BYD se prépare au combat et demande à ses fournisseurs de baisser les prix

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BYD cherche à réduire les coûts de sa chaîne d'approvisionnement en exigeant une baisse des prix de 10 % de la part de ses fournisseurs. Cette décision, symptomatique d'une guerre des prix acharnée, exacerbe les tensions sur un marché déjà saturé. BYD entend bien régner en maître l'année prochaine sur le marché des voitures électriques.

BYD, l'empereur sous pression

Dans les hautes sphères de l'automobile chinoise, le marché des véhicules électriques ressemble à un champ de bataille où chaque constructeur manie son arme secrète. Mais chez BYD, premier de la classe, on n'envoie plus des missiles technologiques à la Tesla : on taille dans les coûts, sans état d'âme. Le géant basé à Shenzhen a décidé de faire transpirer sa chaîne d'approvisionnement, réclamant une baisse de prix de 10 % à ses fournisseurs.  Une lettre signée de He Zhiqi, vice-président exécutif, circule comme une traînée de poudre : "En 2025, la compétition s'intensifiera, les rounds d'élimination commenceront. Pour survivre, il faut réduire les coûts." Un discours martelé sans détour. Sauf que cette fois, même les insiders les plus aguerris du secteur haussent un sourcil.

C'est que la guerre des prix, amorcée par Tesla en 2021 avec des réductions choc sur ses Model 3 et Model Y, a poussé les 200 fabricants chinois de véhicules électriques dans leurs derniers retranchements. Et si BYD domine avec une part de 36,1 % du marché, ce leadership n'est pas aussi inébranlable qu'il y paraît. L'équation est simple : pour garder la couronne, il faut écraser la concurrence. Mais quand on serre la vis, c'est tout un écosystème qui grince. Sur le terrain, ce "round d'élimination" annoncé par BYD ne fera pas de quartier. Alors que les leaders jouent à armes égales, les fournisseurs et les petits constructeurs deviennent les dommages collatéraux de cette guerre commerciale sans merci.

Une pression insoutenable pour les fournisseurs

Sur le papier, la stratégie de BYD semble limpide : sa domination repose sur une chaîne d'approvisionnement ultra-intégrée, un atout qui lui permet de dicter ses termes. Mais dans la réalité, cette décision pourrait fragiliser les rouages mêmes qui font tourner la machine. Prenez Chongqing Sulian Plastic, ou encore Alnera Aluminium, spécialiste des pièces de batterie en alliage. Depuis l'apparition de cette fameuse lettre, leurs actions ont plongé de 3 % et 4 %. Ce n'est pas qu'une histoire de chiffres : ces entreprises, bien plus petites que BYD, n'ont ni les marges ni les moyens financiers pour absorber un tel choc.

Li Yunfei, porte-parole de BYD, a tenté de calmer le jeu en affirmant que les négociations annuelles sur les prix étaient "courantes" dans l'industrie, rapporte le New York Times. Mais sur Weibo, les critiques affluent. Les internautes pointent du doigt une "exploitation sans vergogne" des sous-traitants, certains prédisant des baisses de salaires massives ou des suppressions d'emplois à la chaîne. Dans une économie où le marché de l'emploi vacille déjà, la colère gronde.  Pour Bill Russo, expert de la société de conseil Automobility, "BYD est prêt à sacrifier ses marges pour renforcer sa position." Mais ce jeu de massacre a un prix. Les fournisseurs, plus vulnérables, risquent de plier sous la pression, entraînant une instabilité qui pourrait in fine coûter cher à BYD lui-même.  L'autre élément clé, c'est le contexte international. Entre les nouvelles taxes visant les constructeurs chinois et l'incertitude sur d'éventuelles guerres commerciales, les marges de manœuvre se réduisent. BYD, en leader du marché, semble contraint de jouer cette carte agressive pour ne pas perdre le contrôle face à Tesla et aux autres constructeurs émergents. Pour les petits acteurs, le ton est donné : la survie passera par des sacrifices. Même Maxus, constructeur appartenant à SAIC, suit le mouvement et exige à son tour des baisses de prix similaires.

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