Les primes d'assurance des Tesla risquent de s'envoler
Aujourd'hui à 06:30 AM
Aux États-Unis et en Europe, les Tesla subissent des dégradations liées à la polémique autour d’Elon Musk. Ces actes pourraient faire bondir les coûts d’assurance, déjà élevés, selon les experts. Les propriétaires s’inquiètent tandis que les assureurs surveillent la situation de près.
Une vague de vandalisme de Tesla qui inquiète
Depuis plusieurs mois, les Tesla sont devenues des cibles privilégiées pour exprimer un mécontentement grandissant. Aux États-Unis, en Allemagne ou même en France, des incidents se multiplient : pneus crevés, voitures incendiées, autocollants hostiles ou encore croix gammées peintes en rouge. Ces actes, souvent spectaculaires, mettent les propriétaires dans une position délicate. Certains tentent même de se protéger en apposant des autocollants sur leurs voitures, précisant qu’ils les ont achetées “avant qu’Elon Musk ne devienne fou”. Ce phénomène n’est pas anodin. Il trouve ses racines dans les prises de position d’Elon Musk, PDG de Tesla. Sa proximité avec l’administration Trump, marquée par un rôle officieux dans une entité visant à réduire drastiquement les effectifs fédéraux, a cristallisé les tensions.
Des milliers de licenciements ordonnés et des coupes budgétaires massives dans les agences gouvernementales ont suscité des réactions virulentes, notamment de la part de groupes opposés à ces mesures. Les Tesla, symboles visibles de l’empire Musk, en paient le prix. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les ventes de Tesla chutent, particulièrement en Europe où Musk s’est aussi mêlé de politique locale, tandis que les cours boursiers de l’entreprise dégringolent. Mais au-delà de l’impact commercial, c’est le quotidien des propriétaires qui se complique. Les assureurs, confrontés à une hausse des sinistres, pourraient bientôt répercuter ces coûts supplémentaires sur les primes. Un scénario qui préoccupe les conducteurs de ces modèles qui étaient autrefois très à la mode.
Vers une hausse inévitable ?
Les experts du secteur sont formels : si les actes de vandalisme contre les Tesla persistent, les conséquences sur les primes d’assurance seront tangibles. Matt Brannon, analyste chez Insurify, explique que les vols et dégradations sont des critères clés dans l’évaluation des risques par les compagnies d’assurance. “Si cette tendance ne s’inverse pas, les tarifs de la couverture complète pourraient augmenter”, prévient-il. Une prédiction qui fait écho aux observations de Shannon Martin, analyste chez Bankrate, selon laquelle les sinistres liés au vandalisme, bien que moins impactants que les accidents, influencent tout de même les cotisations.
Le cas des Tesla n’est pas sans précédent. En 2023, une vague de vols de Kia et Hyundai, popularisée sur TikTok, avait conduit certaines compagnies à refuser d’assurer ces modèles dans les régions les plus touchées. Tesla pourrait-elle subir un sort similaire ? Pour Shannon Martin, le risque existe : “Si les pertes deviennent trop fréquentes, certains assureurs pourraient se détourner des Tesla, comme ils l’ont fait pour Kia et Hyundai.” Le contexte actuel n’arrange rien. Les véhicules électriques, en général, coûtent déjà plus cher à assurer. Aux Etats-Unis, les Tesla Model 3 ont vu leurs primes bondir de 30 % en un an, atteignant 4 362 dollars en février 2025, rapporte Newsweek. Les coûts des réparations, notamment pour les Tesla dont les pièces et la technologie restent chères, tirent les primes vers le haut. Les hausses enregistrées en 2024 – 28 % pour les électriques contre 14 % pour les thermiques – pourraient s’accentuer si les dégradations ciblées se poursuivent. Les propriétaires de Tesla, déjà confrontés à une image écornée de leur marque, risquent de voir leur budget assurance s’alourdir encore davantage.
