L'hybride rechargeable continue de gagner du terrain dans le monde

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Après avoir conquis la Chine, les voitures hybrides rechargeables poursuivent leur progression en Europe. Présentées comme une alternative crédible aux véhicules 100% électriques, elles séduisent les automobilistes soucieux d'éviter les contraintes liées à l'autonomie et au réseau de recharge.

Un marché en pleine évolution

En Chine, les hybrides rechargeables profitent d'avantages réglementaires leur permettant d’accéder aux centres-villes, ce qui explique qu'ils aient représenté 18,5 % des ventes de voitures neuves en 2024. En Europe, leur part de marché reste plus modeste mais stable. Sur les deux premiers mois de 2025, ils ont représenté 7,4 % des immatriculations de voitures neuves, un léger recul de 5 % sur un an, dans un marché global en baisse de 3 %. Ces modèles restent cependant loin derrière les hybrides non rechargeables (35,2 %) et les véhicules électriques (15,2 %).

La dynamique de vente varie fortement selon les pays. En Suède, aux Pays-Bas et en Irlande, les incitations fiscales et l’intérêt des flottes d’entreprises dopent les ventes. En revanche, en Belgique et en France, l'instauration d’un malus au poids a entraîné un recul des immatriculations.

Entre performance et réglementation

À l’origine, les hybrides rechargeables étaient surtout prisés par les constructeurs premium comme Volvo, BMW ou Porsche, qui les intégraient à leurs SUV et berlines haut de gamme. Désormais, des groupes plus généralistes comme Volkswagen, Stellantis, Renault ou Toyota développent eux aussi cette offre, notamment à travers des modèles Jeep, Peugeot ou Cupra.

Cette évolution s’explique en partie par la pression réglementaire. En effet, ces véhicules permettent aux constructeurs de réduire leur taux moyen d’émissions de CO2 et ainsi d’éviter des amendes européennes. Par ailleurs, ils répondent aux attentes des conducteurs encore hésitants face au tout électrique, tout en restant plus rentables grâce à des prix élevés et des batteries plus petites que celles des véhicules 100% électriques.

L'offensive des marques chinoises

Les fabricants chinois ne comptent pas rester en retrait. Le géant BYD, spécialiste de l'hybride rechargeable en Chine, accélère ses exportations vers l’Europe. De son côté, Lynk & Co, filiale du groupe Geely, a récemment lancé un SUV offrant une autonomie électrique de 200 kilomètres, sur un total de 1 200 kilomètres avec son moteur thermique.

Face à cette concurrence, certains constructeurs européens semblent revoir leur stratégie. "Certains, qui avaient arrêté le développement de moteurs thermiques, se réveillent et constatent qu’ils sont en train de se faire dépasser", confiait récemment Laurent Favre, PDG de l’équipementier OPmobility.

Une solution temporaire avant l’électrique ?

Pour Stella Li, vice-présidente de BYD, les hybrides rechargeables constituent une "étape intermédiaire" pour les automobilistes encore réticents au 100% électrique. "75% des gens craignent de tomber en panne de batterie et s’inquiètent du réseau de recharge", rappelle-t-elle.

D’après Matthieu Noël du cabinet Roland Berger, ces modèles devraient rester pertinents en Europe au moins jusqu’en 2027, en fonction des objectifs de réduction des émissions de CO2. Toutefois, la question reste ouverte : si les régulations européennes évoluent, la fenêtre de tir des hybrides rechargeables pourrait s’élargir, notamment sous la pression de certains acteurs politiques souhaitant leur accorder un rôle plus important.

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