La Commission européenne menace Elon Musk

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En effet, la vice-présidente de la Commission européenne, Henna Virkkunen, a émis un avertissement direct à l'encontre d'Elon Musk concernant son ingérence présumée dans la campagne électorale allemande. Le milliardaire s'est notamment illustré par son soutien affiché à l'AfD. La Commission européenne annonce un renforcement de sa vigilance et n'exclut pas des mesures supplémentaires.

Une confrontation directe entre Bruxelles et Elon Musk

La tension monte d'un cran entre les institutions européennes et Elon Musk. La Commission européenne, par la voix de sa vice-présidente Henna Virkkunen, n'a pas mâché ses mots concernant les agissements du propriétaire de X sur la scène politique allemande. Dans un entretien accordé au Frankfurter Allgemeine Zeitung, la commissaire en charge du numérique a clairement établi les limites à ne pas franchir, tout en brandissant la menace de nouvelles sanctions.

Cette mise en garde intervient dans un contexte sensible, alors que l'Allemagne s'apprête à vivre des élections fédérales. Le patron de Tesla s'est en effet distingué par une série d'interventions controversées, dont la plus notable reste son entretien de plus de 90 minutes avec Alice Weidel, figure de proue de l'Alternative für Deutschland (AfD).

Durant cet échange diffusé en direct sur X, suivi par quelque 200 000 utilisateurs, Musk n'a pas hésité à affirmer à plusieurs reprises que "seule l'AfD peut sauver l'Allemagne", une déclaration qui a provoqué de vives réactions. L'implication du patron de X ne s'arrête pas là. Il s'est également fait remarquer par la publication d'une tribune dans le Welt am Sonntag appelant explicitement à voter pour l'AfD, ainsi que par des attaques personnelles ciblant plusieurs personnalités politiques de premier plan, dont le chancelier Olaf Scholz et le président Frank-Walter Steinmeier.

Une réponse européenne structurée face aux dérives

Face à ces agissements, la Commission européenne ne reste pas les bras croisés. Une procédure a été initiée fin 2023 contre X pour suspicion de violation de la loi européenne sur les services numériques (Digital Services Act - DSA). Cette législation, pierre angulaire de la régulation numérique européenne, impose aux plateformes des obligations strictes en matière de lutte contre la désinformation et de protection de l'intégrité des processus électoraux. Henna Virkkunen a toutefois tenu à préciser la nature exacte des préoccupations de l'Europe. Il ne s'agit pas tant de censurer les opinions personnelles d'Elon Musk, protégées par la liberté d'expression, que de s'assurer que la plateforme X ne favorise pas de manière algorithmique la diffusion de contenus radicaux ou de désinformation. La commissaire a notamment souligné l'importance d'une surveillance accrue de la manière dont les interviews et publications de Musk sont amplifiées sur la plateforme.

Pour faire face à ces enjeux, la Commission adopte une approche double. D'une part, elle poursuit la procédure engagée contre X, même si celle-ci, de par sa complexité, ne devrait pas aboutir avant les élections fédérales. D'autre part, elle mise sur le dialogue et la coopération avec les plateformes numériques. Une réunion importante est d'ailleurs programmée le 24 janvier à Berlin, rassemblant les principaux acteurs du secteur et les autorités allemandes compétentes. L'affaire prend également une dimension nationale en Allemagne, où le Bundestag examine actuellement la possibilité de qualifier ces interventions d'ingérence électorale. Cette préoccupation est partagée par plusieurs organisations de la société civile, qui ont déjà formulé des accusations similaires.

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