Dans ce pays, les clients refusent désormais d'acheter une Tesla

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Tesla traverse une crise sans précédent, où 94 % des lecteurs d’un sondage rejettent la marque. Entre chute des ventes, concurrence chinoise et polémiques liées à Elon Musk, le constructeur électrique perd du terrain. Son nouveau Model Y pourrait-il inverser la tendance ? Rien n’est moins sûr face au désamour des clients.

Une chute vertigineuse sur le marché allemand

En Allemagne, le rêve électrique de Tesla tourne au cauchemar. Longtemps perçue comme une référence dans le domaine des véhicules électriques, la marque américaine voit aujourd’hui ses ventes s’effondrer de manière spectaculaire. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : sur les deux premiers mois de l’année 2025, les immatriculations de Tesla ont plongé de plus de 70 %, alors que le marché des voitures électriques dans le pays retrouve quelques couleurs par rapport à l’an dernier. Pourquoi ? Parce que les clients allemands tournent le dos à la marque, et ce rejet ne semble pas près de s’atténuer. Un sondage réalisé par le média allemand T-Online auprès de 100 000 lecteurs vient confirmer cette désaffection massive. Pas moins de 94 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles n’achèteraient pas une Tesla, tandis que seulement 3 % se disent encore ouvertes à l’idée. Ces résultats, aussi tranchés soient-ils, ne surprennent pas totalement.

Depuis plusieurs mois, les signaux d’alarme se multiplient pour Tesla sur ce marché clé, où la concurrence s’intensifie et où l’image du constructeur s’est considérablement dégradée. Si les constructeurs automobiles allemands ont certes progressé dans l’électrification de leurs gammes, ce ne sont pas eux qui ébranlent le plus Tesla en Allemagne. Les nouveaux acteurs chinois gagnent du terrain avec des modèles compétitifs, souvent plus abordables, et une réputation encore intacte. Cette montée en puissance des marques venues d’Asie coïncide avec un moment de vulnérabilité pour Tesla, dont la popularité repose autant sur ses innovations techniques que sur la personnalité flamboyante de son patron, Elon Musk. Mais ce qui fut un atout par le passé se retourne aujourd’hui contre la marque.

Elon Musk, un problème pour Tesla ?

Le problème ne se limite pas à une simple question de concurrence ou de positionnement tarifaire. L’élément déclencheur de cette crise est intimement lié aux agissements d’Elon Musk lui-même. En Allemagne, ses prises de position politiques et ses déclarations controversées ont suscité un tollé qui dépasse largement les cercles habituels des réseaux sociaux. Lors de l’investiture de Donald Trump en janvier 2025 par exemple, Musk a été vu effectuant un geste interprété par beaucoup comme un salut aux connotations historiques troublantes. Cette image, massivement relayée, a choqué une population allemande particulièrement sensible à ce type de symboles. À cela s’ajoute son soutien public au parti d’extrême droite AfD avant les élections fédérales de février, une décision qui a renforcé le malaise autour de la marque Tesla.

Face à cette tempête, Tesla mise sur une arme de reconquête : une version remaniée de son Model Y, son modèle phare. Mais les qualités intrinsèques du véhicule suffiront-elles à redorer le blason de Tesla ? Rien n’est moins sûr. Les Allemands, connus pour leur attachement à la rigueur et à la fiabilité, ne se contentent pas d’évaluer une voiture sur ses performances ou son design. L’image de marque joue un rôle déterminant dans leurs choix, et celle de Tesla est aujourd’hui entachée par les frasques de son dirigeant. Les sorties de son patron, perçues comme provocatrices voire irresponsables, alimentent un rejet viscéral qui dépasse le simple désaccord idéologique. Des clients, autrefois séduits par la modernité de Tesla, préfèrent désormais se tourner vers les marques nationales ou asiatiques.

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