
Mercedes offrirait jusqu'à 500 000 euros à ses salariés pour qu'ils démissionnent

03/24/2025 04:45 AM
Mercedes-Benz offre des indemnités pouvant dépasser 500 000 euros à certains employés administratifs pour quitter l’entreprise. Ce programme a pour objectif de réduire les coûts tout en respectant une garantie d’emploi jusqu’en 2034. Les détails restent confidentiels, mais les montants varient selon l’âge et l’ancienneté. Des milliers de postes pourraient être concernés.
Une politique de départs volontaires aux montants élevés
Dans les coulisses de Stuttgart, Mercedes-Benz peaufine une opération délicate : réduire ses effectifs dans les bureaux sans passer par la case licenciement. Le constructeur automobile allemand a choisi une approche basée sur des incitations financières particulièrement généreuses pour convaincre ses employés de tourner la page. Selon des sources proches du dossier rapportées par le quotidien allemand Handelsblatt, les sommes évoquées atteignent des niveaux impressionnants : un salarié de longue date pourrait repartir avec plus de 500 000 euros en poche. Cette mesure s’adresse exclusivement aux équipes hors production, celles qui animent les rouages administratifs du groupe. À titre d’exemple, un chef d’équipe de 55 ans, fort de trente années au service de l’étoile et d’un salaire brut mensuel de 9 000 euros, pourrait prétendre à une telle enveloppe. Une employée de 45 ans, présente depuis vingt ans et percevant 7 500 euros brut par mois, toucherait, elle, plus de 300 000 euros. Ces chiffres, bien que non confirmés officiellement par la direction, circulent dans les rangs des représentants du personnel et donnent une idée de l’ampleur de l’effort consenti par l’entreprise pour alléger ses structures.
Le contexte explique cette générosité. Les salariés de Mercedes-Benz bénéficient d’une sécurité d’emploi exceptionnelle, négociée avec le puissant Gesamtbetriebsrat (comité d’entreprise), qui les protège des licenciements jusqu’à la fin 2034. Dans ces conditions, impossible pour le constructeur de réduire ses effectifs sans passer par des départs négociés. L’entreprise a donc opté pour une formule reposant sur le volontariat, ainsi, ni l’employeur ni le salarié ne peuvent forcer la rupture, mais des offres alléchantes viennent rendre l’idée séduisante. Pour les employés curieux de connaître le pactole qu’ils pourraient toucher , une première estimation de leur indemnité est accessible via l’intranet de l'entreprise.
Mercedes veut rester dans la course à tout prix
Cette opération ne sort pas de nulle part. Elle s’inscrit dans un effort visant à redonner de l’agilité à Mercedes-Benz dans un secteur automobile très troublé ces dernières années. Le groupe, qui ambitionne de réaliser 5 milliards d’euros d’économies d’ici 2027, doit jongler avec des coûts structurels élevés tout en investissant dans l’électrification et les technologies de demain. Les fonctions administratives, qui ne sont donc pas directement liées à la production des véhicules, se retrouvent logiquement dans le viseur. Les chiffres exacts du nombre de départs visés restent flous. La direction garde le silence sur ce point, mais les représentants des salariés évoquent une réduction potentielle de plusieurs milliers de postes. Une fourchette qui, si elle se confirme, marquerait une transformation significative des effectifs hors usine.
Ce n’est pas la première fois que le constructeur dégaine ce type de dispositif. Ces dernières années, des programmes similaires avaient déjà été mis en place, avec des indemnités toutefois moins élevées. La hausse des montants proposés aujourd’hui témoigne d’une urgence accrue à alléger la voilure, mais aussi d’une négociation fine avec les partenaires sociaux. L’accord conclu avec le Gesamtbetriebsrat, qui encadre ces mesures, garantit l’absence de licenciements contraints et offre aux salariés une liberté de choix rare dans ce genre de restructuration. Pour les candidats au départ, ces sommes représentent une opportunité unique : financer une reconversion, anticiper une retraite ou simplement changer d’horizon. Pour l’heure, la direction mise sur cette transition douce pour ajuster ses effectifs sans heurts, tout en préparant le terrain pour les années à venir. Les regards se tournent désormais vers les salariés eux-mêmes, seuls détenteurs de la décision finale. Et vous, qu’auriez-vous décidé ?