Otmar Szafnauer doute des ambitions d'Alpine

01/05/2024 09:30

La réponse du berger à la bergère ! A Bruno Famin, son successeur à la tête de l'écurie Alpine bras armé de Renault en F1, qui déclare que « la voiture que nous avons aujourd’hui est le résultat de la gestion précédente », Szafnauer fait valoir que le calendrier de développement de la A524 suffit à invalider cette affirmation. Pour le manager américain, son éviction et celle du directeur sportif Alan Permane juste avant la pause estivale 2023, ainsi que le départ plus tôt du directeur technique Fry pour rejoindre Williams, signifient qu’ils ne peuvent pas être tenus responsables de la situation actuelle d'Enstone.

« Nous sommes limités en termes de temps et de géométries pour le CFD et la soufflerie, a-t-il déclaré à nos confrères britanniques conviés au lancement. Et c'est pourquoi presque tout le monde travaille sur la voiture de l'année jusqu’à la pause. Ensuite, en fonction de la rapidité avec laquelle vous pouvez produire, certaines de ces améliorations sont apportées à Singapour qui est la dernière grande évolution de la saison. Après la pause, tout le monde pense à la voiture de l’année suivante. C'est alors que vous commencez à changer de modèle et que vous commencez à faire différentes expériences qui ne s’appliquent pas nécessairement à la voiture de la saison en cours. C’est ce qui s’est passé chez Renault. Alan et moi sommes partis en juillet et après notre départ, ils ont commencé à préparer la voiture de l’année suivante. Et Pat (Fry) avait également démissionné à ce moment-là ! »

Manque de moyens

Pour l'ancien responsable des bleus qui a quitté l’équipe après le Grand Prix de Belgique 2023, les difficultés actuelles d’Alpine signifient qu’il faudra attendre 2026 et la nouvelle réglementation pour que l’équipe puisse espérer faire le bond en avant promis.
« Les grandes entreprises automobiles, même celles dont la course automobile fait partie de l’ADN, ne devraient pas se mêler de ce qui ne les regarde pas, explique le manager à The Race. C’est tellement différent d’une entreprise automobile qu’il faut laisser les experts s’en occuper ». Des paroles qui font écho aux critiques de l’ancien directeur technique Pat Fry selon laquelle Renault n’avait pas la « volonté et l’enthousiasme » nécessaires pour dépasser la quatrième place du championnat.
Aussi interrogé sur le fait de savoir si Alpine comprend les besoins pour atteindre ses objectifs en F1, la réponse de Szafnauer est là encore sans appel : « Pas d’après ce que j’ai vu ! »
En substance, la firme n'ayant pas dépensé suffisamment avant l’introduction du plafonnement des coûts, l'écurie Alpine se verrait contrainte à une à course à la        poursuite du temps perdu. Une vision diamétralement opposée à celle de Bruno Famin qui affirme catégoriquement que Renault est plus engagé que jamais envers son équipe de F1 et qu’elle a le soutien dont elle a besoin. Vrai ou faux ? Il est à craindre que l'on doive attendre 2026 pour avoir la réponse.

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