Parlons MotoGP : Y a-t-il trop de courses au calendrier ?
Hier à 02:30 PM
Depuis hier, nous nous penchons sur une possible problématique liée au trop grand nombre de courses en MotoGP. Le calendrier chargé nuit-il au spectacle ? Les pilotes peuvent-ils se donner à fond sur de 44 départs consécutifs ? Afin de saisir les tenants et aboutissants de cette analyse, je vous invite à retrouver la première partie en cliquant ici.
Quid des pilotes ?
Voici un autre point que je vais aborder brièvement car il coule de source. Les pilotes se fatiguent beaucoup plus, d'autant que les motos, toujours plus performantes, ne les aident pas. Ainsi, ces trop nombreuses courses représentent de potentielles blessures, des baisses de forme. Bientôt, on pourrait légitimement penser que le champion ne sera pas le meilleur, mais celui qui saura gérer sur la durée, passer aux travers des mailles du filet. Avez-vous envie d'une telle discipline ? Moi, non, et l'exemple d'Oliveira, de Rins ou encore de Bastianini sur les années passées tend à donner du poids à cet argument. Je n'évoque même pas la fatigue physique comme mentale, la charge de travail des mécaniciens, ou l'empreinte carbone résultant des déplacements incessants, alors que nous, simples citoyens, devons faire moult efforts.
Les pilotes, s'ils courent autant, ne peuvent pas se présenter à 100 % de leur forme à chaque départ.
Des exemples concrets
L'abondance de représentations – et donc d'images émanant de l'organisateur – si chère aux américains, n'est pas un « problème » qu'en MotoGP. À vrai dire, elle touche tous les sports, se révèle parfois dévastatrice. La NBA, championnat de basketball américain, compte 82 matchs par équipe chaque saison, sans compter les playoffs. Depuis deux ans, une coupe a été ajoutée en plein hiver, pour essayer de créer un enjeu supplémentaire, comme si ça ne suffisait pas. Résultat : la saison 2024, débutée il y a six mois maintenant, est la moins suivie depuis longtemps (-48 % d'audience depuis 2012). À l'époque, il y avait déjà autant de matchs, mais je pense que cette accumulation n'y est pas pour rien.
Pareil pour le football, dont les chiffres sont toujours bons, mais dont les spectateurs se lassent de plus en plus. La nouvelle formule de la Ligue des Champions ne convainc guerre, car elle multiplie les rencontres de prestige. Un Barca-Bayern autrefois exceptionnel parce que rare devient un match commun en 2024. Exactement comme un duel Lorenzo-Pedrosa était savoureux, parce qu'on y pensait trois semaines avant. Désormais, qui frissonne d'attente pour avoir une luttre Bagnaia-Martin ou Bastianini-Marquez ?
Je pourrais continuer en évoquant le baseball, autrefois sport n°1 aux États-Unis et désormais en chute libre, avec des saisons régulières longues de 162 matchs par franchise (!) Personne n'a envie de s'infliger ça. La Formule 1 marche bien pour l'instant sur ce modèle d'expansion, mais parce que le produit tel qu'on le voit actuellement est récent; et pourtant, il lasse déjà les principaux intéressés, c'est à dire les pilotes.
À côté de ça, aux USA, le sport qui touche le plus de monde reste le football américain. Avec seulement 17 matchs par saison régulière, chaque rencontre prend la forme d'une finale, car chaque « manche » peut déterminer l'issue d'une campagne. La saison ne dure que cinq mois, et tous les ans, elle est très attendue. Malgré un nombre important de blessures lié à la nature de la discipline, les stars sont à leur maximum, prêtes à se donner lors de chaque sortie sur le terrain.
Conclusion
Ceci n'est qu'un avis, mais d'après moi, vous l'aurez compris, le MotoGP est en train de perdre son côté exceptionnel. Le trop est l'ennemi du bien, mais malheureusement, les milliards pèsent plus lourds que le simple avis d'un rédacteur inconnu. À mon grand regret, je ne vois aucun retour en arrière sur ce point. Attention : cela ne veut pas dire que je n'aime pas le sport comme il est, mais simplement, que je regrette la tension, l'attente, le suspense. Le nombre de courses croissant n'est pas étranger à cette nostalgie.
Qu'avez-vous pensé de cette analyse ? Partagez-vous mon avis sur la question ? Dites-le moi en commentaires ?
Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l'entièreté de la rédaction.
Photo de couverture : Michelin Motorsport
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