
Plan Futurama : que prévoit le prochain plan stratégique de Renault ?

Aujourd'hui à 06:00 AM
Après avoir redressé Renault avec Renaulution, Luca de Meo lance Futurama, un nouveau plan axé sur l’innovation, les partenariats technologiques et la diversification des activités. Le constructeur veut consolider sa rentabilité tout en préparant l’avenir face aux enjeux de la transition énergétique. Malgré des succès passés, la constance reste un critère majeur pour le groupe.
Un nouveau départ après le succès de Renaulution
Quatre ans après avoir pris les rênes de Renault, Luca de Meo peut se targuer d’un bilan impressionnant. Arrivé en 2020 dans un contexte chaotique, le dirigeant italien a su inverser la tendance. Renaulution, le plan déployé à son arrivée, a permis au constructeur français de renouer avec une santé financière remarquable. Avec une marge opérationnelle de 7,6 % en 2024, un niveau inédit dans son histoire, Renault affiche aujourd’hui des résultats qui placent le groupe parmi les acteurs les plus rentables du secteur automobile mondial. “Nous avons achevé Renaulution avec deux ou trois ans d’avance”, a déclaré Luca de Meo lors de la présentation des derniers chiffres, marquant ainsi la fin d’un cycle et le début d’un autre.
Ce redressement, salué par les observateurs, s’est construit sur une rigueur budgétaire et une refonte profonde de l’offre produit. Des modèles comme la Mégane E-Tech ou le retour en force de la marque Alpine ont redoré l’image de Renault, tandis que des réductions de coûts ont stabilisé les finances. Pourtant, le patron ne s’arrête pas là. Fort de cette dynamique, il annonce Futurama, un projet qu’il présente comme une étape décisive pour faire passer Renault “du championnat national à la Ligue des champions”. L’image est forte : le constructeur ne veut plus se contenter de briller sur son marché domestique, mais jouer dans la cour des grands à l’échelle mondiale. Cette volonté de changer de dimension intervient dans un contexte où l’industrie automobile traverse des bouleversements importants. La transition vers l’électrique, imposée par les normes européennes d’ici 2035, redessine les priorités des constructeurs. Renault, qui a déjà pris des positions solides avec ses véhicules électriques, entend désormais accélérer.
Les trois piliers de Futurama
Le prochain plan de Renault repose sur trois axes majeurs, dévoilés par Luca de Meo avec une clarté qui tranche avec les discours parfois flous des dirigeants automobiles. Le premier concerne les investissements dans l’innovation. Sans entrer dans les détails chiffrés – qui restent pour l’instant confidentiels –, le patron insiste sur la nécessité de préparer l’avenir technologique du groupe. Cela passe par le développement de nouvelles solutions pour les véhicules électriques, mais aussi par l’exploration de domaines comme les logiciels embarqués ou les systèmes de conduite autonome. Renault veut rester à la pointe, dans un marché où la concurrence asiatique, notamment chinoise, impose un rythme effréné.
Le deuxième axe s’appuie sur des partenariats dits horizontaux. Exit les alliances verticales traditionnelles entre constructeurs : Renault mise sur des collaborations avec des géants de la tech comme Google. Luca de Meo admet que toutes ces tentatives n’ont pas porté leurs fruits – le projet Hyvia dans l’hydrogène en est un exemple –, mais il revendique un taux de réussite de 80 %. “Ces partenariats ont créé des opportunités”, assure-t-il, évoquant des avancées dans la connectivité ou les services numériques intégrés aux véhicules. Cette approche, qui mise sur l’ouverture à d’autres secteurs, vise à enrichir l’expérience client et à diversifier les sources de revenus. Enfin, le troisième pilier explore des activités complémentaires à l’automobile. Renault ne se contentera plus de fabriquer des voitures : le groupe veut générer de la valeur dans des secteurs comme l’énergie, les logiciels ou encore la finance. Un exemple concret ? En Italie, le constructeur développe un réseau de stations de recharge rapide sur autoroute, permettant aux conducteurs de rallier Milan à Naples sans craindre la panne. “Ces projets doivent augmenter notre chiffre d’affaires et nos marges”, explique Luca de Meo.