Une taxe sur les voitures électriques chinoises ? L'Allemagne dit NON !

https://sf1.autoplus.fr/wp-content/uploads/autoplus/2024/07/shutterstock_2472782305-min.jpg

L'Allemagne, soutenue par l'Association automobile allemande (VDA), appelle l'Union européenne à reconsidérer l'imposition de droits de douane sur les véhicules électriques chinois, craignant des représailles de Pékin et une guerre commerciale.
Le PDG de BMW, Oliver Zipse, avertit que ces mesures pourraient nuire à la transition écologique et réduire la compétitivité des fabricants européens. L'Allemagne, qui exporte massivement vers la Chine, craint que ces droits de douane perturbent une relation commerciale.

Une décision préjudiciable à l'Europe d'après l'Allemagne

L'Allemagne, chef de file de l'industrie automobile européenne, traverse une période de forte incertitude alors que l'Union européenne envisage d'imposer des droits de douane sur les véhicules électriques importés de Chine. Face à cette menace imminente, l'Association automobile allemande (VDA) a lancé un appel pressant à la Commission européenne pour reconsidérer sa position.
Pour l'Allemagne, cette mesure pourrait avoir des répercussions désastreuses. L'association automobile allemande a expliqué que cette taxe pourrait non seulement nuire aux constructeurs européens et américains opérant en Chine, mais aussi déclencher des représailles de la part de Pékin, ce qui est tout à fait logique En effet, l'Allemagne, qui exporte massivement vers la Chine, pourrait se retrouver piégée dans une guerre commerciale, mettant en péril une industrie qui représente une part importante de son économie.
Oliver Zipse, PDG de BMW, a qualifié ces droits de douane de "voie sans issue" rapporte Automotive News Europe. Selon lui, ils nuiraient aux entreprises mondiales et freineraient la transition vers des véhicules plus écologiques en limitant l'offre de voitures électriques en Europe. La conséquence serait une réduction de la compétitivité des fabricants européens, un scénario que l'industrie automobile allemande veut à tout prix éviter. C'est pourtant le tableau qui est en train de se dessiner, l'Allemagne a beaucoup à perdre dans cette guerre commerciale annoncée.

Des négociations sont en cours

L'Allemagne entretient des relations commerciales solides avec la Chine, particulièrement dans le secteur automobile. L'année dernière, la valeur des exportations de voitures particulières allemandes vers la Chine a dépassé de plus de trois fois la valeur des importations en provenance de ce pays. Autrement dit, l'Allemagne exporte en Chine plus de voitures qu'elle n'importe. Pour les composants automobiles, la différence est encore plus marquée, les exportations étant quatre fois supérieures aux importations. Cette relation commerciale asymétrique, au faveur de l'Allemagne, démontre l'importance cruciale de la Chine pour l'économie allemande et explique l'inquiétude de l'industrie face aux possibles répercussions des droits de douane.
Les entreprises allemandes, telles que BMW et Volkswagen, dépendent fortement du marché chinois pour maintenir leur compétitivité mondiale. Toute restriction à l'importation ou toute augmentation des coûts pourrait avoir des effets en cascade sur l'emploi et l'économie en Allemagne. Les représailles envisagées par la Chine, telles qu'une augmentation des droits de douane sur les voitures européennes à essence, sont annonciateurs des risques d'une escalade commerciale qui pourrait rapidement dégénérer et nuire aux deux camps.
Bien consciente des tensions, la Commission européenne a réitéré son intention de négocier une solution avec la Chine pour mettre fin aux subventions jugées déloyales. L'objectif est d'atteindre une issue négociée qui permettrait de maintenir un accès équitable au marché tout en protégeant les intérêts des fabricants européens.
Au-delà des enjeux économiques, cette situation est révélatrice des défis géopolitiques plus vastes auxquels l'Europe est confrontée dans ses relations avec la Chine. La dépendance de l'Europe à l'égard des matières premières critiques, souvent contrôlées par la Chine, complique davantage la situation. L'Allemagne et l'Europe doivent naviguer entre la protection de leurs industries et le maintien du libre-échange, tout en répondant aux stratégies économiques agressives de la Chine.

×