MotoGP, Interview Hervé Poncharal : KTM, le plan B, les essais, les pilotes, le championnat, etc… (2/4)

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Hervé Poncharal, l’emblématique patron de l’équipe Tech3 présente en MotoGP et en Moto3 avec KTM, nous a fait la gentillesse de bien vouloir sortir de son silence pour faire notre point traditionnel à l’issue des essais d’intersaison.

Bien sûr, cette année, cette très longue conversation revêt également, et peut-être avant tout, un caractère extra-sportif, dû aux difficultés financières rencontrées par KTM, la firme qui équipe la structure de Bormes-les-Mimosas.

Mais comme d’habitude, l’homme d’expérience par ailleurs Président de l’IRTA, l’association des teams, a bien voulu répondre à toutes nos questions en toute franchise. Merci à lui !

Accédez ici à la première partie concernant KTM


 Bien. Alors maintenant qu’on est un peu rassuré, un peu, vous dîtes aimer la maxime "gouverner c'est prévoir". Sur le moment, l’inquiétude a-t-elle été telle que vous avez commencé à au moins réfléchir à une solution dans le cas d’une catastrophe du style « KTM ne peut pas aligner de motos en 2025 » ? Un plan B ? 

Hervé Poncharal : « Un plan B ? Non, non, non, non ! Parce que j’ai toujours eu une confiance inébranlable en KTM. Les personnes avec qui je parlais, que ça soit Stefan Pierer où Pit Beirer, ont toujours été claires, comme je viens de le dire, et je n’avais pas de raison de mettre en doute leurs propos. Et de toute façon, une fois que j’ai dit ça, même si on ouvre une parenthèses pour envisager éventuellement une réflexion : on fait du MotoGP et le Moto GP c’est des protos et il y a 5 constructeurs engagés, et sur ces 5 constructeurs engagés, il y en a 4 autres en dehors du nôtre. Et c’est inimaginable de penser que mi-décembre on va contacter un constructeur en lui disant "est-ce qu’il n'y aurait pas possibilité d’avoir des motos ?"D’abord on avait un contrat valable jusqu’à fin 2026, nous, Vinales , Bastianini, plus un contrat avec des partenaires pour rouler sur des KTM. Donc ça c’était quelque chose qui existait, alors que toutes les choses qui nous faisaient peut-être nous inquiéter, c’était des information qui circulaient via les médias. Et concrètement parlant, on a toujours eu l’assurance des patrons de chez KTM que tout continuerait comme il était prévu contractuellement parlant avec nous, avec nos pilotes pour 25 et 26. Donc non, jamais !  

De toute façon, cela aurait été impossible matériellement à ce que ça se passe, parce que ni Ducati, ni Yamaha, ni Honda, ni Aprilia, le 15 décembre, n'auraient pu répondre à cette requête là. Et de toute façon, contractuellement, c'était impossible, donc non, non, non, non ! Il y a beaucoup de gens qui m’ont qui m’ont posé cette question, mais il n'y avait pas de plan B, et plutôt que de perdre de l’énergie à réfléchir à des plans B qui étaient de toute façon totalement illusoires et complètement en dehors de la réalité contractuelle qui nous liait avec nos partenaires, on a tous travaillé. 

 On dit souvent que, et c’est vrai, qu’un partenariat est plus fort quand on traverse des moments difficiles et des tempêtes que quand le temps est toujours beau. Un équipage, qui passe par des moments de tempête et de difficultés, et qui en ressort sans trop de dommages, il est plus fort qu’avant d’être rentré dans la tempête, hein ? C'est dans les moments compliqués comme ça qu’on connaît mieux les gens, qu’on les voit réagir et qu’on peut qualifier un partenariat de fort ou de pas très fort. Et là, je pense qu’il y a eu une totale transparence du côté de chez KTM, qui nous ont toujours dit ce qu’il en était. Ils nous ont expliqué le pourquoi du comment, la réalité de leurs problèmes et les idées qu’ils avaient pour trouver des solutions. Et nous, on a toujours été à l’écoute, on a toujours été relativement discret, sans faire de commentaire, aucun, mais à chaque fois qu’on pouvait s’aider les uns les autres, on l’a fait. Et j’en suis assez fier et je pense que KTM se rend compte que le partenariat qui nous lie n'est pas juste un partenariat contractuel, mais est un partenariat humain, et que bien entendu tout ce qui a été fait depuis 2019 ensemble, les moments compliqués, les victoires avec Olivera, les 9 podiums en 2024 avec le rookie Pedro Acosta, tout ça ça lie les gens et ça rend le relationnel plus fort. » 

D’accord. Alors on attend le 25 février avec confiance mais, en attendant, parlons des essais hivernaux qui viennent de se terminer. On peut peut-être commencer par Tech3 où il y a deux nouveaux pilotes, deux pointures. L’impression extérieure que l’on a est que dans cette phase d'adaptation Maverick Vinales s’en sort un petit peu mieux qu’Enea Bastianini sur la RC16. Bon, on connait Vinales et ses fluctuations d'esprit de grande amplitude, mais là, il est dithyrambique. Donc il a plutôt fait de bons essais. Et puis, pour Bastianini, il faudra peut-être un peu plus de temps. On se trompe ? 

A suivre…

 

Hervé Poncharal KTM MotoGP
Hervé Poncharal KTM MotoGP
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