WorldSBK : L'ère du Superbike avec moins d'essence, c'est comme ça que ça marche…
01/28/2025 06:30 AM
Apartirdelamanche du WorldSBK enAustralie,ledébitd’essence seralimitéparlaréglementation.Le directeur technique de Ducati Superbike révèle quel en sera l’impact.
Par Paolo Gozzi / Corsedimoto.com
Le Superbike est fermement engagé sur la voie de la réduction de la consommation de carburant. Pas tant et pas seulement pour des raisons environnementales, mais surtout pour limiter les performances des dérivées de la production, toujours plus rapides et plus puissantes. L’objectif est double : améliorer la sécurité, mais surtout faire ralentir les Superbike encore trop proches des MotoGP qui, à partir de 2027, seront limitées à 850 cc. Dès la première manche de l’édition 2025 à Phillip Island, dans un mois, toutes les motos seront équipées d’un régulateur de débit, réglé sur une valeur standard fixée par le règlement, à savoir un débit d’essence de 47 kilo/h en masse (donc non volumétrique). Attention : il s’agit d’une valeur de référence, qui sera calibrée course par course en fonction des conditions météorologiques. Marco Zanbenedetti, directeur technique de Ducati en Mondial Superbike, nous explique comment cela fonctionne et quels sont les impacts à attendre.
Quels sont les problèmes techniques posés par cette nouvelle règle ?
» C’est un défi différent de d’habitude, car les constructeurs ont toujours augmenté les performances des moteurs en augmentant la respiration et le remplissage volumétrique. Comme le flux de carburant est limité, vous devez travailler sur l’efficacité du moteur, c’est donc un travail un peu différent du développement des moteurs de course. Nous essayons tous de prendre des références sur ce nouvel aspect. Nous avons eu de longues discussions avec la Fédération Internationale et Dorna pour qu’une feuille de route soit établie et que les constructeurs aient une vision à long terme de la direction qu’ils veulent prendre. «
Quel sera l’impact sur les performances ?
» À mon avis, il faut faire une distinction. En ce qui concerne le temps au tour et la vitesse de pointe, je ne m’attends pas à une réduction importante, car pour maintenir le niveau actuel, nous pouvons travailler sur d’autres paramètres (ndlr : gestion des pneus, amélioration de la vitesse, aérodynamique). Du point de vue du moteur, la réduction est là, même les pilotes l’ont perçue. Je ne peux pas dire combien nous avons perdu en puissance, mais il y a certainement des pourcentages. «
Comment l’application fonctionnera-t-elle ?
» La valeur fixée par la FIM est de 47 kilogrammes/heure de débit massique, et non volumétrique, de carburant. Cette valeur sera adaptée en fonction des conditions de course : par temps froid, elle sera augmentée, tandis que par temps chaud, elle sera réduite. La FIM et la Dorna nous donneront la valeur exacte de l’ajustement du débit environ une heure avant le départ. La valeur indiquée dans le règlement est donc standard, mais il y aura des ajustements en fonction des conditions réelles. «
Au bout d’un certain temps, irez-vous aussi vite qu’aujourd’hui ?
» La première phase d’adaptation est assez simple, nous agissons sur le réglage de la sonde Lambda (c’est-à-dire le dispositif qui contrôle les gaz d’échappement pour déterminer si le mélange air/carburant est optimal, etc.), mais à partir d’un certain niveau, c’est très exigeant car il faut réduire soit le régime du moteur, soit l’ouverture du corps du papillon (contrôlé par l’accélérateur). Il ne faut pas oublier qu’il s’agit de moteurs issus de la production en série, et qu’il y a donc aussi des considérations de fiabilité. «
En termes simples, cela signifie que les Superbike 2025 fonctionneront avec des carburations poussés vers la pauvreté, c’est-à-dire avec une faible quantité d’essence par rapport au mélange d’air. Ceux qui se trompent dans les calibrages risquent donc d’être confrontés à une défaillance mécanique. Rappelons qu’il n’y a que six moteurs autorisés pour l’ensemble de la saison (douze manches) ; l’introduction d’unités supplémentaires entraîne la pénalité d’un départ en fond de grille. Cette règle pourrait donc avoir un impact considérable.
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Paolo Gozzi
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