
Tension entre Lando Norris et Oscar Piastri : McLaren justifie le gel des positions

Aujourd'hui à 11:06 AM
Cette décision a intrigué les observateurs, car elle contredisait la ligne de conduite affichée par l’équipe en pré-saison, qui affirmait vouloir laisser ses pilotes s’affronter librement à condition de ne pas aller au contact, les fameuses "Papaya Rules".
Le team principal de McLaren Andrea Stella a depuis clarifié les raisons derrière cet ordre, mettant en avant plusieurs facteurs, notamment la présence de retardataires, l’incertitude météorologique et une stratégie visant à maximiser les chances de McLaren de sécuriser un doublé triomphal.
Dilemme stratégique
Dès le début de la course, McLaren a imposé sa suprématie. Norris a repoussé les attaques initiales de Max Verstappen, creusant progressivement un écart, tandis que Piastri reprenait l’avantage sur la Red Bull du Néerlandais lorsque le champion du monde est parti à la faute sur le mouillé.
Alors que la piste commençait à sécher vers la mi-course, le rythme de Piastri a augmenté, l’Australien revenant dans la zone DRS de son équipier, entrevoyant la possibilité de décrocher une victoire de rêve à domicile.
Mais alors que le public s’attendait à un duel interne électrisant, McLaren a soudainement demandé à Piastri de ne pas attaquer Norris, provoquant une réaction frustrée du pilote sur la radio de l’équipe.
"À un moment donné dans la course, nous avons dû rapidement dépasser plusieurs retardataires, alors que nos voitures étaient proches et que les conditions sur la piste restaient délicates avec des pneus intermédiaires déjà bien usés, explique Stella. Dans le même temps, nous recevions des mises à jour sur les prévisions météo."
Affrontement interne chez McLaren
Stella a insisté sur le fait que cette consigne ne résultait pas d’une préférence pour Norris, mais bien d’une nécessité stratégique pour éviter un accident potentiel. Avec les retardataires à négocier et une météo incertaine, un duel entre les deux pilotes McLaren aurait pu compromettre le doublé de l’équipe.
"Il fallait gérer le dépassement des retardataires tout en surveillant les mises à jour météo, argumente le manager italien. Cela nous a conduits à suspendre temporairement la bataille interne entre nos pilotes, le temps de clarifier la situation et d’adopter la meilleure stratégie pour utiliser nos pneus."
"Les pilotes savaient que nous allions leur redonner la liberté de se battre ("you are free to race") dès que la situation serait stabilisée, ajoute-t-il. Nous ne savions pas exactement combien de temps cela durerait, mais nous avons fait en sorte que cette période soit la plus courte possible."
La faute de Piastri
Lorsque McLaren a finalement relâché la consigne, le timing n’était plus en faveur de Piastri. En tentant d’augmenter son rythme, il a commis une erreur en sortant dans les graviers au virage 6, ce qui lui a fait perdre du temps et a scellé la victoire de Norris.
"Maintenir un rythme constant à ce moment de la course était compliqué, et c’est aussi une des raisons pour lesquelles nous avons voulu calmer le jeu entre nos pilotes pendant quelques tours, justifie Stella a posteriori. Les deux faisaient de petites erreurs ici et là, car si vous mettiez les pneus sur une portion plus humide, vous pouviez soudainement avoir du survirage ou perdre l’adhérence."
Ainsi, même si la décision de McLaren a pu frustrer Piastri et son public, elle reflétait une stratégie prudente face aux défis imposés par les conditions de course. Bien qu’elle ait temporairement dévié de sa philosophie de course libre, l’écurie britannique a pris une décision qui lui a permis de ne pas prendre de risques inutiles. Reste à savoir si cette consigne ponctuelle aura des conséquences pour la suite de la course au titre...