
Erik Willems prêt à rebondir : « Le championnat de France est ma priorité »

04/17/2025 01:25 PM
Quand on évoque les meilleurs pilotes belges d'enduro, trois noms reviennent immédiatement : Antoine Magain, Dietger Damiaens et Erik Willems. Le premier s'attaque à l'intégralité du championnat du monde EnduroGP, Damiaens concentre ses efforts sur le championnat de Belgique, tandis que Willems, lui, mène un programme international varié. Après une saison 2024 cauchemardesque marquée par de lourdes blessures, le pilote TM Racing est bien décidé à revenir au plus haut niveau.
Ce week-end, une première étape cruciale l'attend avec l'ouverture du championnat de France Enduro 24MX à Hénon, en Bretagne. Nous avons échangé avec l'ex-champion d'Europe durant les reconnaissances.
« Une rééducation longue et compliquée »
Il y a un an, Erik Willems subissait une sérieuse blessure : fracture de la main gauche, rotule gauche brisée et tassement de la troisième vertèbre dorsale… Une succession d'opérations plus tard, il remontait enfin sur sa moto.
"Oui, la rééducation a été très difficile. J'ai pu remonter sur la moto cet hiver, mais plus tard que prévu. Je voulais être prêt physiquement à 100 %, et ça a pris du temps. En janvier, j'ai repris en douceur, sans penser aux chronos. Pendant un mois, je me suis concentré uniquement sur la technique : positionnement des pieds, posture debout pour plus de contrôle… J'ai d'abord retravaillé les bases avant de penser à la vitesse."
« Revenir à la vitesse de course, étape par étape »
La prochaine étape ? Retrouver le rythme.
"Exactement. Mais tout se passe bien, je me sens à l'aise sur la moto. Je roule sur la même base que l'an dernier : une TM 300 2T à injection. C'est une machine exceptionnelle, je n'ai presque rien dû modifier. Mon programme 2025 : le Championnat de France, le Championnat de Belgique et plusieurs manches du mondial EnduroGP. Mais ma priorité, c'est clairement la France."
Un choix ambitieux, surtout face aux réalités budgétaires du sport.
"C'est sûr, mais le championnat belge, je peux encore le faire dans 20 ans. Le Championnat de France et l'EnduroGP, c'est maintenant ou jamais. Je ferai 5 des 8 manches du mondial, en commençant par la Roumanie en juin. Je veux être prêt à 110 %. Car à ce niveau-là, rouler à 85 % ou même 90 %, ça ne sert à rien."
« Chaque manche de GP coûte au minimum 5.000 euros »
Peu de pilotes vivent réellement de l'EnduroGP. Et Willems ne fait pas exception.
"Un programme limité en mondial, c'est à la fois un choix sportif et budgétaire. Une manche, c'est minimum 5.000 euros, même avec le soutien du team TM Boano Factory. Entre les frais de déplacement, de mécanique, les accompagnants… ça monte très vite."
« Je suis un attaquant, mais il faut savoir patienter »
Pilote réputé pour son style offensif, Erik doit pourtant revoir son approche après sa longue pause.
"Cela fait environ trois mois que j'ai repris. J'ai accumulé les heures d'entraînement technique, mais la vraie vitesse, ça demande du temps. Je ne veux pas me mettre la pression avec les chronos. Je me concentre d'abord sur le pilotage pur, ensuite viendra la performance."
Il a d'ailleurs déjà montré de belles choses lors de la Val-de-Lorraine Classic, une enduro typiquement française.
"C'était une découverte, pas facile du tout ! Les longues spéciales en herbe glissantes… Au début, j'en voulais trop, et les erreurs ne pardonnent pas. Mais à la fin de la journée, je me sentais déjà plus à l'aise. J'ai terminé 7e en Elite et 9e au général. C'était une excellente préparation. Je reviendrai l'an prochain, mieux préparé. J'ai été appelé à la dernière minute pour remplacer Dietger Damiaens, blessé à l'omoplate, donc la préparation a été un peu… chaotique."
« Vouziers m'a rassuré physiquement »
Le week-end dernier, Willems s'alignait aussi à Vouziers pour la première manche du championnat de Belgique.
"Ça m'a fait du bien ! J'ai terminé 3e au scratch. C'était important pour relancer la machine, humainement et physiquement. Le lundi, j'ai senti les courbatures, preuve que mes muscles n'étaient plus habitués à ce genre d'effort. Mais ça m'a rassuré pour la suite."
Cap sur Hénon avec optimisme
À l'aube de cette première manche du Championnat de France, le moral est au beau fixe.
"Je me sens bien. Mes jambes ne sont pas encore à 100 %, mais ça ira pour le week-end. J'ai déjà reconnu une spéciale, et toutes ont l'air magnifiques. J'ai hâte de rouler avec mes coéquipiers de TM France Euroboost, Zach Pichon et Léo Le Quéré. Ça promet d'être un super week-end !"
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