Jaguar rachète ses I-Pace pour éteindre la polémique

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Jaguar, en pleine transformation vers une marque 100 % électrique, est contraint de racheter près de 3 000 I-Pace produits en 2019 à cause de risques d'incendie liés à des surchauffes de batterie. Si cette décision vise à restaurer la confiance, elle intervient dans une période délicate où le constructeur redéfinit son identité face à des critiques acerbes.

Le Jaguar I-Pace dans la tourmente

Il y a des jours où l'orage gronde plus fort que d'habitude à Gaydon, siège de Jaguar Land Rover. En plein virage vers une gamme 100 % électrique, Jaguar est frappé par une crise qui aurait pu plomber son image : le rappel de près de 3 000 exemplaires de l'I-Pace, son premier SUV électrique, millésime 2019. La raison ? Une série de surchauffes de batteries, entraînant des risques d'incendie avérés. Si ces défaillances ne datent pas d'hier, le fait que trois véhicules aient pris feu malgré les mises à jour logicielles antérieures a précipité une décision radicale : racheter les voitures concernées. L'I-Pace était la réponse de Jaguar à Tesla. Pourtant, ce modèle, plébiscité à sa sortie, traîne depuis des années une ombre au tableau. Dès août dernier, Jaguar avait appelé les propriétaires concernés à redoubler de précautions, allant jusqu'à leur recommander de garer leur voiture à l'extérieur, loin de tout bâtiment. Une mesure temporaire avait alors été introduite : limiter la charge de la batterie à 80 %. Mais cette solution d'urgence n'aura pas suffi à dissiper les craintes.

Alors, Jaguar a tranché : mieux vaut absorber le choc financier que laisser le problème miner davantage la réputation de la marque. Certes, la dépréciation rapide de l'I-Pace a atténué l'impact économique – racheter des voitures ayant perdu une large part de leur valeur est moins coûteux que prévu – mais l'addition reste salée. Ce choix, presque noble, semble avoir été conçu pour rassurer les propriétaires et signaler que Jaguar met la sécurité au premier plan.

Un nouveau chapitre sous tension

Cependant, ce coup dur ne tombe pas au meilleur moment pour Jaguar. En pleine opération de rebranding, la marque espérait une transition en douceur vers une gamme exclusivement électrique. Pourtant, l'annonce de ses nouveaux logos et sa stratégie revisitée pour rivaliser avec Porsche et Bentley ont déjà suscité des moqueries sur les réseaux sociaux. Entre critiques sur le design et incompréhensions sur le positionnement, la route semble semée d'embûches pour le constructeur britannique. Mais peut-être, d'une certaine manière, cette crise autour de l'I-Pace agit-elle comme un écran de fumée – un rappel, certes, mais qui capte l'attention du public sur un problème concret, détournant ainsi les projecteurs des débats houleux sur le nouveau visage de Jaguar.

Ce pari du rachat pourrait aussi être vu comme un geste fort d'engagement envers les clients. Pour ces derniers, le retour de leur véhicule, bien que défectueux, pourrait même s'avérer une aubaine : se débarrasser d'une voiture aux batteries capricieuses tout en obtenant un chèque, et pourquoi pas, une incitation à jeter un œil aux futurs modèles électriques de Jaguar.  L'horizon, pourtant, n'est pas entièrement sombre. Jaguar prévoit de lever le voile sur le premier des trois nouveaux modèles électriques dès le 2 décembre, marquant le début d'une nouvelle ère. La marque espère ainsi faire table rase du passé et conquérir de nouveaux marchés avec des véhicules à la hauteur des standards de luxe et de performance que promet cette réinvention.

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