Ferrari perfectionne sa voiture pour Singapour

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Depuis l’introduction d’un nouveau fond plat au Grand Prix d’Italie, la Scuderia a gagné en compétitivité, avec 55 points marqués lors des deux dernières courses (seule McLaren a fait mieux).

L’écurie italienne espère que la modification mineure apportée ce week-end sur son aileron lui donnera plus d’options de réglage pour optimiser l’équilibre de sa monoplace.

Des modifications mineures sur la Ferrari…

Comme on le voit ci-dessous, les changements se concentrent sur les volets supérieurs (flèches jaunes), mais surtout sur la jonction entre ces volets et les déflecteurs verticaux ou “endplates” dans le jargon. On note que les flaps sont beaucoup plus recourbés sur la nouvelle version, comme l’indiquent les flèches bleues.

À quoi servent ces retouches ? Il s’agit essentiellement de déplacer la création de la charge plus à l’intérieur (c’est-à-dire plus près du nez que de la roue), comme l’explique Jock Clear, l’ingénieur performance senior de Ferrari :

“Il s’agit simplement de déplacer l’énergie un peu plus à l’intérieur. Si vous regardez de près, vous verrez que l’intérieur est un peu plus agressif et l’extérieur un peu moins. Cela nous permet d’accroître l’appui aérodynamique.”

“C’est important à Singapour parce qu’ici, il faut avoir le plus d’appui possible à l’arrière. On doit donc être capable de générer beaucoup de charge à l’avant aussi pour que la voiture soit bien équilibrée.”

“L’équilibre est primordial ici pour la confiance du pilote. Sur d’autres circuits exigeant beaucoup d’appui, on était un peu court en charge à l’avant. Cette spécification est plus puissante et nous donne un peu plus de liberté de manœuvre en matière de réglages.”

Quant à la courbure plus prononcée aux extrémités de l’aileron, elle sert à produire un vortex plus puissant pour amplifier l’effet d’outwash, c’est-à-dire la capacité de l’aileron à créer à cet endroit un petit tourbillon qui va emporter avec lui les turbulences causées par la rotation des roues avant.

… et des bénéfices invisibles

Il est vraisemblable que les aérodynamiciens de Ferrari aient aussi dessiné un aileron qui se déforme avantageusement à haute vitesse, comme ceux de Mercedes et de McLaren, déclarés conformes par la FIA (qui a par ailleurs demandé vendredi à McLaren de modifier son aile arrière).

La possibilité que les volets s’aplatissent à haute vitesse permet à l’équipe de régler la voiture avec plus d’appui (qui est essentiel pour négocier les virages), sachant qu’elle ne sera pas pénalisée par la traînée qui se produirait normalement sans cette déformation.

Cette astuce rend la voiture plus équilibrée sur un plan aéro sur un large spectre de vitesses et de réduire la dégradation des pneumatiques au cours d’un relais.

Reste à ne pas quitter la route dans les rues de Singapour, pour ne pas endommager ce nouvel élément...

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