Les jeunes conducteurs conduisent-ils moins bien que les autres ?

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Depuis plus de 13 ans, le nombre de 18-24 ans tués à cause d'un accident de la route fait partie des plus élevés. De 2010 à 2023, six années sur treize, cette tranche d'âge est la plus mortelle sur la route. Et quand elle n'est pas première, c'est la deuxième. Mais surtout, c'est la classe d'âge avec le plus fort taux de mortalité sur la route. En France, il y a 91 tués par million d'habitants pour les 18-24 ans, loin devant les 77 tués par million d'habitants pour les 75 ans et plus. Mais pourquoi les jeunes conducteurs auraient plus d'accident que les autres ?

Des voitures d'auto-école suréquipées par rapport à la première voiture

Un premier élément de réponse semble évident : l'inexpérience. En effet, les 18-24 ans viennent souvent d'obtenir leur permis. Et même s'ils ont obtenu le précieux sésame, les jeunes conducteurs n'ont pour autant pas la même facilité de conduite qu'un automobiliste aguerri.
Mais un autre point peut aussi expliquer un nombre plus important d'accidents pour la jeunesse. Bien souvent, les voitures d'auto-école sur lesquelles elle a obtenu son permis de conduire sont suréquipées par rapport à leur première voiture. Sur la route, vous pouvez croiser des Audi A1, Audi Q3, nouvelle Peugeot 208 ou Renault Clio 5 restylée transformées en véhicule d'apprentissage. Ces modèles sont bien souvent récents (ils doivent avoir moins de 6 ans) et possèdent des ADAS que bien souvent, la première voiture d'un jeune permis n'a pas. Car dans la majorité des cas, le budget alloué à une voiture pour un nouveau conducteur ne permet pas d'acheter une auto aussi bien équipée. Selon le groupe de distribution français indépendant BYmyCAR, la voiture préférée des jeunes est la Clio 2, et la fourchette de prix d'une première voiture varie entre 2 000 et 5 000 €.

Les jeunes conducteurs respectent moins le code de la route

Selon le site de la sécurité routière, les jeunes sont aussi moins enclin à respecter le code de la route. En ce qui concerne la vitesse excessive par exemple, qui est au passage responsable d'un tiers des accidents mortels, 39 % des 18-24 ans admettent qu'ils leur arrivent de dépasser les limitations de vitesse, contre 27 % pour l'ensemble de la population.
Pareil pour la conduite sous alcool ou stupéfiant. Un jeune sur cinq avoue avoir déjà pris le volant au-dessus du seuil d'alcoolémie ou après avoir fumé du cannabis. Pour rappel, le taux d'alcool autorisé dans le sang est de 0,5 g/L, et de 0,2 g/L pour un permis probatoire, qui concerne essentiellement les 18-24 ans. Avec ne serait-ce qu'un verre d'alcool, ce seuil de 0,2 g/L est déjà plus qu'atteint. Cette politique intransigeante n'a pas été mise en place par hasard. Les accidents de la route sont la première cause de mortalité et de handicap des 18-25 ans. Et dans un cas sur quatre, l'alcool au volant y est pour quelque chose.
Enfin, en ce qui concerne le téléphone au volant, qui multiplie le nombre d'accidents par 23 si l'on écrit un SMS, 38 % des 18-25 ans reconnaissent l'avoir déjà fait.
Malgré tout cela, la mortalité routière des 18-24 ans continue de baisser, passant de 831 tués à 30 jours en 2010, à 497 l'année dernière.

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