Les relations entre les pilotes ont beaucoup changé, selon Juan Pablo Montoya

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L’ancien pilote de F1 Juan Pablo Montoya, connu pour ses duels acharnés avec Michael Schumacher, a récemment partagé un aperçu fascinant des différences entre l’atmosphère compétitive de son époque et celle, plus décontractée, qui caractérise aujourd’hui la Formule 1.

Dans les années 2000, alors que Montoya affrontait Schumacher, l’ambiance dans le paddock était nettement plus hostile, selon les propos du Colombien. Lors du podcast Beyond The Grid, il a décrit une époque où la camaraderie était quasi inexistante et où la compétition primait sur tout.

Des relations glaciales aux parties de padel

Pilote de Formule 1 entre 2001 et 2006, vainqueur de sept Grands Prix pour Williams et McLaren, Montoya se souvient des relations frileuses qui régnaient à l’époque. Les pilotes étaient loin d’échanger des plaisanteries ou de passer du temps ensemble en dehors des circuits.

"Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, les équipiers sont les meilleurs amis... Ils dînent ensemble, jouent au padel ensemble ! s’amuse Montoya, étonné par cette transformation radicale. A mon époque, je parlais à Fernando Alonso – et je lui parle encore – à Rubens Barrichello, et parfois à Felipe Massa, mais c’est tout. C’était très hostile. Personne ne parlait à personne."

Pas ici pour se faire des amis

Montoya a également partagé un souvenir marquant de son ancien patron en IndyCar, Chip Ganassi, qui reflète parfaitement la mentalité impitoyable de son époque : "Chip m’a dit une fois : 'Si tu veux des amis, amène-les. Tu n’es pas ici pour te faire des amis.' C’était vrai."

Cette philosophie illustre bien le caractère sans compromis de la course à cette période : l’objectif était de gagner, peu importe les relations personnelles.

Un obstacle à la compétitivité ?

Aujourd’hui, Montoya remarque une ambiance beaucoup plus détendue dans le paddock. Les pilotes participent à des activités sociales ensemble et nouent des amitiés sincères, ce qui, selon lui, pourrait poser un problème en course.

"Quand tu es gentil avec tout le monde, il est plus difficile d’être impitoyable, estime Juan Pablo. Si c’est le gars avec qui tu as dîné la veille, c’est plus dur de l’envoyer hors piste."

Un équilibre à trouver

L’époque de Montoya était marquée par des affrontements épiques, notamment ses duels légendaires avec Schumacher. Les règles étaient plus permissives, et les tactiques agressives – comme pousser un rival hors de la trajectoire – étaient courantes et souvent admirées.

"Aujourd’hui, les règles ne sont pas aussi extrêmes. À mon époque, tu pouvais sortir tes adversaires sans être pénalisé, témoigne-t-il. Je ne sais pas si c'était mieux, mais il est certain qu'on se respectait moins en piste alors que nos manœuvres étaient potentiellement plus dangereuses..."

Tensions toujours palpables

Cependant, même dans l’ambiance actuelle plus amicale, les tensions restent palpables, comme en témoignent les confrontations récentes entre Max Verstappen, Lando Norris et George Russell. Ces moments montrent que, malgré le ton plus détendu, la nature compétitive de la F1 reste inchangée.

En fin de compte, les anecdotes de Montoya rappellent que, bien que la Formule 1 ait évolué, elle demeure un combat acharné entre pilotes d’élite : une arène où l’instinct gladiateur coexiste désormais avec des liens d’amitié. Mais, comme le Colombien le souligne avec un brin de nostalgie, la ligne entre camaraderie et rivalité reste délicate à tracer.

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