Ferrari électrique : le plus grand challenge qui pourrait aussi être le premier échec de la marque
Hier à 08:09 AM
Cette dernière décennie, Ferrari n’a cessé d'afficher des résultats impressionnants : des ventes record, un chiffre d'affaires en constante hausse, des bénéfices en progression et une réduction continue de sa dette. La marque au cheval cabré semble avoir tout pour continuer à régner sur le marché du luxe et de la performance. Pourtant, l’année 2025 pourrait marquer un tournant dans l'histoire de Ferrari, avec l'arrivée de sa première voiture 100 % électrique. Une évolution majeure qui, si elle réussit, pourrait propulser Ferrari dans une nouvelle ère, mais qui pourrait également constituer le premier échec de l'histoire de la marque.
Le virage vers l'électrique : 40 % en 2030 !
Depuis 2021, Ferrari a annoncé son intention de lancer un modèle entièrement électrique en 2025, dans le cadre de son plan stratégique 2022-2026. Si la marque a toujours mis un point d'honneur à préserver son image de performance et d'authenticité, l'électrification de son offre semblait devenue inévitable pour se conformer aux nouvelles normes environnementales et répondre à une demande croissante de véhicules électriques. Ainsi, d'ici 2026, Ferrari prévoit une production qui se composera de 40 % de voitures thermiques, 60 % de modèles hybrides et électriques. Plus fort encore, en 2030, l'objectif est d'atteindre un portfolio de 20 % de modèles thermiques, 40 % hybrides et 40 % électriques.
Ce virage n'est pas sans risques, et la marque le sait. En 2022, Ferrari indiquait aux actionnaires que « l'échec de la conception de modèles électriques attrayants » pourrait affecter la capacité de la marque à répondre aux attentes des clients. En effet, la marque a bien conscience des défis qui l’attendent pour faire évoluer son design sans sacrifier l'esprit Ferrari. Cela pourrait bien être son plus grand défi à ce jour.
Les ambitions de Ferrari pour son modèle électrique
La Ferrari 100 % électrique, prévue pour 2025, promet d'être un modèle révolutionnaire. La production de cette voiture se fera dans le tout nouveau Ferrari E-Building de 42 500 m², un espace conçu pour l’assemblage des moteurs électriques, des batteries et des composants spécifiques aux véhicules électriques. Une véritable innovation, la production des moteurs électriques et des modules de batteries sera réalisée à Maranello, afin de garantir une expérience de conduite unique, fidèle à l'ADN de Ferrari.
John Elkann, le CEO de Ferrari, a évoqué en 2021 auprès des actionnaires l'objectif ambitieux de créer une voiture électrique qui offrirait des sensations de conduite aussi exceptionnelles que celles des Ferrari thermiques. Les batteries, fabriquées à la main à Maranello, seront intégrées au châssis dans une optique de réduction de poids et d'amélioration des performances. Ferrari a d'ailleurs misé sur des solutions innovantes pour garantir que l'expérience de conduite soit fidèle à sa réputation : puissance moteur, légèreté, sonorité et émotions de conduite seront des caractéristiques déterminantes pour ce modèle.
Ferrari a déposé des brevets pour doter ses véhicules électriques d’une identité sonore unique, afin de compenser l’absence du rugissement caractéristique de ses moteurs thermiques. La marque mise sur des solutions sonores innovantes pour créer une atmosphère sonore qui immerge le conducteur dans une expérience de conduite aussi intense que celle des Ferrari traditionnelles.
La marque a investi massivement dans la recherche et le développement de ses modèles électriques, avec des coûts de R&D qui ont atteint 647 millions d’euros pour les neuf premiers mois de 2024, contre 628 millions un an plus tôt. Des montants croissants de R&D sont consacrés au développement des véhicules électriques et de la conduite autonome, tandis que d’autres fonds sont déployés pour améliorer la sécurité des véhicules ».
Les défis de l'électrification : un échec possible ?
Malgré toutes les ambitions affichées par Ferrari, le défi reste de taille. Le marché de la voiture électrique de luxe et de sport est encore relativement récent et pourrait se révéler impitoyable. Maserati, avec sa gamme Folgore, n’a pas les résultats espérés et baisse le prix de son suv électrique, et Lamborghini, qui repousse son premier modèle électrique à 2029, estimant que le marché n’est pas prêt. Dans une autre mesure, la très exclusive Alfa Romeo 33 Stradale, proposée à 33 exemplaires en thermique ou électrique, aurait été vendue qu’à un ou deux exemplaires en électrique. Le marché est difficile, et Ferrari pourrait bien se retrouver dans une position similaire si son modèle électrique ne répond pas aux attentes des consommateurs.
L'électrification réussie de Ferrari pourrait en faire une nouvelle référence du marché de l'électrique haut de gamme, mais si le pari échouait, cela pourrait marquer un premier échec, avec une remise en question de ses objectifs. Au second semestre 2025, Ferrari présentera son nouveau plan stratégique pour les années à venir, appelé Capital Markets Day, qui contiendra très certainement plus d’informations sur la future gamme électrique.
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