Stellantis ne fermera pas d'usine en Italie et explique les défis auxquels le groupe fait face
Aujourd'hui à 06:38 AM
Dans un contexte de crise pour l’industrie automobile italienne, Stellantis a confirmé son engagement à ne pas fermer d'usines ni procéder à des licenciements massifs en Italie. Lors d'une table ronde organisée par le gouvernement italien, Giuseppe Manca, responsable des ressources humaines de Stellantis Italia, a rassuré les acteurs du secteur. Cependant, cette annonce intervient dans un climat de tension marqué par des arrêts de production fréquents, une baisse de la demande et des défis liés à la transition énergétique.
Un engagement clair malgré les défis
Jeudi dernier, à Rome, Stellantis a participé à une réunion avec le ministre de l'Industrie, Adolfo Urso, des représentants syndicaux et d'autres acteurs du secteur. Giuseppe Manca a affirmé :
« Stellantis n'a pas l'intention de fermer d'usines en Italie, ni de procéder à des licenciements collectifs. »
Cette déclaration vise à apaiser les craintes liées aux difficultés économiques et industrielles que traverse le groupe. Stellantis, né de la fusion entre PSA et FCA, fait face à une série de défis, notamment la baisse de la production automobile en Italie. Selon le syndicat FIM-CISL, celle-ci pourrait chuter sous les 500 000 unités en 2024, le niveau le plus bas depuis 1958. Rappelons que l’objectif du gouvernement est italien est de produire 1 million d’unités par an (avec Stellantis et d’autres constructeurs).
Une production ralentie et des tensions avec les syndicats
Malgré ses promesses, Stellantis a été contraint de rationaliser ses opérations. L'usine de Mirafiori, à Turin, emblématique de Fiat, est régulièrement mise à l'arrêt. Elle produit actuellement la Fiat 500 électrique et des modèles Maserati, mais la faible demande pour les véhicules électriques coûteux pèse lourdement sur son activité.
Les syndicats, notamment la Fiom-CGIL, la FIM-CISL et l'UILM, ont exprimé leur mécontentement. Ils jugent les garanties de Stellantis insuffisantes et appellent à une intervention directe de la présidence du Conseil. Gianluca Ficco, secrétaire national de l'UILM, a déclaré :
« La table de l'automobile ouverte depuis plus d'un an au ministère s'est révélée inefficace. Nous demandons une réunion avec Stellantis au Palais Chigi. »
Des enjeux liés à l'électrification et à la concurrence chinoise
Stellantis est confronté à des défis structurels majeurs. La transition vers l'électrification, dictée par les régulations européennes, augmente, selon Stellantis, les coûts de production des véhicules électriques de 40 %. À cela s'ajoute la concurrence chinoise, qui bénéficie d'un avantage de 30 % sur les coûts et inonde le marché mondial avec une capacité de production excédentaire.
Daniela Poggio, responsable de la communication chez Stellantis Italia, a souligné :
« Changer les règles actuelles du Green Deal ne serait pas judicieux. L'industrie automobile fonctionne sur des délais très longs, et une instabilité des règles aurait des effets négatifs. »
De nouveaux efforts du gouvernement italien pour soutenir le secteur
Le ministre Adolfo Urso a annoncé un plan de soutien à l'industrie automobile italienne, incluant un fonds de 640 millions d'euros pour 2025. Il a également dévoilé une initiative trilatérale entre l'Italie, la France et l'Allemagne pour discuter de stratégies communes.
De plus, un document intitulé « non-paper » sur l'automobile sera présenté au Conseil « Compétitivité » du 28 novembre. Ce rapport, co-rédigé avec la République tchèque, vise à adapter les politiques européennes aux réalités économiques du secteur.
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