MotoGP 2024 Barcelone II. Le bon, l'abrupt, et maintenant et le truand
Aujourd'hui à 01:15 PM
D'abord bien sûr, un énorme bravo à Martin, formidable guerrier qui a su tirer là où ça fait mal... Bravo amigo. Dommage que tu quittes les rouges. Alonso est en fait le vrai bonheur de ce GP, car pour une légende en création, il ne peut pas y avoir de haineux. Sauf mes amis ritals qui se désolent de ne pas avoir de vraie relève de stars dans cette cylindrée de baby rouleurs on y reviendra. Car non seulement il est champion du monde, non seulement il bat le record mondial de victoires (14) sur une saison toutes cylindrées confondues (en chiffres bruts, pas en pourcentage) mais il le fait avec une tactique sublime qui fait les grandes histoires. La prise de pouvoir en général est souvent due à une tactique (plus ou moins dègue d'ailleurs) celle-ci, en sports et en sports mécaniques, est juste un prodige. Sa façon de construire les victoires, en sachant d'abord se réfugier entre cinquième et huitième place pour laisser la meute s'entretuer devant, ce qui lui permet d'analyser chacun ce ceux qu'il devra dépasser ensuite, c'est digne d'Archimède ! Ensuite il y a le talent brut, qui lui permet de dépasser les adversaires repérés... On espère juste qu'il ne se fera pas avaler par cette daube de Moto2 qui court quasiment en monotype, qu'il y passera vite pour se retrouver avec les autres jeunes pilotes de MotoGP. Autre mention pour Espargaro. C'était son dernier GP, chez lui en plus il est né à un km du circuit, il voulait faire un truc sympa genre podium mais devant lui, il y avait une lutte crispante qui l'a obligé à faire un choix, protéger son ami Martin d'attaques fortes venues de l'arrière. Il a remis à l'honneur le fameux « watch your six » des aviateurs de la chasse, qui signifie « regarde derrière toi» , l'équivalent de six heures sur une montre. « Whatch your six » Espargaro, merci d'exister !
Où sont les ritals? (Photo ci-dessus DR). Mes amis journalistes de la botte, joints hier au téléphone, sont désespérés de voir que les pilotes de l'avenir ne sont pas italiens. Ils en veulent à mort à leur fédé, en France on en a l'habitude mais pas en Italie. Dans le mondial Moto3 de 2024, il faut descendre à la douzième place au général pour trouver un Italien, Lunetta, qui a 112 points au total pour 421 chez Alonso ! Quasiment quatre fois moins, c'est terrifiant. Or l'Italie est encore le pays qui depuis la création du mondial en 1948, détient le record de titres et celui des victoires en GP. Pas loin de 90 titres, contre une cinquantaine à l'Espagne et autour de quarante-cinq pour l'Angleterre. Coté victoires, pas loin de quatre cents pour l'Italie contre environ 250 pour l'Espagne, il y a encore beaucoup de marge, même si aujourd'hui il y a beaucoup plus de GP sur une saison qu'à l'époque d'Ago. Mais la relève est espagnole ou parle espagnol... Un empire qui commence à perdre des bouts, c'est mauvais signe. Autre ratage avec KTM, certes deuxième marque au classement constructeurs 2024 mais Acosta, dans sa franchise de jeune pilote pas encore politique, a dénoncé cette espèce de folie de tester de nouvelles pièces sans aucun suivi, aucune analyse à part celle des pilotes, et encore, parfois ils sont perdus tellement il y a de trucs à essayer. Quelle moto vont-ils proposer à Binder et Acosta, à Bastianini et Vinales en 2025 ? Les essais de mardi à Barcelone ne donneront que peu d'indices, on l'a dit, cette piste est sans intérêt. A propos dans les ratages, il y a le nombre de chutes d'Acosta, 29 contre 25 pour Marquez, on espère qu'elles lui seront aussi prolifiques ! Beau ratage aussi pour un Bezzecchi qui termine 2024 derrière un Diggia qui a la même moto que lui mais a manqué des GP pour cause de passage sur le billard. Aprila en 2025, pas forcément glop d'entrée... Enfin un paragraphe, petit, sur les pilotes qui jouent les utilités. Les rôles d'apparence du théâtre... En regardant les résultats de Barcelone II, je compte qu'à partir de la dixième place, à part Quartararo, Zarco et Miller, qui ont une vraie légitimité, il y a des pilotes invisibles (les essayeurs en wild card ne rentrent pas dans ce cadre) pour ne pas dire inutiles. Je ne dis pas qui, je ne dénonce pas, mais comptez vous-mêmes, Paolo Scalera de GP One a totalement raison de demander que les points soient désormais réservés aux dix premiers, on est monté à quinze quand il y avait trente-six pilotes au départ ! Là on est à 22 permanents.
