Renault : des centaines d'intérimaires évincés et deux usines au ralenti

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Les usines Renault de Sandouville (Seine-Maritime) et Batilly (Meurthe-et-Moselle), spécialisées dans la production de véhicules utilitaires, vont ralentir leur cadence en raison d'une baisse attendue de la demande.

Cette situation entraîne une non-reconduction de plusieurs centaines de contrats d'intérim, selon le constructeur automobile et les syndicats.

Un ralentissement de la production chez Renault

L'usine de Sandouville, qui a atteint un record en produisant près de 137 000 Renault Trafic en 2024, devrait voir son volume de production chuter à 120 000 unités en 2025. Cette diminution a été annoncée en début de semaine par la direction lors d'un comité social et économique extraordinaire (CSE), selon le syndicat FO.

Conséquence directe de ce ralentissement, l'usine, qui compte 1 700 salariés, fonctionnera avec une équipe et demie à partir du 17 mars. En résultat, 300 intérimaires sur les 600 actuellement en poste ne verront pas leur contrat renouvelé. Du côté de Batilly, où sont assemblés les Renault Master, la réduction d'activité sera encore plus marquée. L'usine, qui emploie 2 000 salariés, mettra fin à 700 contrats d'intérimaires sur 1 000, comme l'a confirmé le constructeur.

Bien que ces chiffres aient été avancés par le syndicat FO, la direction de Renault a précisé qu'il était "encore trop tôt pour confirmer ces données". Un nouveau CSE est prévu le 10 mars à Sandouville pour préciser les modalités de réorganisation. "On ne va pas pouvoir renouveler tous les contrats d'intérim", a indiqué une porte-parole de Renault à l'AFP, en ajoutant que les différents départements étudiaient encore les options disponibles pour ajuster les effectifs.

Un contexte de transformation pour Renault

Malgré ces ajustements, Renault poursuit ses efforts de stabilisation de l'emploi en intégrant des intérimaires en CDI. À Sandouville, 150 intérimaires ont déjà été embauchés dans le cadre d'un plan qui prévoit encore 400 recrutements d'ici 2028. L'usine prépare par ailleurs la production des utilitaires de Flexis, une coentreprise avec Volvo Group, qui démarrera en 2025.

Ce ralentissement intervient quelques jours après l'annonce par Renault d'un taux de rentabilité record pour 2024. Toutefois, plusieurs facteurs pèsent sur les perspectives du marché des utilitaires : une baisse des ventes en Europe (-9,2 % en janvier) et des évolutions dans la gamme de véhicules produits.

Luca de Meo, le directeur général du groupe Renault, a par ailleurs souligné que les objectifs européens en matière d'émissions de CO2 imposent aux constructeurs d'accélérer sur l'électrification des véhicules utilitaires. Or, ces modèles restent encore marginaux sur le marché, ce qui complique l'adaptation de la production.

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