MotoGP 2024 : Respect c'est Aretha, pas les GP…

Et oui je tombe dans la citation musicale mondiale, entre Aretha et le fabuleux « Gimme slhelter » des Stones, son intro démentielle de Keith, son solo de voix féminine à arracher des larmes, parce que le mot « Respect » me fait seulement penser à la musique et parce que « War Children » me semble plus adapté à notre sport de référence. A la musique et pas du tout ni aux sports mécaniques ni au sport de haut niveau en général. Après la course oui, on se serre la main, entre un heureux vainqueur aux anges et un malheureux vaincu qui déteste l'autre et probablement lui-même. Mais qu'est ce qui se cache dans le mot respect ? Une seule volonté, celle de demander aux adversaires de laisser gagner Ducati et son champion officiel sans aller le gêner en quoi que ce soit, le respect c'est « laisse-moi-devant-et-ne-viens -pas-me-gêner »... On respecte tout juste les règles mais pas son adversaire, en course. Si,  il y a une forme de respect quand le mec derrière comprend et reconnaît qu'il ne peut pas aller chercher le mec devant. Quand il rend la main. Mais le respect quasi bondieusard comme l'entendent les politiques de Ducati, ça n'existe pas sur un circuit. Pour une raison simple d'ailleurs, en MotoGP, on est prêt à souffrir le diable voire à mourir à plus ou moins petit feu pour gagner quelques dixièmes et la place tout en haut du podium. Car il faut arrêter de délirer, le podium est une belle compensation, la seule place qui intéresse un vrai coureur c'est tout en haut. Seul Gigi, mais c'est lui le vrai taulier, les autres sont des seconds rôles, juste là pour sauter de joie quand leur champion gagne et se donner des airs de mater dolorosa quand il se met par terre, Gigi donc a osé affirmer qu'il a été bluffé par la maîtrise de Martin et son intelligence de course lors du GP indonésien. Le respect à la mode MotoGP on l'a vu à Misano, quand Bastia se fait Martin dans le dernier tour, certes Martin fait un bras d'honneur sur la ligne d'arrivée (en italien on appelle ça le signe du parapluie, c'est plus élégant) mais il reconnaît ensuite qu'il s'est fait avoir de façon juste musclée et avec l'acceptation des commissaires ce qui est une bonne chose pour la suite, on laisse l'étiquette aux joueurs de golf (ce qui ne les empêche pas de se haïr copieusement d'ailleurs...). Et on se fait des bastons d'enfer. Le fait de jeter un adversaire est fréquent (en Indonésie, Miller a fait une sorte de strike) mais je ne me souviens pas avoir vu un geste d'éjection volontaire. Il y a bien sûr le block pass, qui consiste à dépasser l'adversaire sans lui laisser la possibilité de contrer, sauf à se mettre par terre, c'est une des manœuvres possibles en GP. Il y en a peu des manœuvres de dépassement, surtout aux vitesses effarantes des GP. Mais on était sur le respect... Pour avoir eu accès aux confidences des champions du monde sur leurs adversaires en général aussi champions du monde, ce dans un paquet de disciplines allant du TT à la Vitesse en passant par le Dirt et le Paris-Dakar, je sais que le ciment intérieur d'un champion c'est l'orgueil qui magnifie le talent, alors aller lui parler de respect en pleine baston, c'est se foutre du monde. Tiens, pour le « Respect » voir ici : et pour Gimme Shelter ici. Ensuite bon GP à tous où c'est le talent et l'orgueil qui parleront, pas des concepts bondieusards d'ailleurs jamais respectés par les bondieusards…

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