MotoGP, Marc Marquez à Austin : entre génie et fatalité
Hier à 06:00 AM
Quand Marc Marquez a posé ses roues à Austin jeudi dernier, tous les yeux étaient rivés sur lui. Avec deux victoires en poche en 2025 et un palmarès texan en or – 7 triomphes en 9 visites –, le Catalan arrivait en roi sur son COTA chéri, prêt à danser une nouvelle valse victorieuse. Mais le dimanche, une vieille ombre de 2019, où il avait chuté en tête, est revenue le hanter. Malgré une stratégie de départ magistrale et un rythme infernal, une erreur à 10 tours de la fin l'a éjecté de la course, laissant Pecco Bagnaia s'imposer et Alex Marquez chiper la tête du championnat. Génie, oui, mais pas infaillible !
Jeudi en conférence de presse, Marquez a évoqué ce souvenir amer, cette unique erreur à Austin il y a six ans, alors qu'il menait largement la course. Et il a glissé, presque comme une prophétie : « les attentes augmentent de course en course. Mais ce n'est pas bon d'en avoir trop. J'ai parlé de 2019, de ma seule erreur. J'essaie toujours de penser négativement pour éviter les pièges de la confiance excessive. » Une déclaration passée presque inaperçue, mais qui prenait un tout autre sens trois jours plus tard.
Le week-end avait pourtant démarré comme les précédents : domination en qualifications, troisième Pole consécutive, et victoire au Sprint malgré une grosse frayeur dans le premier tour. Une nouvelle fois, Marquez s'imposait en force. Mais samedi soir, il avait glissé une autre vérité froide : « le jour où je ferai une erreur viendra. Peut-être demain. Peut-être au Qatar. Mais il viendra. On ne peut pas tout gagner. » C'était plus qu'un simple commentaire. C'était comme si Marquez sentait que l'invincibilité, aussi éclatante soit-elle, a toujours une date d'expiration.
Dimanche, au départ du Grand Prix, tout semblait sous contrôle. Le Catalan bondissait dès le premier virage, prenait les commandes de la course et creusait l'écart avec une aisance familière. Mais à dix tours de l'arrivée, le décor a basculé. Une légère erreur d'appréciation, une attaque trop franche d'un vibreur mouillé, une fraction de seconde de relâchement… et le roi d'Austin a glissé, une fois de plus, là où il est censé être intouchable.
Marc Marquez avait prévenu dès le jeudi, l’a échappé belle le samedi mais pas le dimanche
Il a tenté de repartir, mais sa Desmosedici était trop endommagée. Abandon. Zéro point. Fin du rêve de triplé. Et un goût amer laissé sur une piste qu'il considère encore comme la sienne.
Après la course, Marquez ne s'est pas cherché d'excuses. Il a reconnu l'erreur, sans se flageller. « Logiquement, j'ai perdu. J'ai commis une erreur. Il ne me reste plus qu'à m'excuser. Ce sont des millisecondes, une baisse de tension. J'étais très concentré, je savais quoi faire, mais j'ai coupé un peu trop sur le vibreur. C'est un de mes points forts ici, c'est risqué… peut-être la pluie. J'avais déjà pris cette trajectoire plusieurs fois. Hier,je n'étais pas Superman. Et aujourd'hui, ce n'est pas un désastre non plus. »
Il en tire une leçon, comme toujours. Et il relativise : malgré la chute, il reste deuxième du championnat, à un point du leader. L'échec est cuisant, mais la dynamique reste intacte. Marquez ne sort pas affaibli de ce Grand Prix, seulement rappelé à une vérité que lui-même avait pressentie : on ne gagne pas tout, et c'est dans la chute que l'on affine le retour.
En coulisses, la conférence de presse prévue avec son sponsor Estrella Galicia a été reportée, officiellement pour des raisons de calendrier. Mais nul doute que le contexte, et la déception du jour, ont pesé dans la décision. Une nouvelle date sera fixée entre les Grands Prix du Qatar et d'Espagne. Il y aura d'autres moments pour parler de ce début de saison flamboyant.
À Austin, Marc Marquez n'a pas gagné. Mais il a montré, une fois encore, pourquoi il reste l'homme le plus fascinant du plateau : capable de tout dominer un jour, de tomber l'autre, sans jamais perdre la main sur le récit.
Course MotoGP GP des Amériques : classement
Classement général MotoGP après Austin :
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