Tesla Model 3 VS BYD Seal : l'américaine enfin détrônée ?
Hier à 12:45 PM
Si Tesla reste le leader mondial des ventes de voitures électriques en 2024, la marque a , depuis plus d'un an, affaire à un concurrent de taille : BYD. Encore peu connu du grand public chez nous (mais qui fournit des batteries à… Tesla pour certains de ses modèles !), ce géant profite pleinement de la forte demande de son marché local chinois, ainsi que des généreux subsides de Pékin. Chez nous, sa gamme s'étend de la berline compacte Dolphin jusqu'à la grande familiale Han. Entre ces deux extrêmes, la Seal s'attaque courageusement au bestseller des berlines électriques : la Tesla Model 3. Dans sa version d'entrée de gamme Design, elle adopte un moteur de 313 ch à l'arrière et promet 570 km d'autonomie en cycle mixte WLTP.
Sur le papier, voilà des caractéristiques légèrement meilleures que celles de sa rivale en version Propulsion, forte de 283 ch et 513 km WLTP. Mais cela en fait-il une meilleure option ?
La Tesla Model 3 beaucoup moins chère !
En revanche, surprise : la Chinoise est plus chère que l'Américaine, et pas qu'un peu ! Comptez 46 6990 € pour la Seal contre 39 990 € (à l'heure où nous écrivons ses lignes) pour la Model 3. L'écart de plus de 6 000 € ne sera, qui plus est, modifié par aucune remise ni bonus, les deux autos étant affichées à des prix "nets" et assemblées en Chine (donc privées de prime d'Etat désormais). Pour aider à faire passer la pilule, la Seal se targue d'un équipement ultra-complet : sièges cuirs électriques, toit vitré panoramique, caméra 360°, pompe à chaleur…
Tout est de série, y compris une généreuse garantie de 6 ans et 150 000 km (4 ans et seulement 80 000 km pour la Tesla, les batteries étant dans les deux cas assurées durant 8 ans et 160 000 km). D'un autre côté, la Model 3 n'est pas spécialement dépouillée non plus, même si elle persiste à faire l'impasse sur le Mirror Screen, une instrumentation dédiée, des commodos de clignotants (il faut se contenter de peu pratiques boutons au volant) ou de vrais radars de stationnement (le système à caméras ne donne toujours pas satisfaction).
Côté présentation intérieure, ces deux-là sont aux antipodes ! A la sobriété un tantinet austère de la Tesla, BYD réplique par une planche de bord d'allure baroque, aux formes torturées et dotée de pas mal de boutons. Mais la chinoise n'a pas (trop) à rougir de sa finition. Et dans les deux cas, les interfaces tactiles manquent de simplicité, avec des menus complexes et des icônes parfois trop petites. Plus longue que sa rivale (+8 cm), la Seal offre davantage d'espace aux places arrière. Mais les deux berlines souffrent du même problème. Elles ont des assises trop basses (ou un plancher trop haut ?). Si bien que les cuisses ne sont pas assez soutenues. Côté coffre, la Model 3 reprend l'avantage, avec une vaste soute de 555 dm3 (447 dm3 pourla Seal). Elle y ajoute un rangement de 60 dm3 à l'avant, contre 53 dm3 .
Des performances supérieures pour la BYD Seal
En matière de batterie, c'est l'inverse : la chinoise dégaine des accumulateurs LFP (lithium-ferphosphate) "Blade" dernier cri, conçus et fabriqués en interne, d'une capacité brute généreuse de 82,5 kWh, tandis que l'américaine se contente de 61 kWh, également LFP. Celle-ci se fait donc enterrer sur le plan de l'autonomie ? Pas si vite ! La Seal a un gros "réservoir", mais elle a aussi un gros appétit. De ce fait, elle ne creuse pas d'écart significatif en ce qui concerne son rayon d'action. 440 km en moyenne contre 400 km pour la Tesla (et 390 versus 350 sur autoroute). Et qui dit grosse batterie, dit temps de recharge en rapport: il faut compter 37 mn pour remplir la Seal de 10 à 80% sur une borne rapide (soit une dizaine de minutes de plus que la Model 3), et carrément 54 h contre 23 h sur une prise domestique !
Sur la route, la Tesla séduit par son comportement précis et un compromis d'amortissement en progrès depuis le restylage. Conjugués à l'insonorisation améliorée (vitres latérales feuilletées), cette berline invite au voyage. Malgré un poids nettement supérieur (334 kg de plus !), la Seal fait jeu égal côté performances, que ce soit en accélérations ou en reprises. Elle n'offre cependant pas la même finesse d'amortissement (quelques mouvements de pompage et des trépidations). Son comportement s'avère fort sain, avec un train avant plutôt incisif et un très bon freinage. Dans les deux cas, on regrette le manque de sensations dans la direction. Mais aussi l'absence de palettes au volant pour doser la récupération au freinage. Il faudra naviguer dans les menus complexes pour faire ce réglage. Qui plus est, uniquement à l'arrêt dans le cas de la Tesla.
Victoire pour la Tesla Model 3
Pour un peu, la référence des berlines électriques avait trouvé à qui parler ! La BYD Seal affiche en effet des qualités routières comparables, une meilleure habitabilité et un équipement (encore) plus riche. Mais elle déçoit côté tarif et consommation (qui gâche sa grosse batterie). La Tesla Model 3 reste donc reine, pour le moment.