Pourquoi ces voitures électriques sont-elles plus fiables que d'autres ?
Hier à 09:00 AM
Le rapport allemand TÜV 2025 dévoile des tendances sur la fiabilité des véhicules, avec une attention particulière sur les voitures électriques. Tandis que certains modèles brillent par leur robustesse, d'autres déçoivent, notamment ceux construits sur des plateformes dédiées. La Honda Jazz remporte les honneurs.
Quand les électriques sur plateformes hybrides volent la vedette
Avec l'édition 2025 de son rapport, le TÜV confirme une tendance intéressante : les voitures électriques conçues à partir de plateformes dites hybrides – initialement destinées à des moteurs thermiques – surpassent souvent celles développées sur des bases entièrement électriques. Et les chiffres parlent d'eux-mêmes : des modèles comme la VW e-Golf (3,4 % de taux de défauts) et la Hyundai Kona Electric (4 %) affichent une fiabilité impressionnante. Ces résultats mettent en lumière une réalité contre-intuitive. La Mini Cooper SE, par exemple, s'inscrit également dans le trio de tête avec seulement 4,4 % de défauts constatés au premier contrôle technique.
Pourquoi ? Tout simplement parce que ces véhicules héritent des années de perfectionnement des plateformes thermiques. Une robustesse éprouvée qui compense les ajustements nécessaires pour intégrer une motorisation électrique. Face aux sceptiques qui pointent encore du doigt la fiabilité des voitures électriques, Jürgen Wolz, directeur chez TÜV SÜD, se veut rassurant : "La fiabilité des véhicules reste à un niveau très élevé. C'est particulièrement vrai pour le nombre croissant de voitures électriques."
Tesla Model 3 : l'étoile déchue
Cependant, tout n'est pas rose dans le royaume des véhicules électriques. La Tesla Model 3 affiche des résultats pour le moins décevants : un taux de défauts de 14,2 % dès son premier contrôle technique, un chiffre qui grimpe à 19,7 % pour les modèles plus anciens. La raison ? Le poids des batteries, par exemple, met à rude épreuve les suspensions. Et ce n'est pas tout : les défauts d'éclairage, ainsi que des soucis récurrents au niveau des freins, viennent compléter le tableau. Dr Joachim Bühler, directeur de l'association TÜV, ne mâche pas ses mots : "Les suspensions d'essieux des voitures électriques, face au poids élevé des batteries, s'usent prématurément." La Model 3 n'échappe pas à cette malédiction, d'autant plus que ses propriétaires parcourent généralement plus de kilomètres que la moyenne avant le premier contrôle technique. Le freinage régénératif, souvent vanté comme un atout des véhicules électriques, a un effet pour le moins inattendu. Moins sollicités, les freins des Tesla tendent à rouiller, compromettant leur efficacité à long terme.
Dans cette mêlée, une petite voiture japonaise fait figure de référence : la Honda Jazz. Avec un taux de défauts de seulement 2,4 %, elle décroche la "plaque d'or" du TÜV 2025, surpassant des modèles plus premium comme la VW Golf Sportsvan (2,5 %) ou encore l'Audi Q2 (2,6 %). Comment expliquer ce triomphe ? La recette semble simple : une ingénierie robuste, un poids limité, et une conception pragmatique qui privilégie la durabilité sur les artifices technologiques. En un mot, une voiture qui fait ce qu'on attend d'elle, sans prétendre révolutionner le monde. Dans l'ensemble, le rapport TÜV 2025 révèle une légère augmentation des défaillances globales, avec 20,6 % des véhicules testés présentant des défauts qualifiés de "graves" ou "dangereux". Enfin, les constructeurs premium, comme Porsche, continuent de s'imposer dans le haut du tableau, prouvant que le luxe peut aller de pair avec la fiabilité.