Stellantis : les droits de douane de Trump « auront un impact sur les composants européens et surtout italiens »
03/31/2025 06:02 AM
La guerre commerciale qui se profile entre les États-Unis et l’Europe pourrait profondément perturber l'industrie automobile européenne, avec Stellantis en première ligne. En effet, les droits de douane que le président américain Donald Trump pourrait imposer sur les véhicules et composants européens risquent de nuire à la compétitivité des producteurs du Vieux Continent, et notamment des entreprises italiennes, comme l'a averti Jean-Philippe Imparato, le responsable de Stellantis pour l'Europe.
Impact sur l'industrie automobile européenne
Lors d'un récent débat organisé lors de l’événement « Forza Italia », entre Imparato et Alfredo Altavilla, ancien bras droit de Sergio Marchionne et désormais conseiller chez BYD, les deux hommes ont exprimé des préoccupations communes au sujet des nouvelles barrières commerciales, en particulier celles mises en place par Trump. « Les droits de douane auront un impact non seulement en Amérique, mais aussi sur la composante européenne, et surtout italienne », a souligné Imparato. Selon lui, cette décision pourrait sérieusement perturber les chaînes d'approvisionnement et affecter la compétitivité de l'industrie automobile européenne, en particulier en Italie, qui joue un rôle crucial dans la production de composants et de véhicules finis.
Imparato n'a pas caché son inquiétude face à l’avenir de la production de véhicules à Mirafiori, près de Turin, soulignant que « nous devons travailler sur notre compétitivité et avoir un commerce libre, équitable et stable ». Pour lui, la stabilité des échanges commerciaux est indispensable pour que l'industrie automobile italienne puisse faire face à ces défis.
Réaction des syndicats italiens
Le spectre des tarifs douaniers imposés par Trump a également provoqué des réactions fortes en Italie. Le secrétaire général de la Fim-Cisl, Marco Laviano, a exprimé son inquiétude face à cette « vraie gifle » pour l'Europe. Selon lui, cette situation pourrait précipiter l'industrie automobile italienne dans une crise sans précédent. « Cela pourrait coûter cher en termes de demande du marché américain, un choix fou qui ressemble à une déclaration de guerre contre toute l’Europe », a-t-il averti.
Il a également rappelé l'importance de la production de Stellantis en Italie, qui, aux côtés de l'Allemagne, exporte une grande partie de sa production, y compris des composants. « Si nous perdons également le marché d'exportation, nous toucherons le point le plus bas », a-t-il ajouté.
Une collaboration nécessaire avec l’industrie chinoise ?
Face à ce contexte complexe, Imparato et Altavilla ont souligné la nécessité de trouver un équilibre. Altavilla, conseiller chez BYD, a expliqué que la situation des barrières commerciales n'avait « aucun sens » et a mis en avant la nécessité d'une collaboration renforcée avec l'industrie chinoise, a-t-il précisé, soulignant que la coopération avec la Chine pourrait être bénéfique pour les deux parties, permettant de « proposer des technologies et des produits conformes aux désirs des consommateurs européens ». Cependant, cette ouverture se heurte aux décisions de la Commission européenne, qui a déjà imposé de lourds droits de douane sur les véhicules électriques chinois.
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