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Parlons MotoGP : Le grand moment est venu pour Fabio Quartararo !
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Hier à 02:30 PM
La saison 2025 approche à grands pas ! Jusqu'au 27 février, soit la veille de la manche d'ouverture en Thaïlande, Parlons MotoGP va se concentrer sur chacun des pilotes engagés en catégorie reine. Nous allons évoquer l'attente qu'ils génèrent, leurs capacités, et, pour finir, livrer un petit pronostic. Aujourd'hui, il est temps d'évoquer le futur de Fabio Quartararo, pilote officiel Yamaha en MotoGP.
Hier, nous sommes revenus sur le cas de Marco Bezzecchi dans un article que je vous invite à retrouver en cliquant ici.
Le jour de gloire est-il arrivé ?
Vous n'avez pas pu passer à côté des déclarations de Davide Tardozzi à Sepang. L'Italien, spécialiste en motos qui marchent fort, a déclaré qu'il fallait surveiller de près les Yamaha, et que s'il s'attendait à un retour, il l'imaginait plus tard. Et qui dit possible retour de Yamaha, dit possible retour de Fabio Quartararo, le clair n°1 de la marque depuis le départ de Valentino Rossi. Ainsi, je pense que cette année est cruciale pour sa carrière. Après avoir prolongé chez Yamaha dans des conditions que nous avons déjà évoqué, son choix doit s'avérer payant ; il doit réussir sa mission.
Fabio Quartararo devrait jouer avec les Martin, Bagnaia et Marquez. Il est de ce calibre, alors il est légitime d’attendre des performances de ce calibre – à mettre en perspective avec le matériel. Photo : Michelin Motorsport
Tous les signaux sont au vert, du moins, sur le papier. La marque est dans une bonne dynamique au niveau de la qualité du matériel, et ce depuis le Grand Prix d'Aragon l'année dernière. Niveau résultats, ce n'est toujours pas ça : je rappelle simplement que la firme aux diapasons sort de l'une de ses pires années de son histoire, encore moins bien qu'en 2023. Si l'on dézoome, on ne constate que de la régression mais tenons-nous en aux bonnes nouvelles – du moins pour l'instant. En plus de ce momentum favorable traduit par Fabio Quartararo sur la piste, Yamaha se dote d'une nouvelle équipe satellite, et pas des moindres. Pramac Racing est un team de pointe, capable d'imposer un pilote privé au nez et à la barbe de Ducati. Finalement, et c'est peut-être le plus important : les concessions, largement favorables aux constructeurs japonais sur les deux prochaines années.
Alors, ça y est, on peut déjà célébrer le retour de Fabio Quartararo aux affaires ? Chanter la Marseillaise, se voir fêter le titre 2025 sur les Champs ? Selon moi, il faudra encore attendre un moment, et je vais essayer de vous convaincre que tout n'est peut-être pas si rose.
Vinales ne vous a pas suffi
Premièrement, et ce qui m'a le plus choqué, la façon dont le public français a accueilli les résultats des essais hivernaux. Après quelques jours à Sepang, tout le monde s'accordait à dire que Quarta' était de nouveau de la partie. Pourtant l'histoire nous enseigne que ceux qui réussissent leurs tests hivernaux ne sont pas nécessairement les plus rapides une fois les feux éteints. Je pense à Maverick Vinales il y a quelques années, ou à Raul Fernandez début 2023, dont certains disaient de lui qu'il allait être la révélation sur Aprilia. On ne sait pas ce que testent les équipes, ni les pilotes. Personne ne peut déterminer du plein potentiel des machines, qui peut encore évoluer au fil de la saison – même sans parler des moteurs. Les Yamaha sont allées significativement plus vite que l'année dernière, oui, mais Mir a gagné près de deux secondes sur ses temps précédents. Voyez-vous Mir revenir aux avant-postes pour autant ? Non, et moi non plus.
