La FIA déclare la guerre aux propos grossiers en F1

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Günther Steiner, ancien patron d’écurie en Formule 1, s’est fait remarquer pour ses propos parfois très colorés, surtout mis en lumière par la série Netflix "Drive to Survive".

Si les fans ont souvent pris ces moments avec humour, la Fédération Internationale de l'Automobile (FIA) reste plus réservée sur le sujet.

La vulgarité grandissante, notamment retransmise lors des courses, inquiète l’organisation, comme l’a exprimé son président Mohammed Ben Sulayem lors d’une interview accordée en marge du Grand Prix de Singapour prévu ce week-end.

La FIA face à la vulgarité croissante

Lors de cet entretien, Ben Sulayem a évoqué les défis posés par les propos grossiers diffusés à la télévision. Il a insisté sur la nécessité de maintenir un certain niveau de professionnalisme et de respect dans le sport.

"Nous devons faire la différence entre notre sport et d'autres cultures, comme le rap" a-t-il déclaré, en référence à l’utilisation fréquente du mot "fuck" dans certaines chansons. Pour lui, les pilotes doivent se comporter de manière responsable, malgré les frustrations que peuvent engendrer certaines situations en course.

En tant qu'ancien pilote, Ben Sulayem comprend la pression subie par les concurrents, mais estime qu’il est essentiel de préserver une certaine éthique.

"Je sais ce que c’est d’être frustré en plein milieu d’une course, mais nous devons aussi réfléchir à l’image que nous renvoyons aux millions de spectateurs qui nous regardent, dont des familles et des enfants."

Censures et règles En Place

Les propos injurieux des pilotes passent principalement par la radio, un canal qui permet de communiquer avec leurs équipes en temps réel. Si certaines de ces communications sont diffusées à la télévision, la FIA a déjà pris des mesures pour censurer les propos jugés inappropriés.

"Nous avons la capacité de censurer, et nous le faisons" explique Ben Sulayem. Il précise également que des règles ont été mises en place pour contrôler ces comportements et préserver la réputation du sport.

Certaines de ces régulations ont été renforcées ces dernières années. Par exemple, en 2022, un article interdisant les déclarations politiques ou religieuses sans l’approbation préalable de la FIA a été ajouté au Code Sportif International.

Ce règlement a suscité des inquiétudes parmi les pilotes, qui craignaient pour leur liberté d'expression, mais des clarifications ont été apportées en 2023 pour apaiser les tensions.

Une évolution nécessaire du règlement

Les déclarations de Ben Sulayem sur la nécessité de respecter les normes du sport sont également liées à des critiques récentes à l’encontre des officiels de la FIA, jugées comme favorisant le harcèlement en ligne.

Le président a rappelé que les règles ne sont pas figées, mais doivent être régulièrement ajustées en fonction des besoins du sport et des évolutions sociétales.

"Les règles ne peuvent rester les mêmes pendant 30 ans" a-t-il insisté, tout en précisant que ces évolutions sont le fruit de discussions menées par différents comités au sein de l'organisation.

Un engagement pour l'éthique et la neutralité

Depuis son arrivée à la présidence de la FIA, Ben Sulayem a mis l’accent sur l’importance de l’éthique et de la neutralité dans le sport. Ces principes, pourtant inscrits dans les règlements depuis 1972, étaient largement méconnus du grand public.

Il a également souligné que chaque pilote détenteur d’une licence de la FIA se doit de respecter les règles du pays où se déroule la compétition, en signe de reconnaissance pour les efforts financiers investis dans l'organisation de ces événements.

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