Chatin (Alpine) : « J'ai aperçu le podium, mais l'important était ailleurs »
11/03/2024 03:00 AM
Paul-Loup, vous avez terminé à la cinquième place de ces 8 Heures de Bahreïn. Quel est votre ressenti ?
L'équipe a fait un très bon travail toute la saison. L'objectif était la quatrième place au championnat Constructeurs. Cela s'est joué à la fin entre la BMW et moi. Je devais la doubler pour décrocher cette place, c'est ce que nous avons réussi à faire. Je suis très content pour toute l'équipe, c'est une belle manière de finir l'année. Nous avons dit hier (vendredi) que nous avions beaucoup travaillé pour la course. Cela a été un pari gagnant. Le début a été un peu compliqué, il faisait beaucoup plus chaud que ce que nous pensions, mais notre stratégie a payé sur la deuxième partie de course. Quand je monte dans la voiture pendant la Voiture de Sécurité Virtuelle, nous sommes douzièmes. Je remonte finalement cinquième. Personnellement, c'est super, mais nous pensons comme équipe. Ferdinand (Habsburg) a fait du super travail, Charles (Milesi) aussi, Jules (Gounon) également, et cela paye à la fin avec cette quatrième place au championnat. Nous pouvons être fiers. Nous en voulons toujours plus et dès demain (dimanche) nous changerons d'état d'esprit pour travailler encore plus dur pour 2025.
Avez-vous cru au podium en fin de course ?
Je suis septième quand je prends mon dernier relais, je vois le troisième au fond, mais ce n'était pas l'objectif. Le but était de remonter petit à petit sur la BMW et de réussir à la doubler pour sécuriser la place au championnat. Il restait environ sept tours quand je suis revenu sur le quatrième (Mikkel Jensen sur la Peugeot n°93), mais entre-temps le troisième (Antonio Giovinazzi sur la Ferrari n°51) s'était envolé. Il n'y avait plus trop de possibilités d'aller chercher cette cinquième place. Être quatrième ou cinquième n'était plus important dès que nous avions sécurisé la place au championnat. Il m'a été demandé de réduire le rythme sur les derniers tours pour ne prendre aucun risque et être sûr de ne pas avoir de problème. J'ai aperçu le podium, mais l'important était ailleurs.
Quatorzième des qualifications, cinquième en course. Était-ce l'objectif dès le début du week-end de maximiser la course ?
Nous savions que la clé serait la dégradation des pneus. Le championnat est très relevé et tout le monde a été unanime pour dire que depuis le début de l'année, la qualification était maintenant extrêmement importante en WEC. C'est évidemment le cas, mais peut-être moins à Bahreïn. Ici, il y a tellement de dégradations de pneumatiques, qu'on peut parler de secondes de différence sur la deuxième partie d'un relais. À partir de là, la différence va vite se gommer que l'on parte quatrième ou cinquième. C'était notre pari, qui fut gagnant. Des faits de course ont également joué en notre faveur. Nous pouvons toujours faire mieux, mais dans l'ensemble nous avons rendu une belle copie, sans aucune erreur. Nous avons commencé la saison au Qatar avec une septième place sans erreur, nous finissons la saison avec une cinquième place sans erreur. C'est la clé d'arriver à se battre en évitant les pièges.
Nous avons pu remarquer sur cette course, comme les précédentes, que les Alpine s'arrêtent systématiquement plus tard que les autres. Quelle est l'idée ?
Retarder l'arrêt nous permet d'ouvrir la stratégie et d'être agressif sur le dernier relais. Pour ne rien cacher, nous avons une voiture qui fonctionne bien en économisant de l'essence. Si nous voulons pousser plus, nous allons plus consommer sans aller spécialement plus vite. Nous, les pilotes, avons tous travaillé là-dessus, et nous faisons tous du "lift and coast". Ce qui fait gagner un peu d'énergie à chaque tour et nous permet sur chaque relais de faire un tour de plus que les autres. Si nous poussons plus, nous pourrions faire un tour de moins, mais sans gain de performance. C'est quelque chose que nous devons travailler, car la saison prochaine il faudra être en mesure, l'année prochaine, de pousser plus à certains moments. Parfois, il faut savoir maximiser ses points faibles.
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