C'est acté, McLaren change de main

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Le constructeur McLaren passe sous pavillon émirati. CYVN Holdings, basé à Abu Dhabi, a injecté des fonds pour relancer l'entreprise et accélérer son virage vers les technologies avancées et les véhicules électriques. Ce partenariat promet de redéfinir l'avenir des supercars de Woking.

McLaren, du mythe à la modernisation

McLaren Automotive entre dans une nouvelle ère grâce à CYVN Holdings, un fonds d'investissement basé à Abu Dhabi. Ce fonds émirati a conclu un accord pour prendre le contrôle du constructeur britannique, en promettant une nouvelle injection de capitaux pour consolider sa position sur le marché des voitures de sport haut de gamme. Mais cette transaction n'est pas qu'une simple affaire de chiffres. C'est une opération qui pourrait transformer le futur de McLaren qui peine à redresser la barre. CYVN Holdings, déjà connu pour ses participations dans Gordon Murray Technologies, Forseven et le spécialiste chinois des véhicules électriques Nio, semble vouloir intégrer ses atouts technologiques dans les modèles à venir de McLaren. Une synergie qui pourrait repositionner le constructeur dans la course, notamment en matière de mobilité électrique.

Jassem Mohammed Bu Ataba Al Zaabi, président de CYVN Holdings, a résumé l'ambition du groupe en ces termes : "En associant l'héritage et l'expertise emblématiques de McLaren aux capacités technologiques et d'ingénierie de pointe de CYVN, nous entendons redéfinir la mobilité haute performance." Cette déclaration illustre la volonté de CYVN de transformer McLaren en un leader de la "performance verte". Mais le chemin est encore long, et McLaren doit redoubler d'efforts pour rattraper ses homologues, d'autant plus que les constructeurs chinois sont en train de s'immiscer dans son terrain de jeu grâce à des bolides électriques de plus en plus pointus. Rappelons que McLaren a refusé de produire un SUV, celà lui a peut-être causé beaucoup de torts, surtout si l'on s'attarde sur les réseaux commerciaux des Lamborghini Urus et Ferrari Purosangue.

Une renaissance sous contrainte

Pour McLaren, cet accord représente bien plus qu'un simple partenariat : c'est une bouée de sauvetage. Comme le rappelle Autocar, depuis la pandémie, l'entreprise lutte pour redresser ses comptes. En 2020, elle a dû engager un refinancement d'urgence, supprimer 1 200 emplois et réduire drastiquement ses coûts. Malgré cela, les cicatrices de cette crise sont encore visibles. Avec CYVN Holdings, McLaren espère amorcer une relance durable. Le fonds bahreïni Mumtalakat, ancien détenteur majoritaire du groupe, restera un acteur clé avec une participation minoritaire, mais cède les rênes à ce nouvel investisseur. Shaikh Salman bin Khalifa Al Khalifa, président de Mumtalakat, s'est montré optimiste : "Cet accord marque un tournant dans la transformation du groupe McLaren. Nous sommes confiants dans la capacité de CYVN à libérer tout son potentiel."

Ce potentiel, justement, dépendra de la capacité de McLaren à embrasser les technologies de demain. Les liens de CYVN avec Nio et d'autres pionniers de la mobilité avancée laissent entrevoir un futur où McLaren pourrait intégrer des innovations électriques de pointe. La question est : le marché des supercars est-il prêt pour une McLaren électrique ?  Pas vraiment sûr… Dans un secteur automobile en plein bouleversement, McLaren s'est parfois trouvée en décalage. Si ses voitures incarnent l'apogée de la mécanique et du design, son absence de stratégie claire sur l'électrification a fait grincer des dents. CYVN Holdings pourrait être le catalyseur qui propulsera McLaren dans cette nouvelle ère.

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