Mauvaise surprise : Las Vegas boit la tasse !

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Malgré son éclat visuel et son ambiance spectaculaire, la deuxième édition de la course sur le Strip a rapporté moins que prévu, obligeant Liberty Media, propriétaire des droits commerciaux de la Formule 1, à revoir sa stratégie.

L’aveu est venu directement du directeur financier de Liberty Media, Brian Wendling, lors d’une conférence téléphonique avec les analystes de Wallstreet après le quatrième trimestre 2024.

Manque à gagner

« Le Grand Prix de Las Vegas n’a pas atteint les attentes, principalement en raison des ventes de billets », a-t-il reconnu, une déclaration qui a fait l’effet d’un choc en interne.

Bien que la saison 2024 ait enregistré une hausse des revenus du Paddock Club et des accords de fret avantageux, Las Vegas n’a pas suivi la tendance.

« Cela a été compensé par un manque à gagner sur certaines offres d’hospitalité du Grand Prix de Las Vegas », a ajouté Wendling, laissant entendre que certaines suites de luxe étaient restées à moitié vides malgré l’effervescence du Strip.

Effet domino

Le revers financier a eu des répercussions au-delà de l’événement lui-même. Les paiements de la F1 aux dix équipes sont passés de 1,215 milliard de dollars en 2023 à 1,266 milliard l’année dernière. Toutefois, en pourcentage des revenus d’exploitation, cette part a légèrement diminué, passant de 62,6 % à 61,5 %.

« La majorité du manque à gagner que vous analysez en fonction des paiements aux équipes est liée à Las Vegas », a admis Wendling.

Dans le paddock, où l’arrivée imminente de Cadillac en tant que onzième écurie suscite déjà des tensions quant à la répartition des revenus, cet échec financier a alimenté les frustrations.

Derek Chang reprend les commandes

Derek Chang, nouveau CEO de Liberty Media depuis janvier 2025, a pris la situation en main et a promis des ajustements rapides pour éviter un nouvel échec.

« L’économie du Grand Prix de Las Vegas n’a pas atteint nos attentes en matière de revenus et d’OIBDA [revenus d’exploitation avant amortissements, ndlr], a-t-il concédé. Mais nous ne baissons pas les bras. »

Pour Chang, l’analyse des données des deux premières éditions a permis d’identifier ce qui a fonctionné et ce qui a causé des pertes financières.

« Nous avons pris des mesures pour corriger la situation en 2025 et garantir un Grand Prix rentable pour la F1, tout en continuant à avoir un impact positif sur la communauté de Las Vegas », a-t-il affirmé.

Tarifs revu à la baisse

Parmi les solutions mises en place, l’organisation a revu entièrement sa politique tarifaire et son modèle de billetterie. Contrairement aux années précédentes, la gestion des ventes de billets sera désormais centralisée pour une approche plus locale et ciblée, afin d’éviter les erreurs de 2024.

« Ce changement exploite la solide organisation que nous avons aujourd’hui à Londres dans les domaines du commercial, des finances et plus encore, a précisé Chang. Parallèlement, nous renforçons certaines parties de notre équipe locale à Vegas. »

Las Vegas reste un pari stratégique pour la F1

Malgré les difficultés financières de l’édition 2024, la Formule 1 ne compte pas abandonner son projet de faire de Las Vegas un événement phare du calendrier.

« Organiser un événement d’une telle ampleur en si peu de temps a été une prouesse impressionnante pour nos équipes à Denver et à Londres », s’est félicité Chang.

L’intérêt des fans américains, la couverture médiatique et l’implication croissante des sponsors restent des points positifs pour l’événement.

Investissement à long terme

« Nous avons longuement parlé des bénéfices que cet événement apporte à l’écosystème de la F1, a-t-il poursuivi. Nous avons été déçus par certains indicateurs financiers au départ, mais ce sont des problèmes que nous pouvons corriger. »

Avec un investissement de 300 millions de dollars pour garantir la pérennité du circuit sur le Strip jusqu’en 2032, la F1 n’a pas l’intention de laisser tomber Las Vegas. L’objectif pour 2025 est clair : transformer ce faux pas financier en succès durable, avec une édition révisée et une approche plus pragmatique.

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