McLaren part avec un désavantage pour 2025 et 2026
01/01/2025 08:00 AM
McLaren a remporté le titre de Champion du monde des constructeurs en 2024. Cette victoire, attendue depuis 2008, s’accompagne toutefois d’une contrepartie qui pourrait peser lourd.
En effet, le règlement sportif redéfinit deux fois par an (au 1er janvier et au 1er juillet) le temps de simulation alloué à chaque écurie en fonction de son classement.
Plus haut une équipe est classée dans la hiérarchie, moins elle aura de temps de soufflerie pour les six prochains mois. La première équipe dispose de 70 % du temps standard, la deuxième de 75 %, la troisième de 80 %, etc. L’objectif est d’aider les formations en difficulté et de niveler le niveau, afin de resserrer la compétition.
Pourcentage de simulation janvier-juin 2025 | Passages en soufferie janvier-juin 2025 | Tests de CFD janvier-juin 2025 | |
1. McLaren | 70 % | 672 | 4200 |
2. Ferrari | 75 % | 720 | 4500 |
3. Red Bull | 80 % | 768 | 4800 |
4. Mercedes | 85 % | 816 | 5100 |
5. Aston Martin | 90 % | 864 | 5400 |
6. Alpine | 95 % | 912 | 5700 |
7. Haas | 100 % | 960 | 6000 |
8. RB | 105 % | 1008 | 6300 |
9. Williams | 110 % | 1056 | 6600 |
10. Sauber | 115 % | 1104 | 6900 |
McLaren perd 10 %
Dans ce schéma, McLaren, qui est passée du troisième rang l’année passée au premier en 2024, perd ainsi 10 % de temps de simulation, passant de 80 % à 70 % à partir du 1er janvier.
Ce qui signifie concrètement qu’elle perdra 96 passages en soufflerie et 600 éléments à tester en CFD pour la période de janvier à juin, date à laquelle les quotas seront réattribués en fonction des positions au classement provisoire.
“Dans notre cas, nous devons améliorer l’efficacité de votre développement aérodynamique, explique Andrea Stella, le team principal de McLaren. Même si on a beaucoup de restrictions, ce qui importe le plus, c’est la manière dont vous générez la connaissance, l'efficacité.
“Ce n'est pas parce que j'ai trois fois plus de temps en soufflerie que je vais nécessairement développer la voiture trois fois plus vite. Ce qui compte ce n’est pas la quantité mais la qualité du développement.”
Avantage Red Bull et Ferrari
Même si la soufflerie de Woking est flambant neuve, l’argument de Stella tient un tantinet de la méthode Coué. Car Red Bull, qui a fait le chemin inverse en passant de la première à la troisième place, disposera de 96 passages de soufflerie et de 600 tests de CFD de plus que Woking.
Ce qui sera précieux non seulement pour développer le châssis 2025 mais aussi la monoplace 2026, qui obéira à un tout nouveau règlement technique.
Comme l’explique Fred Vasseur, dont l’écurie a terminé deuxième en 2023 et 2024 et ne perd donc pas de temps de simulation (75 %), disposer de plus de temps de simulation va permettre de bascule plus tôt sur le projet 2026 :
“Le temps additionnel bénéficiera probablement à la voiture de l’an prochain. En effet, au moment où débute la nouvelle période de simulation [au 1er janvier], je ne veux pas dire que tout le travail est fait sur la voiture de 2025 (parce qu’on va continuer à la développer), mais nous allons nous concentrer sur 2026 assez tôt dans la saison.”
McLaren, avec Alpine, est l’une des deux équipes qui perdra du temps de simulation lors du premier semestre 2025. On sait que les ingénieurs de Woking produisent un développement de qualité, supérieur à celui de leurs rivaux (Ferrari, Red Bull et Mercedes ont toutes régressé à cause d’évolutions ratées au cours de la saison dernière).
Reste qu’ils devront faire aussi bien avec moins de temps…