Le patron de CATL fustige Elon Musk : "il ne sait même pas fabriquer une batterie"

https://sf1.autoplus.fr/wp-content/uploads/autoplus/2024/10/fortune-elon-musk-tesla.jpg

En 2020, Tesla a annoncé le développement d'un tout nouveau format de cellule de batterie avec les 4680. Aujourd'hui, cette batterie alimente le Cybertruck et a déjà été intégrée à quelques Model Y. La batterie dotée des cellules 4680 a suscité de nombreux questionnements à sa présentation, car elle promet une densité énergétique supérieure aux cellules 2170 et 1865 qui équipent respectivement les Model Y, 3, S et X, tout en étant moins coûteuse à produire et plus facile à assembler.

Tesla a récemment franchi une étape importante en annonçant la production de sa 100 millionième cellule 4680. À ce rythme, Tesla fabrique environ 495 000 cellules par jour, de quoi alimenter 368 Cybertruck.

Le géant chinois CATL doute de la stratégie de Tesla

Cependant, ce succès industriel ne convainc pas tout le monde. Contemporary Amperex Technology Limited (CATL), le plus grand fabricant de batteries au monde, n'a pas hésité à critiquer la stratégie de Tesla. Selon son fondateur et dirigeant, Robin Zeng, les cellules cylindriques, comme la 4680, ne sont pas l'avenir des batteries. Dans une conversation avec le PDG de Tesla, Elon Musk, Robin Zeng a déclaré que le pari de Tesla sur ce format de batterie était voué à l'échec. La réponse du patron de Tesla ? Un silence éloquent.

Robin Zeng n'a pas mâché ses mots, affirmant qu'Elon Musk, bien qu'excellent ingénieur en robotique, logiciel et mécanique, ne possède pas les compétences requises en électrochimie pour comprendre pleinement l'éco-système autour de la batterie pour les voitures électriques. "Il est resté silencieux. Il ne sait pas comment fabriquer une batterie", a affirmé Robin Zeng, qui semble certain que la stratégie de CATL avec les cellules prismatiques est plus viable.

Les critiques du dirigeant de CATL ne se limitent pas aux batteries. Il a également relevé une tendance récurrente chez Elon Musk : celle de promettre des délais de développement irréalistes. "Pour quelque chose qui nécessite cinq ans de développement, il en annonce seulement deux", a confié Robin Zeng. Et cela pourrait encore se confirmer avec la voiture autonome, nouveau cheval de bataille de la marque américaine.

Deux approches différentes autour de la batterie

Le débat entre Tesla et CATL ne se limite pas à des questions de format ou de promesses non tenues, mais touche également aux choix technologiques. La batterie 4680 de Tesla repose sur une chimie lithium-ion avec une cathode nickel-cobalt-manganèse (NCM), un choix qui vise à offrir une densité énergétique élevée. De son côté, CATL privilégie les cellules prismatiques au lithium-fer-phosphate (LFP), plus abordables et réputées pour leur durabilité. Récemment, CATL a même lancé une batterie sodium-ion, encore moins coûteuse à fabriquer que les cellules LFP.

L'entreprise chinoise reste un fournisseur clé pour Tesla, notamment pour son usine de Shanghai, qui produit des Model 3 et Model Y pour le marché mondial. Tesla, en quête de diversification de ses sources d'approvisionnement, a d'ailleurs obtenu une licence pour la technologie de CATL pour sa future usine au Nevada, prévue pour l'année prochaine. Mais nul doute que cette récente passe d'armes entre les deux dirigeants pourrait pousser Elon Musk à bientôt aller voir ailleurs. Mais y a-t-il mieux ailleurs actuellement ?

×