Rien ne va plus pour les marques chinoises chez nos voisins
Aujourd'hui à 12:30 PM
L'an dernier, les immatriculations de véhicules électriques en Allemagne ont chuté, affectant lourdement les constructeurs chinois comme BYD, Polestar ou encore Smart. Comme pour ne rien arranger, la situation pourrait s'empirer pour les fabricants chinois que l'on croyait prendre le marché européen avec aisance. Les droits de douane ne jouent clairement pas en leur faveur, et les clients allemands semblent attachés à leurs constructeurs traditionnels.
La désillusion des constructeurs chinois
L'année 2024 a été difficile pour le marché des électriques en Allemagne. Alors que le marché automobile global n'a reculé que de 1%, les immatriculations de véhicules électriques ont chuté - tenez-vous bien - de 27 %, atteignant seulement 381 722 unités contre 522 000 l'année précédente, c'est la douche froide… Comme le révèle Automotive News, cette baisse a particulièrement touché les constructeurs chinois, qui peinent à trouver leur place en Europe. En effet, les cinq principaux constructeurs chinois présents en Allemagne (BYD, Smart, Great Wall Motors, Polestar et MG) ont vu leurs ventes chuter de 24 % en un an.
Si l'on regarde de plus près, seul MG tire son épingle du jeu avec une baisse à seulement 1,2 %. À l'inverse, Smart et Polestar enregistrent des baisses respectives de 49 % et 29 %, tandis que Great Wall Motors et BYD subissent également des baisses significatives de 36 % et 30 %.
Cette situation n'a rien d'anecdotique. Elle illustre bien les difficultés rencontrées par ces constructeurs pour séduire le public allemand. Selon Stefan Bratzel, directeur du Center of Automotive Management (CAM), plusieurs facteurs freinent la progression des Chinois : des prix jugés trop élevés (oui !), une faible notoriété des marques et un scepticisme envers les véhicules électriques.
Un contexte économique défavorable
Selon Stefan Bratzel, l'industrie automobile allemande traverse une période complexe marquée par une "polycrise". En effet, la hausse des coûts énergétiques et la pression pour réduire les émissions de particules compliquent la tâche pour tous les acteurs automobiles, y compris les constructeurs locaux comme BMW, Mercedes ou encore Audi. Ainsi, et comme on pouvait s'y attendre, la concurrence s'intensifie entre fabricants européens et asiatiques. Mais voilà, pour les marques chinoises, la situation pourrait encore se détériorer avec l'introduction dès cette année de taxes douanières et européennes sur les voitures électriques importées de Chine. Ces taxes pourraient atteindre jusqu'à 35 %, et augmenter ainsi considérablement le prix des voitures Made In China sur le sol européen.
Pour espérer tirer leur épingle du jeu, plusieurs pistes sont envisagées pour permettre aux Chinois de mieux pénétrer le marché européen. Selon le CAM, ils devront notamment réduire leurs prix pour devenir plus compétitifs, développer une infrastructure locale plus solide (notamment en matière de distribution et d'entretien) et adapter leurs modèles aux préférences des consommateurs allemands. Certes, les marques chinoises ont globalement déçu en Allemagne, mais attention, car malgré ces contre-performances, il serait prématuré d'enterrer leurs ambitions chinoises. Elles n'ont pas dit leur dernier mot et continuent d'innover pour espérer voler la vedette aux constructeurs locaux établis depuis des décennies. Par ailleurs, nous devons garder en tête que certaines marques allemandes collaborent avec les Chinois. C'est le cas de BMW avec Great Wall Motors qui produit les modèles électriques de la marque Mini.