Ensuite, la déclaration de Davide Tardozzi, qui semble, il est vrai, sincère. Je ne dis pas qu'il ment, mais simplement que Tardozzi est un très bon communiquant. Vous ne verrez aucun directeur d'équipe dire d'une autre moto qu'elle n'est pas un danger, ou qu'elle n'a pas « fait un pas en avant », la dernière expression à la mode. Pareillement, chaque pilote dira de sa moto qu'elle est intéressante, qu'elle a du potentiel à ce stade de la saison. Les exemples pullulent ces dernières années : « Je me sens bien, on améliore la moto pas à pas. On a passé un gros cap en vitesse de pointe » déclarait Fabio Quartararo début 2023, à quelques heures de réaliser une saison sans aucun succès. Attendons, donc, avant de s'enflammer.
S’il ramène Yamaha devant, Quartararo aura d’autant plus de mérite, c’est une vérité. Photo : Michelin Motorsport
Troisièmement, l'apparition d'un team satellite. On pourrait croire que c'est providentiel. Je respecte énormément ce qu'a fait Pramac Racing en MotoGP, et nul doute qu'il s'agit de l'une des meilleures équipes privées de l'histoire de notre discipline. Mais les pilotes, facteurs essentiels, ne sont plus les mêmes : je ne crois insulter personne en affirmant que Jorge Martin est meilleur que Jack Miller. Apparemment, le gain ne serait pas là, mais au niveau du développement. Effectivement, il y aura quatre YZR-M1 au lieu de deux, et donc, deux fois plus de données à exploiter. Mais pourtant, n'y avait-il pas déjà quatre M1 sur la grille de 2017 à 2022, soit le début de la période de déclin de Yamaha ? Les hommes de Tech3, puis de Petronas-SRT – et enfin RNF – n'étaient-ils pas présents lorsque le constructeur japonais s'est fait reléguer au troisième plan ? Avoir ces formations en tant que soutien n'a pas empêché la descente aux enfers (si j'exclus le titre de 2021, où la Yamaha n'était pas la plus performante), alors je ne vois pas très bien pourquoi Pramac changerait subitement la donne.
Le pronostic
À la lecture de ces lignes, vous pourriez penser que je n'y crois pas le moins du monde, et vous auriez tort. Je pense que Yamaha va rebondir cette saison, notamment grâce aux concessions dont ils disposent, qui, dans ce contexte, sont très avantageuses. Je voulais simplement vous alerter, vous inciter à ne pas vous emballer. Je me rends compte que je n'ai presque pas parlé de Fabio Quartararo, qui reste un excellent pilote, capable de jouer les premières positions, mais extrêmement dépendant de la performance de sa moto. Si elle va bien, alors il ira bien, et si elle peine, il ne pourra rien sauver. Cependant, et même si la Yamaha est dévastatrice, je ne l'imagine plus au niveau des Bagnaia et autres Marc Marquez.
Tout ceci rend le pronostic difficile car je ne sais pas trop à quoi m'attendre. Je vois Quartararo tirer Yamaha vers le haut, notamment en fin d'année – sur des circuits qu'il adore comme Sepang. Mais j'ai du mal à croire que la M1 soit meilleure que les Ducati GP24, sans parler des GP25. Si les performances de ces deux dernières citées sont très proches, on pourrait avoir un remake de 2023 soit des privés Ducati très proches du podium. Ensuite, il y a aussi Acosta et Binder sur KTM, et Martin sur Aprilia, trois pilotes redoutables. Dans le meilleur des cas, j'ai du mal à imaginer mieux qu'un top 5 au championnat. De manière plus réaliste, j'envisage une année achevée entre la 9e et 11e place au classement, ce qui représenterait un progrès significatif par rapport à 2024, sans pour autant casser la baraque. Il n'est pas insensé de prédire quelques podiums ou une victoire si la Yamaha marche fort, surtout au vu de son immense talent.
Que dit votre boule de cristal à propos de Fabio Quartararo ? Dites-le-moi en commentaires !
Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l'entièreté de la rédaction.
« El Diablo » est en mission. Photo : Michelin Motorsport
Photo de couverture : Michelin Motorsport
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