Lotus va repousser le lancement de son crossover électrique

Comme tous les constructeurs automobiles présents en Europe, Lotus va aussi devoir passer au tout électrique au cours des prochaines années. Car pour mémoire, la vente de voitures thermiques neuves sera strictement interdite sur le Vieux Continent à partir de 2035. Mais tout n'est pas rose pour la firme britannique, qui a récemment annoncé de nombreux licenciements en raison d'une demande insuffisante pour ses véhicules actuels.

Lotus repense sa stratégie

Ce n'est pas tout, car le constructeur a décidé de suspendre le lancement de nouveaux modèles au cours des deux prochaines années. En effet, ce dernier a choisi de se concentre sur l'introduction de groupes motopropulseurs hybrides à extension d'autonomie (REx) pour ses modèles existants, en réponse à une baisse de la demande pour les véhicules électriques haut de gamme. Après le lancement du SUV électrique Eletre en 2023 et de la berline Emeya en 2024, Lotus prévoyait d'ajouter un crossover de taille moyenne, le Type 134, en 2025. Ce modèle, conçu pour concurrencer le Porsche Macan, a cependant été reporté.

Dan Balmer, le nouveau PDG européen de Lotus, a expliqué que cette décision découle de la volonté de l'entreprise de se concentrer sur la « bonne taille » et sur une compréhension approfondie des marchés où elle évolue. Il a souligné que cette démarche s'inscrit dans une quête de stabilité, plutôt que dans une course à l'innovation à tout prix. « Nous ne confirmons pas aujourd'hui le calendrier pour nos futurs produits », a déclaré Balmer. « Le marché nous a clairement indiqué ce qu'il attend et à quel moment. Nous devons saisir cette opportunité pour réévaluer notre stratégie, en prenant en compte le nouvel environnement industriel et les attentes des consommateurs. »

Le choix de l'hybride

Face à une baisse d'enthousiasme pour les voitures 100 % électriques dans certains segments, Lotus mise sur une nouvelle technologie hybride. Les groupes motopropulseurs REx, surnommés « Hyper Hybrides », seront intégrés aux modèles actuels, comme l'Eletre et l'Emeya. Cette technologie est censée offrir une autonomie accrue et une expérience de conduite plus polyvalente, tout en répondant à des besoins énergétiques plus modestes. Cette réorientation marque également un recul par rapport à l'objectif initial de Lotus de devenir une marque exclusivement électrique.

Les ambitions de volume de ventes ont été revues à la baisse, et l'entreprise préfère maintenant privilégier la qualité et l'adéquation de son offre. Le report du Type 134 signifie que Lotus poursuivra jusqu'à la fin de la décennie avec une gamme composée de quatre modèles principaux : l'Eletre, l'Emeya, la voiture de sport thermique Emira et l'hypercar électrique Evija. Par ailleurs, une voiture de sport électrique qui devait succéder à l'Emira est également en suspens. Le directeur du design, Ben Payne, a confié récemment que « la technologie actuelle des batteries ne permet pas de concevoir un produit qui répondrait pleinement aux attentes des clients ».

Reste désormais à savoir si cette nouvelle stratégie sera gagnante pour le constructeur britannique, qui traverse à l'heure actuelle une zone de turbulences.

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