand plaisir des amateurs neutres.
