Carburant : les ventes de superéthanol E85 ont fortement chuté en 2024

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Alors que la voiture électrique continue de se développer, malgré une chute des ventes en France au cours des dernières mois, cela s'accompagne d'un autre phénomène. En effet, à mesure que cette motorisation gagne des parts de marché, les autres carburants se retrouvent de plus en plus délaissé. D'autant plus que les réglementations en tout genre accélèrent encore plus ce processus. Ainsi, le diesel, jusqu'alors préféré des automobilistes français continue de perdre du terrain de manière spectaculaire sur le marché automobile. Mais il est loin d'être le seul, bien au contraire. Car c'est aussi le cas du GPL ainsi que du superéthanol E85.

Un net recul pour l'E85

En effet, les ventes de ce dernier ont plongé de 34 % au cours de l'année 2024. Ce carburant, souvent présenté comme une solution à la fois économique et respectueuse de l'environnement, a enregistré un passage brutal de 39 347 immatriculations en 2023 à seulement 25 956 en 2024. Sa part de marché a ainsi fondu à un maigre 1,5 %. Néanmoins, il faut savoir que cette forte dégringolade était, pour beaucoup, prévisible. Et ce en grande partie car la marque Ford, qui était jusqu'alors le principal promoteur de ce carburant à travers son offre « Flexifuel », a adopté une nouvelle stratégie au cours des dernières années.

Le petit SUV Ford Puma, largement leader des ventes de véhicules à l'éthanol en France, n'est plus proposé dans cette version depuis son restylage de mi-carrière. Ainsi, en 2023, 11 148 exemplaires du Puma Flexifuel avaient été vendus, mais ce chiffre a dégringolé de 40,5 % l'an dernier, privant le marché d'un de ses moteurs principaux. Le souci, c'est qu'en dehors de Ford, peu de constructeurs s'étaient engagés sur le terrain du superéthanol E85, pourtant intéressant notamment pour son aspect écologique.

Encore un espoir ?

Le groupe Jaguar-Land Rover proposait encore des modèles compatibles, comme les Range Rover Evoque, Land Rover Discovery Sport et Jaguar E-Pace Flexfuel. Cependant, ces véhicules n'ont séduit que 264 acheteurs en 2024, malgré des incitations fiscales telles qu'un abattement sur leurs émissions de CO2, leur permettant d'échapper au malus écologique. Et l'arrêt progressif de ces versions en cours d'année a davantage contribué à affaiblir un segment déjà fragile. La situation semble donc particulièrement critique pour le superéthanol E85, qui pourrait devenir un carburant confidentiel en France, alors même que l'Hexagone était jusqu'à présent son marché le plus porteur en Europe.

Cette tendance inquiète les défenseurs du carburant, qui voient en lui une alternative intéressante à faible empreinte carbone. Sans parler du fait que son prix est nettement moins élevé que celui du sans-plomb. Cependant, l'absence d'offre adéquate risque de freiner irrémédiablement son développement. Un espoir pourrait toutefois renaître grâce à un avantage fiscal introduit au 1er janvier 2025. Ce dispositif vise à encourager les entreprises à adopter le superéthanol en réduisant la taxe sur les véhicules de société (TVS) pour les flottes utilisant ce carburant.

Reste cependant à voir si cette mesure suffira à redynamiser un marché qui semble, pour l'instant, s'étioler irrémédiablement...

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