
King of the Baggers : A plus de 300 km/h, info ou intox ?

Aujourd'hui à 07:30 AM
Certains ont pu se demander pourquoi Loris Baz est-il allé se fourvoyer sur une Indian du championnat King of the Baggers cette année, une catégorie du championnat MotoAmerica qui, vue de notre côté de l’Atlantique, ne correspond guère à l’image que l’on se fait de la compétition moto…
Avant tout à cause des motos elles-mêmes, qui sont soient des Harley Davidson Road Glide, soit des Indian Challenger, dans les deux cas des ÉNORMES machines absolument pas conçues pour cet exercice.
Prenons par exemple le cas de l’Indian, dont le pilote français est un des trois représentants officiels, avec l’Australien Troy Herfoss et le Californien Tyler O’Hara.
Au départ, on a une moto de 112 cu-in (1934cc) de 126 ch et 181,4 Nm de couple à 3800 tr/mn, qui pèse 372 kilos à vide. Oui, mais il est obligatoire d’en retirer les rétroviseurs, le klaxon, les supportdeplaqued’immatriculation, la boîteàoutils et la béquillelatérale. De plus, lesbarresdesécurité,lessupportsdebéquillecentraleetlatéralesoudésaucadreprincipalpeuventêtreretirés. On est bien avancé, même si on a pour l’occasion laissé de côté le bon vieux culbuté refroidi par air…
Le cadre doit rester d’origine, ce qui nous vaut ces jolis trémoussements sur les pistes américaines, même si quelques toutes petites modifications sont autorisées, principalement pour augmenter la garde au sol, et que le bras oscillant est libre. C’est le principal point faible de ces machines.
A l’inverse, le moteur refroidi par liquide et à double arbre à cames en tête, baptisée PowerPlus, n’est limité que par son système d’alimentation en essence qui doit rester d’origine. Tout le reste, ou presque, peut être modifié : culasses, arbres à cames, soupapes, pistons, bielles, vilebrequin, etc. De quoi gagner beaucoup, beaucoup, de chevaux. On est maintenant vraisemblablement pas loin des 200 chevaux, ce qui reste somme toute modeste vu la cylindrée, mais inévitable vu la conception du moteur et sa limitation à 7700 tr/mn en course (7000 pour Harley Davidson).
On ne joue pas avec la sécurité, alors on limite le poids minimum à 281.23 kg (620 lbs.) et on autorise les suspensions top niveau (Öhlins) dans la limite de 8000 $ (avant et arrière) ainsi que les freins du même acabit sans limite de prix (Brembo GP4). Question aérodynamique, les éléments sont refaits en carbone mais on garde évidemment les sacoches ainsi que le tête de fourche, celui-ci pouvant être très légèrement amélioré dans sa forme.
Indian 2023
Bien sûr, pas d’ABS, pas de Traction Control, pas de Ride Height Device, échappement quasi libre (115 dB/A mesuré à 3000 tr/mn), pneus Dunlop slicks, et on lâche les fauves, plutôt genre tigres que chats, sur l’anneau de Daytona, où l’aspiration permet de notables améliorations de la vitesse de pointe, surtout quand 3 ou 4 baleines vous remorquent en écartant l’air devant vous…
Bilan, selon le très spécialisé journaliste Sean Bice, Tyler O’Hara ( S&S/Indian Motorcycle) a propulsé son Indian Challenger à une vitesse impressionnante de 310 km/h (193,0 miles par heure) au quatrième tour sur les huit qu’il a parcourus lors de la deuxième course du championnat Mission King Of The Baggers à Daytona (304,16 km/h selon la feuille officielle) ! C’est plus vite que le plus rapide des participants au Daytona 200 qui autorise pourtant les Panigale V2 !
Vous avez dit « le monde à l’envers » ? En tout cas, même s’il a dû se contenter de rouler à 297,88 km/h, Loris Baz a dû bien s’amuser…
Crédit de la magnifique photo d’ouverture : @scottodell_motoart
Indian King of the Baggers
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