La grande rétro 2024 AUTOhebdo : nos coups de cœur

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Le coup de cœur de Jérémy

Isack Hadjar, le petit nouveau de la Formule 1

À Melbourne, en février prochain, ce sera la première fois depuis le Grand Prix de Malaisie 2017 qu’un pilote français fera ses débuts en F1. Il était temps que Pierre Gasly et Esteban Ocon soient rejoints par un compatriote issu de la nouvelle génération dorée, constituée de Théo Pourchaire, Victor Martins et Isack Hadjar. C’est en effet le dernier cité qui deviendra notre 3e pilote tricolore sur la grille, faisant de la France le deuxième contingeant de pilotes en 2025, Red Bull ayant décidé de le placer au sein de l’écurie sœur Racing Bulls. L’accès à la F1 est une histoire de talent, de travail, de force mentale, de réussite, et de soupçon de chance, aussi. Isack a su allier tout cela. D’un point de vue personnel, comment ne pas me réjouir de l’avènement de ce garçon d’exception, doté d’une loyauté et d’une sincérité parfois désarmante ? Au travers de toutes les journées de reportage partagées ces cinq dernières années avec Autohebdo, et des discussions parfois existentielles nourries sur les circuits, j’ai appris à connaître la personnalité de champion d’un Isack sûr de sa force et malgré tout enclin à se remettre en question quand il le fallait. En dehors de R-ace GP en FRECA en 2021, Isack n’a jamais évolué au sein d’un top team historique durant son parcours, ce qui ne l’a pas empêché de jouer le titre à la fois en F3 et en F2. Son coup de volant n’est plus à prouver, et avec une tête aussi bien faite, il y a de fortes chances que son relais en F1 dure au moins aussi longtemps que ceux des deux compatriotes qu’il s’apprête à rejoindre.

© Eric Alonso / DPPI

Le coup de cœur de Valentin

Le podium d'Alpine aux 6 Heures de Fuji

C'est à l'ombre du mont Fuji qu'Alpine a signé une performance majuscule. Sa première avec l'A424. Jusqu'aux 6 Heures de Fuji, la saison du constructeur français avait été studieuse, mais marquée par le terrible fiasco des 24 Heures du Mans et le double abandon sur casse moteur avant la nuit. Pour la marque au A fléché, il était important de rebondir, de repartir la tête haute malgré la gueule de bois. La deuxième moitié de l'exercice fut une progression constante. Discrètes au Brésil, les deux autos affichant fièrement le bleu Alpine, contrairement à l'impersonnelle A524 de la Formule 1, ont sonné la révolte au Texas. Du côté d'Austin, Paul-Loup Chatin, Charles Milesi et Ferdinand Habsburg ont signé un top 5, prémisse de l'exploit à venir au Japon, deux semaines plus tard. Au pays du Soleil-levant, c'est encore l'Alpine n°35 qui a d'abord cru au podium avant une pénalité. C'est finalement la n°36, emmenée par un Mick Schumacher en grande forme, qui a saisi la chance de monter sur la boîte. Redonnant à Alpine du baume au cœur et ses lettres de noblesse à une marque désormais sans âme en F1.

© Thomas Fenetre / DPPI

Le coup de cœur de Gonzalo

La jeunesse reprend le pouvoir en F1 

On a souvent eu tendance à défendre que la Formule 1 est un sport devant privilégier l'expérience à la jeunesse. Il faut dire que les exemples de ces dernières années n'ont pas plaidé en faveur des jeunes pousses avec des pilotes manquant réellement de talent pur ou de capacité à progresser rapidement comme Nicholas Latifi, Nikita Mazepin ou encore Logan Sargeant. Mais cette tendance s'est quelque peu inversée en cette année 2024. Quelques nouveaux jeunes pilotes ont eu leur chance et ne l'ont pas laissé passer. On pense à Oliver Bearman qui a ébloui le paddock lorsqu'il a dû remplacer Carlos Sainz sur une Ferrari en Arabie saoudite allant chercher ses premiers points pour son premier Grand Prix. Ensuite à nouveau à Bakou lors qu'il a pris le meilleur sur Nico Hülkenberg cette fois sous les couleurs de Haas avant de le dominer au Brésil quelques semaines plus tard aussi bien en qualifications qu'en course, le tout sous la pluie. Franco Colapinto n'a pas mis longtemps à faire oublier Logan Sargeant chez Williams avec des points et une Q3 dès son deuxième week-end en plus d'avoir battu Alex Albon dans l'exercice qualificatif, lui dont on le disait intraitable. Idem pour Liam Lawson chez Racing Bulls, dans le Top 10 aux États-Unis alors qu'il venait de prendre la relève d'un Daniel Ricciardo déboussolé. La F1 n'a pas été indifférente et les équipes, pourtant prudentes avec ces profils ces derniers temps, ont fini par se rendre à l'évidence : les jeunes sont prêts ! Ainsi, la grille 2025 verra pas moins de 6 rookies débarquer : Andrea Kimi Antonelli chez Mercedes, Jack Doohan chez Alpine, Oliver Bearman chez Haas, Liam Lawson chez Red Bull, Gabriel Bortoleto chez Sauber et Isack Hadjar chez Racing Bulls. Ou la preuve que la jeunesse est en train de se refaire une place en Formule 1 pour le plus grand bonheur du public.

