Honda dans le viseur de la NHTSA à cause d'un problème moteur

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La NHTSA ouvre une enquête sur 1,4 million de véhicules de marque Honda pour des problèmes de moteur, s'appuyant sur 173 signalements similaires à celles ayant motivé un rappel de 249 000 modèles l'année dernière.
Le défaut potentiel du vilebrequin pourrait exposer Honda à des mesures supplémentaires pour garantir la sécurité de ses véhicules.

Une enquête de grande ampleur sur les moteurs V6

Nouvelle secousse dans le secteur automobile américain. La National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), l'agence américaine en charge de la sécurité routière, a ouvert une enquête sur près de 1,4 million de véhicules Honda, potentiellement sujets à de graves défaillances moteur. L'enquête, qui porte sur des modèles produits entre 2016 à 2020, fait suite à une série de signalements évoquant des pannes. Si ces défauts rappellent les incidents ayant déjà motivé un rappel en 2023, la NHTSA cherche à savoir si des centaines de milliers d'autres véhicules devraient aussi faire l'objet de mesures correctives.
Pour Honda, l'histoire remonte à novembre dernier, lorsque le constructeur japonais avait rappelé 249 000 véhicules aux États-Unis pour des défauts dans la fabrication du vilebrequin. Ce composant, ô combien important dans la mécanique du moteur, présentait un défaut susceptible de causer une usure rapide du palier de la bielle. Résultat : l'usure du palier pouvait aller jusqu'au grippage, conduisant alors à des pannes moteur, au grand dam des conducteurs.
Depuis, la NHTSA a enregistré pas moins de 173 signalements de défaillances similaires sur des modèles non couverts par le rappel de 2023, posant la question d'un éventuel problème plus global.
Les modèles concernés par cette enquête incluent certains des modèles phares de Honda (et Acura) : le SUV MDX de 2016 à 2020, la berline Acura TLX de 2018 à 2020, le Honda Pilot de 2016 à 2020, ainsi que le Honda Ridgeline et l'Odyssey. Ce sont des modèles prisés de l'autre côté de l'Atlantique (et non commercialisés en France), et pour certains, emblématiques de la marque japonaise en Amérique du Nord. La NHTSA s'emploie désormais à analyser en profondeur ces rapports pour évaluer l'ampleur et la sévérité du problème, une démarche qui pourrait déboucher sur un rappel élargi ou sur d'autres mesures pour les véhicules affectés.

Quand le rappel ne suffit plus

La gravité de cette situation ne tient pas seulement au nombre de véhicules touchés, mais aussi au défaut en question. La défaillance du vilebrequin n'est pas un simple incident mécanique : elle peut aboutir à une panne moteur soudaine et imprévisible. Pour Honda, cette enquête n'est pas une première : la marque avait initié ses propres investigations dès 2020, mettant toutefois plusieurs années avant de trancher sur le rappel de 2023. Aujourd'hui, l'ampleur de cette enquête pourrait forcer le constructeur à reconsidérer l'étendue de son rappel. Honda a affirmé être informée de l'enquête de la NHTSA et a indiqué sa coopération pleine et entière avec l'agence. "Nous avons déjà engagé des discussions avec l'agence sur ce sujet et nous continuerons de coopérer tout au long de la procédure", a précisé la marque, souhaitant sans doute éviter une mauvaise publicité alors qu'elle s'efforce de limiter les impacts du rappel en cours. Le rappel de 2023 couvrait une série de modèles spécifiques, mais plusieurs centaines de milliers d'autres véhicules pourraient donc être concernés. L'affaire illustre un problème qui n'a rien d'anecdotique : une fois le moteur endommagé, la seule solution est de procéder à une inspection approfondie du véhicule. Dans le cadre du rappel, Honda a instauré des contrôles complets chez les concessionnaires pour inspecter chaque moteur, puis le réparer ou le remplacer si nécessaire.
Mais pour les propriétaires concernés, le processus peut s'avérer long et frustrant. La marque a déjà recensé plus de 1450 réclamations sous garantie pour des problèmes moteurs en lien avec le défaut du vilebrequin, ce qui montre l'étendue du problème même parmi les véhicules déjà rappelés.
Pour Honda, l'enjeu va bien au-delà des coûts de réparation ou de remplacement des moteurs concernés. La marque est confrontée à une véritable crise de confiance auprès de sa clientèle américaine. Une telle série de problèmes mécaniques sur une gamme de modèles aussi large pourrait écorner la réputation de fiabilité que Honda a bâtie au fil des années. À une époque où les automobilistes sont de plus en plus exigeants en matière de qualité et de sécurité, Honda devra déployer des efforts importants pour restaurer cette confiance.
D'autant que le constructeur fait déjà face à une pression intense, marquée entre autres par le virage vers l'électrification. Si les réparations et les rappels pèsent déjà sur les coûts de production, une extension de ces mesures pourrait encore alourdir la facture pour Honda.

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