Marc Márquez et le chaos sur la grille : « Je connais très bien les règles »
03/31/2025 05:48 AM
Quelques instants avant le départ du tour de formation, le pilote de la Ducati n°93 a couru vers la voie des stands, afin de sauter sur sa deuxième moto, équipée en pneus slicks. Une averse passagère était en effet terminé, et la majorité de la grille étant encore en pneus pluie, le changement de pneus semblait être le bon choix. La situation, confuse, devenait similaire à celle du Grand Prix d’Argentine 2018. Ce jour-là, Jack Miller était le seul pilote à avoir chaussé les pneus slicks sur la grille. Lorsque tous ses adversaires sont rentrés pour changer de pneus, ils se sont retrouvés à partir du fond de grille… laissant Miller tout seul en pole position, avec 23 places d’avance sur son plus proche poursuivant !
C’est justement ce Grand Prix de 2018 qui a mené à une réforme du règlement. Celui-ci indique désormais que si plus de dix pilotes quittent la grille de départ pour changer de pneumatiques, la procédure de départ est annulée et le départ décalé. Très au fait des changements de règlementation, Marc Márquez savait pertinemment que cette nouvelle provision existait. Celui qui était alors encore en tête du championnat tentait un coup de bluff, espérant voir le départ reportée pour pouvoir reprendre sa place en pole position, avec les bons pneus pour la course de 19 tours qui s’annonçait.
« Je connais très bien les règles, et comment être à la limite à chaque instant », a-t-il expliqué au site officiel du MotoGP. « J'ai demandé, sept minutes avant le départ, à mon chef mécanicien Marco Rigamonti si la deuxième moto était prête. Il m'a dit que c'était le cas, et j'ai répondu que j'allais peut-être quitter la grille. Je savais que partir en pneus pluie n'était pas la bonne stratégie. Je prédisais que lorsque j'allais partir, plus de dix pilotes allaient me suivre et qu'ils allaient devoir arrêter la course. C'est ce qui s'est passé. »
« Pas correct » pour Bastianini
La séance de jogging de Marc Márquez a donc tout de suite attiré une grande partie du peloton, jusqu’au moment où Maverick Viñales (Tech3 KTM) s’est retrouvé à pied et sans moto sur la grille de départ. La direction de course a donc préféré jouer la sécurité en brandissant le drapeau rouge. Une nouvelle procédure de départ a donc été initiée, avec la grille de départ initiale. Un coup de chance pour ceux qui n’avaient pas fait le bon choix de pneus, une désillusion pour ceux qui avaient tenté le coup.
« De mon point de vue ce n'est pas correct, car j'ai pris le risque de mettre les pneus slicks », a par exemple pesté Enea Bastianini (Tech3 KTM) Quand Marc et les autres ont quitté la grille, ils ont décidé de redémarrer la course, mais avec les mêmes positions sur la grille. Pour moi, ça n'est pas correct. » De son côté, le rookie Ai Ogura (Trackhouse Aprilia) était plutôt déçu de ne pas avoir pu défendre ses excellentes chances : « J'avais les slicks, donc j'avais de grandes chances, mais la direction de course a décalé le départ. Je suis désolé pour mon équipe, nous avions fait le bon choix mais malheureusement nous n'avons pas pu en bénéficier. C'est dommage, mais c'est comme ça. »
Mike Webb, directeur de course du MotoGP, a expliqué la logique derrière la décision prise : « Nous avons décidé d’un délai puis d’une procédure de départ rapideen raison d'inquiétudes en termes de sécurité. Au vu du nombre de pilotes, de motos et de staff sur la grille et dans la voie des stands, il était impossible de démarrer le tour de chauffe. Un nouveau départ était la manière la plus sécurisée de répondre à ces circonstances sans précédent. »
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