© Xavi Bonilla / DPPI

Le coup de cœur de Michaël

Le titre de champion de Thierry Neuville

Les Belges et le rallye, c’est une histoire d’amour ! Une histoire de vaillants guerriers, comme Bruno Thiry, Freddy Loix ou François Duval, des noms avec lesquels la génération de la fin des années 80 et du début des années 90 a grandi. Parmi eux, un certain Thierry Neuville, qui a rapidement lui aussi été porté par tout un pays. Les espoirs étaient immenses dès ses débuts en WRC, mais il aura fallu attendre bien longtemps et cinq deuxièmes places au championnat avant de voir le natif de Saint-Vith enfin décrocher la couronne suprême. Son statut de Poulidor du rallye mondial lui conférait une sympathie particulière, mais son passage au niveau supérieur lui permet de s’inscrire durablement et définitivement dans l’histoire sportive du petit Royaume. Il suffit de voir l’ambiance à Deidenberg sur les coups de cinq heures du matin après l’abandon d’Ott Tänak et l’accueil triomphal qui fut réservé au Belge à son retour du pays du Soleil-Levant pour se convaincre que toute une nation a poussé Thierry et son copilote Martijn Wydaeghe vers le titre. Et maintenant, un deuxième ?

© Nikos Katikis / DPPI

Le coup de cœur de Dorian

Le double podium d’Alpine au Brésil

Au milieu d'une saison bien noire pour Alpine, assombrie par des performances médiocres en piste et des décisions polémiques en dehors (arrêt du programme moteur en 2026, séparation houleuse avec Esteban Ocon, retour de Flavio Briatore à Enstone…), l'impensable double podium obtenu par le A fléché à Interlagos a redonné des couleurs à l'écurie française… et on en avait bien besoin ! Un résultat exceptionnel et salvateur pour le clan tricolore, que l'on doit uniquement au talent de ses pilotes et de ses stratèges. En bons Normands qu'ils sont, Esteban Ocon et Pierre Gasly ont su maintenir leur navire à flot, parfaitement lire la physionomie de la course malgré des conditions exécrables et prendre le risque payant de rester en piste, quand tout indiquait qu'il fallait chausser des pneus pluies. Un pilotage digne des plus grands. Avec une formidable moisson de 33 points, Alpine faisait un bon déterminant de la 9e à la 6e place au championnat Constructeurs, venant sauver une année plus morose que joyeuse. De cette saison bien difficile, retenons le bonheur des deux coéquipiers normands sur le podium pauliste, comme réconciliés de toutes ces années de guéguerre et de frictions mutuelles. Même si on aurait préféré que cette scène de paix et d'amitié retrouvée ne soit pas ternie par la fin brutale de l'aventure entre Esteban Ocon et Alpine…

© Florent Gooden / DPPI

Le coup de cœur de Jean-Michel

La victoire de Lewis Hamilton à Silverstone

Sur ses terres et devant ses sujets, le Roi Lewis Hamilton met fin à ses tourments en signant sa première victoire depuis le GP de d’Arabie saoudite 2021. Une 104e victoire aux accents de « come-back » après une trop longue croisade ! Débuté au soir d'une victoire volée dans la lointaine Abou Dhabi le 12 décembre 2021, son exil prend fin ce 7 juillet 2024. Au cours de ces trente mois de traversée du désert, il y eut bien quelques podiums comme autant d'oasis mais rien n'ayant la saveur inimitable de la victoire. Lui qui s'était délecté de sa succulence plus de cent fois par le passé en avait même perdu le goût. Encore quelques instants à savourer le moment avant de s'extraire du cockpit. Jamais le verbe se dresser n'a eu autant de sens pour lui qui revient de si loin. Alors, il prend son temps, brandit l'Union Jack qu'un commissaire lui a tendu lors de son tour d'honneur. Il le déploie. Le Roi est de retour. Ce n'est pas bravache qu'il vient saluer la foule britannique mais humble et reconnaissant. Elle aussi a été de tous les combats, elle aussi a patienté 946 jours et elle aussi a droit à tous les honneurs. Elle qui a toujours été là, pour lui et avec lui depuis 2008 quand il a remporté son premier British GP. Il en compte maintenant neuf, un nouveau record à son actif !

© Eric Alonso / DPPI

Le coup de cœur de Medhi

L’étape 48H Chrono au Dakar

Le rallye-raid est une discipline mettant un fort accent sur la notion de dépaysement et de voyage. Son épreuve phare, le Dakar, y a ajouté en 2024 une capacité à voyager… dans le temps. Les organisateurs, Amaury Sport Organisation, ont eu la géniale idée d'incorporer une étape scindée en deux jours, la 48H Chrono, les 11 et 12 janvier derniers. Dans une évocation du Paris-Dakar d'antan, les concurrents ont été lancés dans le désert de dunes, sans bénéficier de la moindre assistance extérieure, ni même des informations relatives au classement provisoire. Cela a donné lieu à des images exceptionnelles, comme un Sébastien Loeb dégustant une succulente ration militaire offerte par les membres de l'organisation, avant de déplier sa tente et d'y dormir en mode camping sauvage. Tout le monde était logé à la même enseigne, amateurs comme légendes du sport auto. Auteur d'un feu de camp, les pilotes, copilotes et motards échangeaient leurs expériences, à la belle étoile. Puis, le lendemain, la course reprit ses droits. Ce n'est qu'en fin de matinée que les meilleurs parvenaient à l'arrivée de l'étape longue de 600 km, et découvraient leur classement. Sur un plan sportif, la 48H Chrono a eu des effets majeurs sur l'issue du Dakar. Leader avant le départ, Yazeed Al-Rajhi (Toyota) y est parti en tonneaux (abandon), Nasser Al-Attiyah (Prodrive) a cassé son 4×4. Seuls Carlos Sainz (Audi) et Sébastien Loeb (Prodrive) s'en tiraient sans dégât, et offraient une passe d'armes démentielle au milieu de l'immensité de l'Empty Quarter. C'était génial !

© Florent Gooden / DPPI

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