Un souvenir bien sûr de l'immense oeuvre qu'a été cette chanson de Bécaud, on l'imagine facile à interpréter, c'est de la bijouterie au millième de mm ! Là j'attaque sur 2025. Bien sûr, on attend Marquez comme le théâtre attend Godot (Beckett) mais d'une part Bagnaia a une certaine avance dans la mise au point, d'autre part, Marquez a trente deux ans, il va devoir affronter une masse de jeunes loups qui rêvent de le dépasser (on a vu Acosta le faire en début d'année mais en ruinant ses pneus) ce ne sera pas si facile que ça. Cela dit, en suivant Bagnaia à Barcelone (sans jamais ne serait-ce que faire semblant de l'attaquer, ce qui revient à ma théorie sur Marquez, arme fatale-mais-qui-a-raté de Gigi) il a aussi montré qu'il est toujours le monstre sacré qu'il a été. On passe à Martin, peut-on imaginer que Rivola (puisque Albesiano dégoûté a fini par partir chez Honda) lui sorte une moto capable d'aller chercher les Ducati dès 2025 ? Les journalistes italiens, qui n'en manquent pas une, disaient hier soir que ce serait probablement une erreur de porter le No1, avec une meule qui est une sorte de sauna pour pilotes... Cela dit, Campinoti, le boss de Pramac, a clairement dit que dans deux ans, Martin reviendrait avec eux. Chez Yamaha ou ???? Idem chez KTM, le manager de Bastia a beau rappeler que la décision a dû être prise en juin, on va vraiment regretter le départ de Pramac chez Yamaha. Enfin, on sait que Ducati a toujours fait des castings à la noix, KTM un peu aussi en fait.
D'abord avoir créé le sprint sur toutes les courses était une connerie, en plus avec un décompte de points absurde, tant mieux pour Martin mais cette année, le vainqueur n'est pas le plus rapide en GP mais le plus constant sur la saison. Perdre un titre avec plus de la moitié des victoires possibles donnerait mal à la tête à Newton... Ce qui n'enlève rien au titre de Martin, il est certain que le voir rouler en sprint est un immense plaisir. Et il s'est battu partout, il mérite ce titre. Autre truanderie, le marketocheur américain recruté à prix d'or pour doper le MotoGP (il vient de la NBA qui est un truc de très grands pros pétés de thunes) et qu'a-t-il fait depuis son arrivée ? Que dal ! Ce qui m'amène à un autre truc très limite, l'arrivée soi-disant en fanfare du team US Trackhouse, avec des pilotes qui terminent 2024 en quinzième et seizième position au général, avec juste dix points d'avance sur un Zarco qui, lui, repart de zéro avec Honda ! Il est clair que la seule chance de Davide Brivio, brillant team manager multiple champion du monde qui s'est laissé embarquer dans cette galère, est que Rivola devienne membre permanent et actif des futures troupes Liberty. Ce qui permettrait à Brivio de diriger tout Aprilia ! Enfin dernière truanderie, bien dans le style « on se renouvelle à mort, on claque un blé monstre et ça sert à rien » la création du nouveau logo MotoGP (photo ci-dessus, MotoGP) une ânerie qui a dû leur coûter une blinde, moche et qui ne porte aucune émotion... Il est temps que Liberty arrive (qui sera je le rappelle actionnaire de Dorna, pas proprio, mais qui aura la haute main sur les nominations) mette de grands coups de balai sur les nombreuses erreurs actuelles. On commence à parler dans le paddock d'un départ du boss... Il est largement temps d'imposer des idées neuves... Des vraies...