Espíritu de Montjuïc – Peter Auto et la « version originale »

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Cela fait déjà quinze ans que les séries de Peter Auto régalent les amateurs d’historique avec leur panel de courses. Profitons de l'ouverture de l’année en terre catalane pour rappeler le fonctionnement de ces évènements. Chacun des six rendez-vous de l'année se divise en dix plateaux, eux-mêmes subdivisés en plusieurs catégories. Ces plateaux correspondent à des disciplines – Endurance ou Tourisme – et à des anciennes réglementations (Sport 2,0 litres, Groupe A, LM P1, etc.). Pour finir, chaque plateau a son propre format de week-end avec une ou deux courses au programme, d'une durée allant de 40 à 120 minutes chacune.

Cette complexité n'est pas le fruit du hasard, mais répond à des contraintes multiples. The Gentlemen Challenge propose moins de temps de piste que les autres plateaux, pour la simple et bonne raison que ses participants se revendiquent autant « collectionneurs » que « compétiteurs ». À dix millions d'euros la Ferrari 250 GT SWB, on peut comprendre ! C'est d'ailleurs la flambée des prix de ce type de modèles qui avait incité leurs propriétaires à déserter les grilles du Shell Historic Ferrari Maserati Challenge dans les années 2000, au point de causer la perte de ce championnat. Mais alors, comment l'organisateur français a-t-il réussi là où même le constructeur de Maranello avait échoué ?

« Ayant moi-même supervisé le Ferrari Maserati Challenge de 1999 à 2001, j'avais une bonne connaissance des préoccupations des pilotes, nous avait raconté Patrick Peter en décembre dernier. Quand ce championnat s'est arrêté en 2009, je me suis dit que nous avions peut-être une chance de convaincre les propriétaires, à condition de leur offrir un cadre qu'ils ne trouveraient nulle part ailleurs. Nous avons donc créé un code de conduite, qui repose sur le vieux dicton anglais : « You bend it, you mend it » (tu casses, tu répares). Le pilote qui est à l'origine d'un accrochage paie la moitié des frais de réparation de l'autre voiture. »

Le message est toujours aussi clair dans la bouche du nouveau gardien du temple, Marc Ouayoun, en poste depuis l'été dernier. « Nous avons de très belles nouveautés en piste et je tiens vraiment à ce que leurs propriétaires aient envie de revenir au prochain meeting, alors je compte sur la sagesse de tous », a-t-il martelé à chaque briefing des pilotes. Et cela fonctionne !

© Julien Hergault

The Gentlemen Challenge – qui s'est substitué au Trofeo Nastro Rosso en s'ouvrant à d'autres nationalités que l'Italie – est aujourd'hui l'unique série au monde à réunir de vraies légendes des années 1960. « Vraies », car dans cet univers, les reproductions sont légion. « Les propriétaires de voitures de grande valeur conservent parfois l'originale dans leur garage et engagent une continuation sur les compétitions, nous a expliqué un commissaire technique. Ces reproductions sont tellement bien imitées qu'il est difficile, même pour un connaisseur, de faire la différence. »

Il n'est donc pas superflu de préciser, par exemple, qu'Andreas Halusa roulait ce week-end à Barcelone dans l'authentique Jaguar Type D (châssis XKC 402) avec laquelle Duncan Hamilton et Tony Rolt s'étaient classés deuxièmes des 24 Heures du Mans 1954, ou que Guillermo Fierro pilotait la Maserati Birdcage (châssis 2466) engagée à la Targa Florio 1961 par la Scuderia Serenissima du comte Volpi et qui avait ensuite appartenu à Nick Mason, le batteur des Pink Floyd. Merci messieurs pour faire perdurer ce patrimoine roulant !

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