Rétromobile 2025 : la rétrospective des autochenilles Kégresse
Aujourd'hui à 08:18 AM
Un an après la rétrospective sur les voitures du rallye-raid Dakar, le salon Rétromobile persiste sur le thème de l’exploration avec une exposition dédiée aux autochenilles Kégresse. Ces modèles, certains vieux de plus de 100 ans, ont sillonné le monde notamment avec Citroën dans l’Entre-deux-guerres, grâce à la création d’un homme, Adolphe Kégresse.
Adolphe Kégresse, créateur de véhicules autochenilles
De la Traversée historique du Sahara en 1922 à la Croisière Blanche, en passant par la Croisière Noire et l’Expédition Citroën Centre Asie (dite Croisière Jaune), des véhicules originaux ont été au cœur de l’exploit tant humain que mécanique. Ces voitures, ce sont des autochenilles, des transformations de véhicules conventionnels auxquels l’essieu arrière est remplacé par des chenilles souples.
Le fonctionnement de ces chenilles a été breveté par Adolphe Kégresse, natif d’Héricourt en terres Peugeot, en 1913 alors qu’il travaillait pour le Tsar Nicolas II. De retour en France après la Révolution de 1917, il est approché par un associé de Citroën pour présenter son innovation sur un véhicule aux chevrons. André Citroën est conquis, dépose un nouveau brevet et crée un département autochenilles dans l’entreprise en 1920.
C’est autant pour faire connaître cette création que pour faire parler de sa marque que Citroën s’engage alors avec ces autochenilles, adaptées sur des Citroën B2, dans la Traversée du Sahara en décembre 1922, notamment avec les véhicules Scarabée d’Or et Croissant d’Argent, exposés au salon.
Une innovation intimement liée à Citroën
Les succès des autochenilles s’enchaînent : Croisière Noire de 1924 à 1926 avec des véhicules P4T, puis Croisière Jaune de 1931/1932 avec des véhicules P17. L’armée française se dote de plus d’une centaine d’autochenilles au fil des années, tandis que quelques adaptations sur des Peugeot 201 voient le jour. Des modèles iront jusqu’à participer à la Croisière Blanche, une expédition privée en 1934 avec des Citroën-Kégresse P17 de nouveau.
Mais l’engrenage à succès de Citroën s’enraye : Georges-Marie Haardt, ami d’André et Vice-Président de Citroën, n’a pas survécu à l’Expédition en Asie en 1932, tandis qu’André Citroën doit céder son entreprise à ses créanciers en 1934 et s’éteindre en juillet 1935.
Adolphe Kégresse voit son département d’autochenilles être dissout, et quitte la marque aux Chevrons pour fonder sa propre société, la SEK (Société d’Exploitation Kégresse). Après plusieurs recherches et innovations, dans les boîtes de vitesses automatiques et la vente de ses brevets aux Etats-Unis, le créateur jette à la mer ses documents en 1940 pour éviter qu’ils ne tombent aux mains des Allemands. Il s’éteint en 1943, après avoir déposé 200 brevets au cours de sa vie.
Aujourd’hui encore, des Half Track de la Libération en 1944 aux dameuses des pistes de ski, les véhicules à chenilles souples ont conquis tous les terrains et continuent de circuler partout dans le monde.
La rétrospective des autochenilles Kégresse au salon Rétromobile 2025 :
Photos : François M – Le Nouvel Automobiliste