
Porsche voit rouge : 4000 postes supprimés

Aujourd'hui à 01:15 PM
Le constructeur Porsche a annoncé que ses résultats 2025 seraient impactés par une baisse des ventes, des dépenses importantes et des tensions commerciales, notamment avec la possibilité de tarifs accrus aux États-Unis. Malgré des efforts pour réduire ses coûts, l’entreprise peine à maintenir ses marges. En Chine, ses ventes chutent face à une concurrence forte et à une crise économique. Les investisseurs réagissent, faisant plonger l’action en bourse.
Une situation économique compliquée pour Porsche
Porsche, marque emblématique du secteur automobile, traverse une période délicate. L’entreprise a prévenu que ses bénéfices pour 2025 risquent de subir un sérieux coup, en raison d’une combinaison de plusieurs facteurs défavorables : des ventes en baisse, des coûts élevés et des inquiétudes depuis l’élection de Trump. Cette annonce intervient alors que plane la menace de nouveaux tarifs douaniers américains sur les importations en provenance de l’Union européenne, une perspective qui pourrait compliquer encore davantage la situation. Ces droits de douane, envisagés à hauteur de 25 %, pousseraient le constructeur à revoir ses prix pour préserver ses marges. Jochen Breckner, directeur financier de Porsche, s’est exprimé lors d’une conférence de presse et a indiqué que Porsche étudiait activement des moyens de répercuter ces coûts supplémentaires sur les consommateurs, tout en espérant que des discussions entre régions aboutissent à un régime tarifaire raisonnable.
Cette situation commerciale s’ajoute à une conjoncture déjà tendue pour le constructeur. Comme sa maison-mère, Porsche s’est engagé dans une vaste opération de réduction des dépenses, et annonce déjà la suppression de 4 000 emplois. L’an dernier, les ventes du constructeur ont reculé de 3 % par rapport à 2023, et les prévisions pour 2025 tablent sur une baisse encore plus marquée. Par ailleurs, les objectifs de rentabilité à moyen terme ont été revus à la baisse, passant de 17-19 % à 15-17 %. Sur les marchés financiers, ces annonces n’ont pas été bien accueillies. Mercredi matin, l’action Porsche a chuté de 4,5 %. Ce plongeon a ramené le titre près de son plus bas niveau depuis son introduction en bourse en septembre 2022. Les analystes doutent de la capacité de l’entreprise à compenser la diminution des volumes de ventes par une hausse des prix, une équation qui semble difficile à résoudre dans le contexte actuel.
Des difficultés en Chine
Si Porsche connaît de fortes turbulences à l’échelle mondiale, c’est en Chine que les problèmes sont les plus inquiétants. Autrefois un marché clé pour le constructeur, le pays asiatique a vu les ventes de la marque s’effondrer de 28 % en 2024. Cette chute spectaculaire s’explique par un climat économique morose, marqué par une crise immobilière qui freine les dépenses des consommateurs, y compris dans le segment du luxe. Les acheteurs chinois, autrefois friands des modèles Porsche, se montrent désormais plus hésitants. À cela s’ajoute la concurrence de constructeurs locaux, comme Xiaomi avec son modèle SU7. Cette perte de terrain en Chine ne touche pas que Porsche. D’autres fabricants allemands, comme Audi, Mercedes-Benz ou BMW, enregistrent eux aussi des baisses significatives sur ce marché.
Porsche va alors intensifier ses efforts pour réduire ses coûts. Outre les suppressions d’emplois déjà engagées, l’entreprise planifie des économies dans son réseau de concessionnaires. L’objectif est de protéger les marges malgré des volumes de ventes plus faibles. En 2024, le bénéfice opérationnel global a reculé de 22,6 %, s’établissant à 5,6 milliards d’euros, pour un chiffre d’affaires quasi stable par rapport à l’année précédente. Depuis son entrée en bourse, Porsche peine à retrouver l’élan qui avait marqué ses débuts. Les investisseurs, qui étaient pourtant confiants, semblent aujourd’hui plus réservés face aux multiples pressions qui s’accumulent. Entre les tensions commerciales, la concurrence en Chine et les investissements nécessaires pour rester dans la course, le constructeur doit tracer son chemin dans un environnement complexe. Les mois à venir diront si les mesures prises porteront leurs fruits, mais pour l’instant, l’horizon est nuageux.