Parlons MotoGP : Ce qui n'a pas été dit sur Johann Zarco…

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C'est l'heure du bilan ! Comme chaque année depuis trois ans, Parlons MotoGP se lance dans une entreprise assez importante : dresser le bilan de chaque pilote à l'issue de la saison 2024, aujourd'hui, au tour de Johann Zarco. Une bonne partie de l'hiver durant, nous allons remonter le classement à l'envers, jusqu'à parler en détail de la campagne du champion du monde. Vous êtes prêts ? C'est parti !

Hier, nous sommes revenus sur le cas d'Alex Rins ; cliquez ici pour retrouver cet épisode.

 

Saison solide

 

Désormais, Johann Zarco est une pièce maîtresse du plan Honda. La firme ailée a connu une année très difficile, puisque nous auront déjà couvert, en six jours à peine, les quatre pilotes de la marque nippone. Cependant, le Français s'est assez largement démarqué de ses collègues, y compris des officiels. A-t-il réalisé une bonne saison ? Qu'en est-il après un an ? Analyse.

 

Johann Zarco est et sera la face de Honda. Photo : Honda LCR

 

Selon moi, il s'en est bien sorti. Zarco, régulier dans la performance, appliqué du début à la fin et véloce, a mis une demi-saison environ à s'adapter à la RC213V. À partir d'Aragon, il l'avait bien en main, et c'est là qu'il a commencé à largement se démarquer de Takaaki Nakagami, qui, jusque là et de manière très étonnante je l'avoue, lui faisait face honorablement. Durant la tournée outre-mer, le double champion du monde Moto2 a enregistré trois top 10, un en Sprint et deux le dimanche. Il conclut sa saison avec une huitième place comme meilleur résultat en Thaïlande.

J'ai apprécié son attitude, humble, concentrée. Heureusement, le fiasco de 2019 chez KTM ne s'est pas reproduit, ce qui était une crainte réelle pour certains. Il semble attaché à Honda comme on a pu le voir aux 8 Heures de Suzuka, et à LCR, une équipe qui l'avait justement accueillie le temps de quelques courses fin 2019.

Félicitations à lui d'avoir passé une année de la sorte, sans blessure, sans réelle anicroche et sans résultats catastrophiques sur la fin, une fois qu'il avait bien sa machine en main. Ça peut paraître fou, mais seulement deux pilotes sont rentrés dans les points sur chaque course dominicale depuis Aragon (neuf courses consécutives) : Zarco et Jorge Martin, champion du monde.

Maintenant, attention à ne pas se faire avoir.

 

Un trompe l'œil ?

 

Quand j'ai dit, il y a quelques temps, que je n'avais aucune bonne surprise cette saison, j'incluais aussi Zarco. Le pilote LCR a honoré sa mission, d'accord, mais ne m'a pas estomaqué pour autant. En découle une équation très difficile à résoudre concernant le vrai niveau de Honda en MotoGP.

Zarco était-il si fort que ça ? D'un côté, Johann a surclassé ses coéquipiers, ce qui tend à signifier qu'il est peut-être l'homme de la situation. Mais de l'autre, les collègues en question ne sont pas à son niveau. Luca Marini n'a jamais frôlé le niveau de Zarco en MotoGP, et Joan Mir, champion du monde, connaît une chute dans le vide dont Felix Baumgartner serait jaloux. En réalité, et comme certains l'ont très bien remarqué lorsque c'était son tour, il n'y est plus depuis 2022.

 

Attention à l’âge tout de même, Zarco va sur ses 35 ans. Photo : Honda LCR

 

Reste Takaaki Nakagami, qui éveille mes soupçons. Le Japonais connaissait la moto, d'accord, mais quand même : À passé trente ans, personne ne l'imaginait, je pense, rivaliser avec Zarco pendant cinq mois. Et pourtant, Taka' ne finit qu'à 24 points, deux places derrière au classement, devant les deux officiels Honda Repsol.

Je pense donc que Zarco a été bon car il a beaucoup progressé, d'accord, mais qu'il n'y a pas de quoi sabrer le champagne. Notre biais de nationalité à nous, Français, est énorme, inversement proportionnel, même, à notre prise en compte du contexte. Quand je me rappelle l'excitation générale après son accession en Q2 lors du Grand Prix d'Aragon – nous étions à deux doigts du jour férié –, je me demande si les gens pensaient au niveau de ceux à qui on pouvait directement le comparer, d'une part, et, de l'autre, aux atroces résultats de Honda tout au long de l'année.

La firme ailée vient de faire la pire saison de son histoire au plus haut niveau et ne montre pas de réelle progression comme je l'ai déjà expliqué dans cet article. Attention aux illusions, donc.

 

Conclusion

 

La campagne de Zarco était loin d'être mauvaise, ou même ratée. Il a été solide, logiquement devant ses collègues de travail. Maintenant que c'est dit, je n'avais plus vu une telle pression médiatique pour nous faire apprécier des performances moyennes depuis 2014 et la saison Moto3 de Fabio Quartararo. Beaucoup me reprochent ma subjectivité pourtant assumée dans cette chronique. Mais si vous rêvez de la froideur de la réalité, allez consulter ses résultats course après course plutôt que d'écouter des avis de consultants sur certains plateaux télés français, qu'ils aient des noms prestigieux ou non. Vous verrez que ce n'est pas si mal, qu'il a progressé individuellement à l'échelle d'une année, mais qu'il s'agit, en définitive, d'une 17e place au classement général, le même rang qu'occupait Augusto Fernandez l'année précédente et Alex Marquez (avec Honda LCR!) une saison encore avant.

Je suis curieux de savoir ce que vous avez pensé de Johann Zarco en 2024, alors, dites-le moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l'entièreté de la rédaction.

 

Il faudra le surveiller l’année prochaine, surtout au début. Photo : Honda LCR

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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