L'Europe menacée : la F1 pourrait réduire ses Grands Prix historiques
Aujourd'hui à 08:14 AM
Face à une demande mondiale croissante, les circuits historiques européens risquent de se voir relégués à une alternance biennale ou même disparaître totalement. Une situation qui soulève des inquiétudes parmi les amateurs de tradition dans ce sport en pleine mutation.
Michel Boeri, président de l’Automobile Club de Monaco, a récemment évoqué l’avenir incertain des Grands Prix européens dans une interview à Monaco Info. Selon lui, l’expansion internationale orchestrée par Liberty Media, propriétaire de la F1, privilégie désormais les marchés émergents au détriment des circuits historiques.
"Avec la demande actuelle, je crois qu’il ne restera que deux ou trois Grands Prix en Europe à l’avenir " affirme-t-il.
Stefano Domenicali, PDG de la Formule 1, a également laissé entendre qu’un nouveau système d’alternance pourrait être introduit. Cette réforme signifierait que certains circuits européens n’apparaîtraient plus chaque année, mais seulement une fois tous les deux ans. Une transformation qui pourrait concerner des lieux emblématiques comme Spa-Francorchamps, Silverstone ou Monza.
Monaco sauve sa place, mais à quel prix ?
Malgré ce bouleversement, le Grand Prix de Monaco a sécurisé sa place annuelle jusqu’en 2031 grâce à un contrat renouvelé. Mais ce privilège a un coût. Les négociations avec Liberty Media ont été particulièrement tendues, et Monaco a dû accepter une hausse significative des droits d’organisation à partir de 2026.
Boeri décrit des discussions complexes, marquées par des mois d’échanges intenses : "Finaliser cet accord, avec un contrat de 60 à 70 pages rédigé par des avocats américains, a été une bataille."
Monaco bénéficie néanmoins de son image unique. Entre glamour et héritage prestigieux, le circuit monégasque est indissociable de l’identité de la Formule 1, un avantage que peu de circuits peuvent revendiquer.
Les nouveaux marchés : une menace pour l’héritage européen
Alors que des courses se multiplient au Moyen-Orient, en Asie et aux États-Unis, la Formule 1 s’oriente vers une audience mondiale. Les récents ajouts au calendrier F1, comme les Grands Prix d’Arabie saoudite, du Qatar et de Las Vegas, témoignent de cette stratégie. Ces destinations offrent des droits d’organisation astronomiques, souvent hors de portée pour les circuits européens.
Cette dynamique économique pourrait entraîner la disparition progressive des épreuves historiques, au grand dam des puristes. Les circuits européens incarnent une tradition et une histoire qui ont façonné l’essence même de la F1. Pourtant, la logique financière semble désormais prendre le pas sur cet héritage.
L’avenir des circuits européens en sursis
Alors que Monaco préserve son statut, des circuits légendaires comme Spa ou Silverstone pourraient être relégués à une présence sporadique au calendrier.
Si cette évolution garantit une croissance internationale pour la F1, elle risque aussi de faire perdre à ce sport une partie de son âme. L’équilibre entre tradition et modernité reste un défi majeur pour les années à venir.